Artiste/Groupe:

Michael Romeo

CD:

War Of The Worlds Pt. 2

Date de sortie:

Mars 2022

Label:

Inside Out Music

Style:

Metal Symphonique Progressif

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

17/20

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En 2018, le monde découvrait le deuxième album solo de Michael Romeo (éminent guitariste de Symphony X, faut-il le préciser ?) et étant donné qu’il s’appelait War Of The Worlds Pt. 1, la promesse d’une suite (quelle perspicacité !) fut instantanément faite. Le maestro lui-même nous confiait d’ailleurs à l’époque que la deuxième partie était déjà bien avancée... Sauf qu’il nous a tout de même fallu attendre un peu plus de trois ans et demie pour en voir la couleur. Avec Romeo, on l’a compris depuis quelques années (depuis vingt ans, les albums de Symphony X sont quand même sacrément espacés dans le temps), il ne faut pas être trop pressé. Mais doit-on vraiment se plaindre vu la qualité des travaux du monsieur ? Oui, vautrons-nous directement dans le spoiler à gogo : Michael Romeo ne sait pas sortir de mauvais album et ce n’est pas le second volet de sa guerre des mondes qui contredira ce principe.

Un mot sur le (seul) changement de line-up depuis la dernière fois : l’arrivée du (monstrueux) chanteur Dino "R. J. Dio et Jorn Lande forever" Jelusick. A part cela, on retrouve le bassiste John DeServio (Black Label Society) et le batteur John Macaluso (ex-Riot, ex-Ark, ex-Malmsteen...), pour accompagner le fameux guitariste (qui s’est aussi chargé des claviers, des orchestrations et a même joué un peu de violoncelle et de saz pour l’occasion). 

Vous êtes venus pour du metal symphonique, particulièrement heavy, épique et cinématique, à la production carrée et aux arrangements soignés, porté par des riffs tranchants, des solos virtuoses et un vocaliste surpuissant aux capacités impressionnantes ? Vous n’avez pas fait le déplacement pour rien, tout cela est au menu du jour. Dès les premières notes de Introduction - Part II, on retrouve le style et l’ambiance du disque paru en 2018. On s’y attendait - après tout, rien d’anormal, il s’agit de la seconde partie d’un même concept - et il va être difficile de jouer les fines bouches. Sans surprise, le voyage démarre donc avec une piste instrumentale symphonique... avant que le metal ne s’impose avec la première compo chantée : Divide & Conquer. La production est classe, dans la droite lignée du disque précédent. On avait été impressionné par les talents de chanteur de Castellano, Jelusick reprend le micro avec force et conviction, ne déçoit pas et apporte même une pincée de puissance supplémentaire. Le morceau est rapide, conquérant, propose un solo ébouriffant et des mélodies imparables. Du Romeo dans toute sa splendeur ! Destroyer apporte une touche orientale et une guitare plus "dark" (la sept-cordes est de sortie sur quelques pistes et notamment ici) alors que Jelusick se montre encore plus belliqueux. Le titre du morceau n’est pas usurpé. 

Après ce début musclé, Romeo introduit davantage de mélodie dans ses compos : la voix de Jelusick (décidément très classe) se fait moins agressive sur Metamorphosis et véhicule sans peine l’élan épique du refrain. L’aspect B.O. symphonique de blockbuster SF fait son retour sur l’instrumental Mothership et l’on sent que Romeo se fait plaisir avec des arrangements qui rendent hommage au compositeur John Williams (alors qu’à d’autres moments on pensera plus à Hans Zimmer, comme sur le final majestueux de Hybrids, par exemple). Puisque l’on parle de piste instrumentale, notons qu’il y en a tout de même cinq cette fois-ci... c’est l’une des différences majeures entre ce disque et un album de Symphony X. Le morceau le plus mélodique de cet opus est Just Before The Dawn qui prend presque des allures de compo de Magnus Karlsson (on retrouve cependant l’écriture typique de Romeo sur le couplet qui vous rappellera d’anciens titres de son groupe ou le plus récent Believe sur WOTW Pt. 1). Cela permet de souffler avant de repartir sur des plages plus énergiques ou agressives comme les excellents Maschinemensch ou Parasite avant que l’instru épico-symphonique Brave New World apporte une conclusion... temporaire car le guitariste, d’humeur généreuse, propose deux bonus tracks valant le détour : The Perfect Weapon, bien heavy (avec un Jelusick prenant sa plus grosse voix), et Alien DeathRay, un instrumental virtuose qui laisse au batteur John Macaluso (imposant) un espace d’expression plus important... et le bougre en profite pour nous en mettre plein les oreilles !

War Of The Worlds Pt. 2 est exactement ce à quoi tout fan de Michael Romeo devrait s’attendre. Aucune mauvaise surprise à déplorer. L’auditeur habitué aux prouesses du maestro ne trouvera pas ici de quoi être désarçonné, ce qui ne veut pas dire que le résultat n’est pas impressionnant. On pourrait jouer les blasés tant ce guitariste nous éclabousse régulièrement de son talent depuis trois décennies mais prenons du recul et reconnaissons que, bien que Romeo fasse toujours du Romeo, il le fait avec une classe et une maîtrise qui le placent parmi les artistes les plus remarquables du genre. Alors oui, à la première écoute, je me suis dit que tout cela était très familier... mais je me suis très vite laissé prendre par ce second volet et n’ai pu cacher - une fois encore - toute l’admiration que m’inspire son créateur. Familier donc... mais inspiré. Bref, la conclusion est simple : si vous aimez Symphony X et le premier War Of The Worlds, vous aimerez ce nouvel album (il est même - à mon sens - un tout petit cran au-dessus de son prédécesseur qui comptait quelques compos moins percutantes dans sa seconde moitié). Certains auraient sans doute souhaité qu’il soit un brin moins compact/homogène et un peu plus expérimental (pas de surprise à la F*cking Robots cette fois)... C’est peut-être ce qui lui empêche d’atteindre la perfection mais le niveau d’ensemble n’en demeure pas moins excellent. 

Tracklist de War Of The Worlds Pt. 2 :

01. Introduction - Part II
02. Divide & Conquer
03. Destroyer
04. Metamorphosis
05. Mothership
06. Just Before The Dawn
07. Hybrids
08. Hunted
09. Maschinenmensch
10. Parasite
11. Brave New World (outro)
12. The Perfect Weapon (bonus track)
13. Alien DeathRay (bonus track)

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