Artiste/Groupe:

Greg Olliver et Wes Orshoski

DVD:

Lemmy

Date de sortie:

2010

Label:

Style:

Film documentaire

Chroniqueur:

Orion

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L'homme qui nous a quittés le 28 décembre 2015 était bien plus qu'un musicien de Rock. Ian Fraser Kilmister, plus connu sous le nom de Lemmy, était l’incarnation du Rock n'Roll.
Ce reportage (en version originale, sous-titré en français) qui nous fait pénétrer dans son intimité nous permet de découvrir un type à des lieues du star system, un géant de la musique qui ne se prenait pas pour une vedette (il aurait pu, vu le parcours), qui n'avait pas la grosse tête et qui a fait l'admiration de tous ceux qui ont croisé sa route. Les témoignages présents sur ce DVD vont tous dans le même sens : Lemmy était un mec bien, humble, généreux, très loin de l'image du bad boy qu'il donnait avec son groupe, Motörhead.

Le film Lemmy nous montre en effet qui était le vrai Lemmy. Un homme qui a consacré sa vie à la musique et qui vivait pour sa musique. De ses débuts comme roadie de Jimmy Hendrix à Motörhead en passant par Hawkwind, on a l'impression qu'il a toujours été là, dans le paysage musical. De fait, depuis que j'écoute de la musique (et ça fait un sacré bout de temps), je l'ai toujours connu. A propos de musique, il ne faut pas s’attendre à un reportage sur l’histoire de Motörhead, ce n’est pas le sujet de ce film. Bien sûr, on parcourt la carrière de Lemmy et comme sa vie est étroitement liée à celle de son groupe, Motörhead, il serait impensable que ce ne soit pas évoqué. Mais le sujet du film reste l’homme, pas le groupe.
Les deux réalisateurs, Greg Olliver et Wes Orshoski, ont donc suivi Lemmy pendant trois années et ont choisi de nous faire découvrir l’homme qui vit derrière cette image d’icône de la scène metal, chez lui à Los Angeles, à quelques pas du fameux Rainbow, son point de chute), sur scène et sur la route, c’est-à-dire là où il passe le plus clair de son temps. Et c’est en cela que ce reportage est intéressant car on découvre vraiment un Lemmy que l’on n’imaginait pas. On se fait parfois des idées fausses des personnes évoluant dans le music business. Ce film va toutes les faire tomber.

Avec Lemmy, rien n'est faux, comme le dit l'un des intervenants de ce reportage. Ce type était avant tout un passionné. Et ça se voit. Notamment quand on rentre chez lui, un appartement tout ce qu'il y a de modeste, un vrai musée où s'entassent tous ses souvenirs, des objets hétéroclites les plus divers aux collections pour le moins surprenantes. Incroyable de voir qu'un musicien comme lui, qui a vendu des milliers d'albums dans le monde, vivait dans un appartement tout petit et qu'il ne désirait pas en changer car "le loyer de celui-ci était très intéressant"...
Ce reportage, tout comme Lemmy, respire la sincérité et l'authenticité. Un exemple parmi d'autres : quand les réalisateurs lui demandent ce qu'il a de plus précieux dans sa maison et qu'il répond "mon fils". Observez juste l'étonnement de son fils (Paul Inder) assis à côté de lui à ce moment-là quand il dit ça, on sent qu'il est le premier surpris de cette réponse.
En plus de Lemmy lui-même, de nombreuses personnes, célèbres ou pas, sont interrogées et témoignent. Toutes ont un point commun : elles ont côtoyé Lemmy à un moment ou à un autre. Et tous ces témoignages nous font comprendre une chose : tous, aussi bien les anonymes que les stars, ont de l'admiration pour le bonhomme. Un simple exemple : quand vous voyez James Hetfield, qui n'est pas le dernier des inconnus et qui sait ce qu'est la gloire et la célébrité, parler de Lemmy, vous voyez ses yeux s’illuminer. Vous sentez le profond respect qu'il a pour le "Godfather Of Metal", comme il l'appelle. Face à Lemmy, Hetfield redevient un fan de Metal de quinze ans qui se retrouve devant son idole.

