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Morbid Angel
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C H R O N I Q U EEpineux problème que ce nouvel album des Floridiens. Avant de l'écouter, j'avais lu à peu près tout et son contraire à son sujet. Génial, piteux, moyen, novateur, plagiat, grotesque... Bref, pas facile de se faire un avis dans toute cette masse d'information, du coup je me suis jeté dessus lorsqu'il a été proposé en chronique. J'ai commencé par dire que l'album était un épineux problème avant l'écoute. Et bien il le reste après. Après la première du moins. Pour la première fois depuis que j'ai commencé à être chroniqueur des portes, il m'a été impossible d'avoir une opinion après la première écoute. Impossible de savoir si l'album m'avait plu ou non. Cela parce que Illud Divinum Insanus est terriblement destabilisant. Pour les cancres au fond de la classe, il faut savoir que Morbid Angel fait partie des piliers du death metal, avec notament ses quatre premiers albums (ceux avec David Vincent) qui ont inspiré une floppée de groupes. Alors pourquoi ce nouveau brûlot surprend ? Parce que Morbid Angel s'éloigne grandement des terres qui sont habituellement les siennes. Omni Pentens, en guise d'intro, ne donne pas de cap précis, sonorités martiales et pompeuses sont au rendez-vous, rien de très original mais rien de mauvais non plus. Arrive ensuite Too Extreme!. Et là, choc auditif. Vérification que j'ai bien lancé le bon album. Oui. Bon. Ce deuxième morceau est indus. Oui indus, pas death ou ses dérivés. C'est plutôt pas trop mal ficelé, les canons du genre sont là, rythmique béton, sons mécaniques, ambiances froides et déshumanisées. Après tout pourquoi pas le groupe peut bien changer d'orientation, surtout après huit ans d'absence. On enchaîne avec Existo Vulgoré. Et retour presque quinze ans en arrière, période Domination. Le choc est rude. Une question commence à poindre, mais qu'est-ce qu'ils foutent ? Et tout le reste de l'album sera comme ça. Incohérent, énigmatique, suivant une logique que seuls ses géniteurs peuvent comprendre. Rien n'est fondamentalement mauvais, tout est bizarre. On a une sensation que le groupe veut muter sans réellement oser le faire. Coincé entre l'héritage des années 90 et une volonté de se renouveler. Illud Divinum Insanus a son lot d'étrangetés, avec en tête de file Radikult (!) sur lequel Morbid Angel fait du Manson en pompant allégrement Doll Dagga Buzz Buzz Zigetty Zag (re(!)). Dans les morceaux classiques, le groupe reste aux fondamentaux, riffs lourds, double acérée et voix puissante. Les morceaux de Illud Divinum Insanus peuvent se classer en trois catégories : les classiques (Nevermore, Existo Vulgoré), les innovations/bizzareries (Radikult, Destructos VS the Earth/Attack) et les mélanges (10 More Dead). Et dans tout ça on cherche desespérement la clef qui permettra de comprendre où le groupe veut en venir. Après un paquet d'écoutes, je cherche encore.
Tracklist de Illud Divinum Insanus : 01. Omnu Potens
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