C H R O N I Q U E

Bon je vous l'accorde, leur nom n'est pas génial : Mustasch. Quelle drôle d'idée ? Lisez l'interview, nous en parlons un peu mais ton groupe ne part pas forcément du bon pied quand Lemmy te demande si c'est un groupe de gay. Quoique ? Si déjà Lemmy te connais, c'est pas si mal. Bref, je reconnais que c'est plutôt l'excellente impression qu'ils m'ont laissé lors de leur passage au Hellfest 2103 qui m'a fait me pencher sur leur petit dernier et septième album : Thank You For The Demon. Le line-up du groupe suédois est stabilisé autour de leur leader chanteur guitariste : Ralf Gyllenhammar. On trouve donc David Johannesson à la guitare, Stam Johansson à la basse et Jejo Perkovic à la batterie. Cet album fait suite à Sounds Like Hell, Looks Like Heaven, sorti en 2012.

Et je dois reconnaitre que je ne suis pas déçu du tout. Globalement Mustasch balance un heavy metal assez original, qui devrait convaincre un large public. La voix de Ralf est excellente, parfois proche de James Hetfield, surtout dans les parties énervés... et il est souvent énervé, le Ralf. La production est impeccable, tous les instruments, bien en place. Mustasch est une belle machine à riffs et à refrains accrocheurs. Cet album en est une preuve indéniable. C'est un album qui ne se perd pas en complication, qui va droit au but et dans lequel, et on ne se fait la remarque qu'à la fin, il n'y a quasiment pas de solo de guitare.

Sans faire du track by track, je soulignerais tout de même quelques morceaux aux refrains qui pètent comme Feared And Hated, qui démarre de façon assez surprenante, avec une intro calme tout en voix avant d'exploser. Très bon morceau, bien riffé qui illustre parfaitement le style de Mustasch, car je pense qu'on peut parler d'un style Mustasch. Les chœurs des membres du groupe sont assez présents sur le refrain. Autre réussite, Thank You For The Demon qui donne son nom à l'album. Une fois de plus, l'intro est calme avec voix et piano avant d'exploser à la tronche de l'auditeur. Dans l'interview, on apprend que Ralf a une formation de pianiste classique et c'est donc lui qui assure les parties de piano. Une fois encore, la voix est géniale, les chœurs bien présents, le refrain défonce et vous reste scotché au bulbe pendant de longues heures après écoute.

Le groupe reconnait des fortes influences de Black Sabbath et sur cet album, ça se matérialise par les deux morceaux The Mauler et dans une moindre mesure From Euphoria To Dystropia (surtout l'intro en fait). C'est pour ce genre de morceau qu'on retrouve parfois Mustasch catalogué stoner, ce qui me semble restrictif. La voix de Ralf se fait menaçante, il est particulièrement impressionnant dans The Mauler. Ozzy, sors de ce corps !

Certains morceaux fleurent bon le Metallica. C'est particulièrement vrai sur Borderline, où les arpèges du refrain sont fortement inspirés des Mets époque Black album. Le chant est un mix entre James Hetfield et Danko Jones. Que du bon. Le riff tue sa race. Autre morceau dans cette catégorie, All My Life, où Ralf nous montre encore de quoi il est capable avec sa voix, dans un registre plus posé, accompagné de violons dans la première partie, puis énervé dans la seconde partie maxi-riffée. C'est le gros morceau de l'album, avec plus de sept minutes au compteur. Sept minutes mais pas une d'ennui. Le piano final est superbe, juste avant que Ralf se pète la voix dans un cri déchirant. Ce mec chante vraiment avec ses trippes !

Pour finir et illustrer une autre facette de Mustasch, que dire de ce génial I Hate To Dance. Une intro indus qui déménage, un riff de malade et un groove de dingue qui se moque du disco tout en finalement lui rendant un certain hommage (mais si, réfléchis : Mustasch =  moustaches = Village People, non ?). Je déconne, mais un bon moment au final avec en prime un petit délire de basse sur le final.

Le vrai moment de douceur c'est le dernier morceau de l'album, histoire de clôturer dans le calme, on dirait presque du Tenicious D. C'est bien chanté, accompagné de guitares acoustiques et de corbeaux qui croassent au loin. Des violons viennent compléter le tableau un peu sombre.

Bon, c'est quand même le septième album d'un groupe qui existe depuis 1998. Faudrait voir à vous réveiller les mecs. Pour moi c'est l'album idéal pour découvrir ce groupe largement sous-estimé. Difficile à classer, entre heavy metal, thrash mélodique, stoner par moment, Mustasch peut convaincre un max de monde. Plus d'excuse bidon, vous êtes prévenus : les Mustasch pour tous !

Tracklist de Thank You For The Demon:

01. Feared And Hated
02. Thank You For The Demon
03. From Euphoria To Dystopia
04. The Mauler
05. Borderline
06. All My Life
07. Lowlife Highlights
08. I Hate To Dance
09. Don't Want To Be Who I Am

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