C H R O N I Q U E

Ce disque annonce une bien triste nouvelle. Al Jourgensen, pariant sur la fin du règne Bush à décidé de mettre un terme à l'un des piliers de la scène Metal Indus. Laissant derrière lui des busheries telles que Psalm 69, The Mind Is A Terrible Thing To Taste, le prédécesseur Rio Grande Blood ou l'exceptionnel Filth Pig, Al se devait de laisser un testament digne de ce nom. Oui, RGB était une bombe atomique furieuse, frénétique, écrasante. The Last Sucker sera donc le chant du cygne.

Premier titre, Let's Go. Le ton est donné. Le riff sautille, lancinant, a priori moins agressif mais plus efficace. Un démarrage parfait. Et Watch Yourself de taper. Taper sur les têtes. Ministry retrouve sa verve TMIATTTT, fin des années 80 à fond. Le rythme est reposé mais quelle surprise que de voir ce retour aux sources. Le refrain est lointain mais ravageur, on est en pleine hallucination. Et là on est rassuré. Deux morceaux qui donnent une bonne idée de la teneur de The Last Sucker.

Al a décidé de boucler la boucle. Direction Psalm 69 avec Life Is Good. La frénésie de RGB a disparu, Ministry est redevenu totalement Indus. Chaque morceau revêt en fait sa propre ambiance 300% Ministry, la grande usine à riffs entêtants et destructeurs a enfin retrouvée toute sa splendeur. Roadhouse nous montre que le groupe en a encore sous la botte, avec son rythme à la Jesus Built My Hotrod. Tour à tour syncopé puis laminant, The Last Sucker est une lame de fond qui ravage tout sur son passage.

La fin de cet album est composée du diptyque End Of The Days sur lequel Burton C. Bell rend un dernier hommage à un des plus grands groupes de la planète Metal, comme l'avait fait un peu plus tôt Casey Chaos d'Amen. Al délivre son dernier message de paix et nous laisse, orphelins. L'émotion est palpable en cette fin de disque. A vrai, dire, on ne peut qu'avoir les boules en écoutant cet album et en se disant qu'il fait office de testament. Ministry disparaît donc de la scène international, The Last Sucker est un grand album, avec déjà un arrière goût de manque. On ne sera pas loin de prier Bush petit fils de devenir président pour voir revenir Al et sa bande mais cela serait tellement égoïste...RIP