Le second DVD en bonus est une plus-value non négligeable car il se révèle lui aussi très intéressant (plus de trois heures d’images en plus). Une place plus importante est faite à la musique déjà, avec quelques titres de Motörhead en live (Be My Baby, Just ‘Cos You Got The Power, Going To Brazil, Killed By Death – avec Danko Jones et Nina C Alice de Skew Siskin -, Iron Fist, Ace Of Spades ainsi qu’un Whorehouse Blues en répet’). On a aussi l'intégralité de l'épisode de la répétition avec Metallica (ils jouent ensemble Damage Case et Too Late Too Late) et de la venue de Lemmy sur scène avec les Four Horsemen à Nashville pour jouer les mêmes morceaux.
Mais le plus intéressant reste de nouveau les témoignages et les anecdotes de ses amis et partenaires ou ex-partenaires de Motörhead : Matt Sorum, Eddie Clarke, Phil Campbell et Mikkey Dee… Plus de place est d’ailleurs laissée à ces deux derniers sur ce bonus. On a aussi droit à un grand nombre de scènes coupées, c’est-à-dire des moments de discussion des réalisateurs avec Lemmy qui n’ont pas fini sur la version définitive du film. La discussion avec Billy Bob Thornton est très instructive, Lemmy et lui parlent de musique, de Wendy O’ Williams, de la façon dont on devient numéro 1 en écrivant des paroles à la con, du politiquement correct, etc… Moment où la caméra des réalisateurs sait se faire totalement oublier.
On découvre de nouveau quelques moments magiques, comme les cinquante ans de Lemmy racontés par les Met’s et Mike Inez (ex-Alice In Chains et Ozzy), qui a eu la chance d’assister à ça, quand les gars de Metallica sont arrivés sur scène tous déguisés en Lemmy (sous le nom "The Lemmys"). C’est dommage que l’événement n’ait pas été filmé dans son intégralité et avec un matériel de qualité. Autre moment sympa également, quand l’équipe des roadies de Motörhead empoigne les instruments pour jouer… (We Are) The Road Crew.

A la fin de ce reportage, on ne peut que regretter de ne pas avoir connu ce personnage haut en couleurs personnellement, au-delà de sa musique. Car si Lemmy représentait, pour moi comme je pense pour beaucoup de fans de Motörhead, une icône intouchable de la musique, il était surtout un être humain simple avec une philosophie de vie loin, très loin des strass et des paillettes. Lemmy était le Rock N’Roll. Avec sa disparition, le 28 décembre 2015, c’est une page importante de la musique qui s’est tournée définitivement…
Ce DVD restera un magnifique témoignage de ce qu’a été l’homme, de ce qu’il a apporté à la musique. A posséder évidemment pour ceux qui ont toujours apprécié Motörhead, mais je le conseille aussi à ceux qui sont passés à côté de cette légende toutes ces années… et qui vont forcément regretter de ne pas avoir connu ce mythe de son vivant.



Contenu de Lemmy :

DVD 1 :
Lemmy, le film

DVD 2 : bonus
Motörhead en live
Lemmy et Metallica à Nashville
Les 50 ans de Lemmy avec Metallica
Les débuts de Lemmy, le film
Lemmy : entretien et scènes coupées
Documentaire sur Phil Capbell
Documentaire sur Mikkey Dee
Clarke - Kilmister - Taylor : les premières années
Triple H : entretien et scènes coupées
Documentaire de Matt Sorum
Rencontre avec l'équipe des road crew
Rencontre avec les super fans
Le bon côté de Lemmy
Lemmy en studio, la naissance de Motörizer
Entretien complet entre Dave Grohl et Lemmy
Entretien complet entre Lemmy et Billy Bob Thornton