Et voilà, ça vient de claquer dans l’air froid du petit matin... Pourtant je m’y attendais, de nombreuses prémices étaient éclairées orange vif. Mais là de bon matin, la truffe dans le bol de café, même si cela ne surprend pas, eh bien ça fait mal tout de même.
"Chéri, il faut dépoussiérer cette baraque, une petite rénovation de rien du tout et hop nous y serons enfin mieux", " On va faire du neuf et bô, pas trop cher et rapidement ! "
Dépité, atterré, sidéré, alors que la saison de ski alpinisme n’est pas achevée, alors que celle du vélo n’a pas encore commencé. Le nouvel album de Mors Principium Est (MPE) vient de débarquer et en plus il fait beau, ce n’est pas juste !
Pas besoin de lire dans une boule de cristal, pauvres hommes, nous ne savons que trop bien ce que cela va engendrer. Des travaux dantesques, bruyants, poussiéreux, ultra longs, couteux ! Dans la vraie vie, c’est inéluctablement toujours comme ça. Il n’y a que dans ces stupides émissions où l’on voit des travaux faciles, à trois francs six sous, rapides, entourés de potos sympas, pour un résultat sublimement moche.
Tous les clichés normés et autres besoins impérieux vont devenir incontournables. On va se coltiner toute la panoplie de la Traviata rénovatrice du monde idéal : L’indispensable suite parentale ; La luxueuse cuisine Ikea, dans laquelle on ne cuisinera que très rarement ; La salle de jeux pour les gosses qui ont 32 ans maintenant ; Le micro jardin de 1 000 hectares à la verdure déprimante ; L’incontournable douche italienne de 23 m² ; Et surtout, The chiotte suspendu.. beurk.
Tiens parlons en de ce futur WC, car moi je l’aime bien ce vieux machin qui bouge, quand on écoute de la musique tonitruante, inconfortablement bien assis dessus. On en a écouté des albums fameux, dans des conditions mémorables, et avec une acoustique irréprochable. Rien n’est lancé encore et pourtant une saine nostalgie m’envahit déjà.
En tout cas, on ne pourra les éviter ces travaux de "réno", avec du vieux bazar, une pas fine équipe de vieux bras usés (pour ne pas dire cassés), un budget d’Auvergnats, et on va encore nous demander un miracle.
En attendant, je vais jouer la montre, mon meilleur atout depuis toujours, et profiter une dernière fois de mon WC fauteuil préféré pour écouter cette formidable dernière galette de MPE, Liberate the Unborn Inhumanity. Et en cet endroit, j’ai mon temps ... tout mon temps même.
Premier constat sidérant. Les petits gars de MPE, tapent eux aussi dans la "réno". Apparemment, le départ de leur musicien compositeur de génie, Andy Gillion, les a poussés à cette extrémité. Du coup, on récupère les vieux potos des premiers albums, on sélectionne les vieux standards, et on les dépoussière.
On va faire du neuf et bô, avec du vieux, et surtout avec des vieux... à bon marché et au petit trot. Pas une révolution, non juste une bonne réno, selon des standards que maitrisent les pros. Ville Viljanan le hurleur a convoqué sur son chantier ses vieux potos, Jori Haukio, Jarkko Kokko aux grattes, Teemu Heinola à la basse et puis le petit nouveau Marko Tommila aux drums.
Quelques menus arrangements de-ci de-là, quelques claviers dans le coin, quelques voix claires affriolantes. Sans trahison, sans compromission, on conserve l’âme du groupe, son punch, ses rythmiques martelantes, son énergie communicative. Allez on s’en fait une bien connue, The Lust Called Knowledge.
Une autre, pour bien comprendre l’état des travaux menés à bien, Valley of Sacrifice, Part 1.
Vous entendez comme cela sonne juste, comme ça claque fort. Les autres morceaux sont de cet acabit. Je vous recommande vivement Pure, Two Steps Away, Life In Black...
Un très bon album d’auto reprises qui tiendra en halène les fans du groupe et qui en amènera peut être d’autres sur le chemin d’une belle découverte. Une bien bonne réno en somme, même si je me permets de marquer mon embarras provoqué parfois par le son du clavier. La prod est léchée, vétilleuse même, ce qui suscite merveilleusement l’intérêt à écouter cet album.
Amies lectrices, amis lecteurs : vive le confort de l’embourgeoisement !
Et, en attendant le prochain "vrai album" non rénové de MPE, à ma truelle ...
Tracklist de Liberate The Unborn Inhumanity :
01. Cleansing Rain 02. Eternity’s Child 03. The Unborn 04. The Lust Called Knowledge 05. Valley Of Sacrifice, Part 1 06. Finality 07. Two Steps Away 08. Inhumanity 09. Pure 10. The Animal Within 11. Life In Black 12. Fragile Flesh 13. Valley Of Sacrifice, Part 2