Artiste/Groupe:

Monuments

CD:

In Stasis

Date de sortie:

Avril 2022

Label:

Century Media

Style:

Djent Progressif

Chroniqueur:

ced12

Note:

15.5/20

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Formation réputée, Monuments connaît un parcours compliqué. Si le talent de John Browne est incontestable, si Monuments a, avec seulement quatre disques en comptant cet In Stasis, une telle aura, le groupe reste un peu difficile à suivre. Il conviendrait presque de n’y voir que le groupe de John Browne et ainsi ne plus se formaliser des multiples changements de line-up. Quand dans la page Wikipedia d’un groupe, la liste d’anciens membres est plus longue que les musiciens actuellement en poste, il y a tout de même un souci. Surtout que Monuments n’affiche que quinze années de carrière. Passons ces quelques remarques mais non sans préciser que cet In Stasis présente un nouveau vocaliste en la personne d’Andy Cizek (remplaçant un Chris Barretto pourtant apprécié des fans). J’épargne au lecteur la traditionnelle communication « ce recrutement nous a permis de passer un cap, d’appréhender différemment le processus de composition ». Je suis sans doute cynique, ayant trop lu d’interviews reprenant ce genre de discours et il est bien possible que cela soit vrai. Toujours est-il que le résultat est une fois de plus remarquable et soyons francs, ce n’était pas forcément gagné.

C’est que ces incertitudes ont clairement ralenti le processus du groupe, le précédent disque Phronesis datant de 2018. De fait, il me semble que le groupe a été un peu oublié (preuve en est, le délai de cette chronique à venir sur nos pages) mais cet In Stasis mérite une réelle attention. Production canon (le son est d’une clarté redoutable), bien mixé avec l’arrivée de George Lever offrant ainsi une vision complémentaire et nouvelle. Autre nouveauté, la participation de Mick Gordon sur certaines pistes (Lavos) qui a boosté le groupe. La présence de Mick Gordon, c’est un peu un easter egg qui plaira aux geeks en puissance, le garçon étant surtout connu pour avoir participé aux musiques des jeux vidéo, Doom ce qui ne rajeunit pas l’auteur de ces lignes, lui qui se revoit avec ses disquettes devant son ordinateur alors bien plus jeune ! (sourire). Pas sûr sincèrement que, au-delà du plaisir pour les membres de Monuments, cela apporte un réel plus à la musique du groupe mais j’ai fait mon job, l’information est placée !! Toujours dans le genre « informatif », la présence de Neema Askari sur No One Will Teach You ce qui revêt une part symbolique pour le groupe, cette dernière ayant participé à la première démo du groupe en 2010, We Are The Foundation. Monuments la joue fan-service et met en avant des personnes ayant fait partie de l’histoire du groupe en rendant ainsi un hommage à leur propre héritage, déjà majeur. 

Bien que ce disque semble marquer une nouvelle ère pour le groupe avec les différents nouveaux éléments évoqués plus haut sur le plan musical, je n’ai pas trouvé de différences majeures avec les efforts précédents des Anglais. C’est que Monuments a une formule bien personnelle, le djent du groupe étant assez référencé. Et on y retrouve cette qualité, ces riffs de guitares typiquement djent, ces structures des titres bien tordues mais fonctionnant à merveille. Et le chant d’Andy Cizek s’intègre très bien avec des passages clairs bien fichus et de bonnes alternances vocales. Le rendu est d’une belle homogénéité, l’écoute passe impeccablement même si aucun titre ne sort réellement du lot. Disque réussi donc pour un Monuments dont on attendait moins au vu d’une scène djent moins créative et pour tout dire bien plus discrète. 2022 fut une bonne année pour Monuments avec ce disque bien sûr, mais aussi un concert (parmi d’autres) remarqué au Hellfest et un retour aux affaires réussi. Et 2023 se présente bien avec une présence annoncée sur une affiche avec Leprous et Kalandra. Un "come-back" réussi.  

Tracklist d’In Stasis :

01. No One Will Teach You (feat. Neema Askari)
02. Lavos
03. Cardinal Red
04. Opiate
05. Collapse
06. Arch Essence (feat. Spencer Sotelo)
07. Somnus
08. False Providence
09. Makeshift Harmony
10. The Cimmerian

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