Motörhead en live, c'est la claque !
Premièrement, parce que le groupe a toujours composé dans l'optique de la scène. Les titres de Motörhead sont fait pour être joués live. C’est leur seule et unique finalité.
Secundo, Motörhead en concert, c'est FORT (pitié pour nos pauvres oreilles !) Vous savez peut-être que le groupe a longtemps détenu le record de décibels en salle, détronant ainsi The Who (et détroné depuis par un autre groupe qui ne recule devant rien, Manowar).
Et enfin, comme pour la plupart des groupes de Metal en live, les morceaux connaissent un bain de fraîcheur et sont bien souvent plus puissants que leurs versions studio. Les titres de Motörhead, sur album, sont déjà réputés pour leur puissance. Mais ici, ils se trouvent surboostés. C'est dire...

Motörhead a donc choisi d'enregistrer son premier live à la maison, mais contrairement à ce qui est écrit sur la pochette, pas dans la salle mythique de l'Hammersmith Odeon de Londres mais à Leeds et à Newcastle. Ceci dit, cela n’entache en rien la cohésion de ce live. En tant qu’auditeur, on a l’impression d’assister à un seul et même concert. Et c'est finalement le plus important.
Cet enregistrement arrive après quatre albums studios et permet de faire un premier bilan sur le début de carrière du groupe. Un bilan largement positif avec notamment deux bombes qui sont encore considérées aujourd’hui comme les deux meilleurs albums du combo, Ace of Spades et Overkill, largement les plus représentés sur ce live. On fera tout de même un détour par Bomber avec un titre (Bomber, justement, histoire de déployer les ailes du bombardier) ainsi que par le premier album avec Iron Horse/Born to Lose et Motörhead. Ce dernier titre est, en fait, une reprise du groupe dans lequel évoluait précédemment Lemmy : Hawkwind.
Et donc, la claque, on va bien se la manger et même en aller et retour. Pas besoin de tendre l’autre joue, ça va chauffer des deux côtés. Même les titres qui apparaissaient comme étant les plus calmes en version studio deviennent mordants (Metropolis, Capricorn). Quant aux morceaux déjà très énervés (Overkill, Ace of Spades, No Class, Bomber, The Hammer), alors là, c’est le tabassage en règle. Et ce n'est pas parce que le groupe ne dispose que d'une seule guitare que le son est minuscule. Loin de là. Il faut dire que la basse de Lemmy fonctionne comme une guitare et remplit tout l'espace d'une guitare rythmique. Heureusement que le groupe est un trio. On imagine le massacre avec un ou deux musiciens de plus. "Fast" Eddie Clarke claque ses solos avec une grande dextérité et Philthy "Animal" Taylor vous décrasse les tympans avec sa double grosse caisse.
On pourra toutefois faire le même reproche que celui qui avait été fait au live de Judas Priest paru deux ans plus tôt : trop court. Un double album aurait été évidemment souhaitable, on aurait aimé entendre des titres comme Stone Dead Forever, Jailbeat ou encore The Chase is Better Than The Catch dans leurs versions live.

Cet album va connaître un succès énorme en se plaçant directement premier des ventes en Angleterre à sa sortie (il faut dire que les gens achetaient moins de bouses que maintenant à l’époque… et surtout, ils les achetaient !).
Des albums live de Motörhead, il doit bien en exister autant si ce n'est plus, que des albums studio (pas tous officiels, loin de là). Celui-ci est tout simplement LA référence car il est le seul valable enregistré avec le mythique premier line-up du groupe.
Il faut connaître Motörhead. Il faut posséder cet album live.

Tracklist de No Sleep 'Til Hammersmith :

01. Ace Of Spades
02. Stay Clean
03. Metropolis
04. The Hammer
05. Iron Horse / Born to Lose
06. No Class
07. Overkill
08. (We Are) The Road Crew
09. Capricorn
10. Bomber
11. Motörhead