C’est les cheveux au vent que je roule depuis des plombes sur ces routes américaines désertiques du sud. Mon cheval d’acier commence à avoir soif il est grand temps de lui payer une ration de gazole sous peine de le voir faire grève d’ici peu de temps. Je m’arrête dans une station service, accueilli par deux cranes de buffle et un serpent à sonnette qui visiblement n’a aucune crainte de mes tiags et serait même plutôt agressif le bougre. L’endroit fleure bon l’essence, la poussière et l’huile de moteur bien crade, y’a pas de doute nous sommes bien dans le sud désertique des Etats-Unis. C’est en descendant de ma monture dont le nom composé de deux mots H-D que même les lecteurs les plus ignorants en mécanique auront trouvé, que l’appel de la musique se fait ressentir par une douce musique qui perce de l’arrière boutique et me donne l’envie de l’explorer de plus près. Je passe au-dessus du serpent à sonnette toujours aussi dérangé du caisson, évite la flaque d’huile pour ne pas salir mes santiags et arrive dans ce local crade et poussiéreux où Matney répète son dernier album. Voilà comment introduire le groupe et leur musique, tout est dit !
Je tiens a préciser à nos lecteurs que cette introduction est purement fictive et sortie tout droit de l’imaginaire de celui qui écrit ces lignes, vous l’aurez bien deviné (je n’ai pas les cheveux longs).
Mike Matney s’est taillé une belle réputation dans le genre du rock sudiste underground à tel point que son premier album White Boy And The Average Rat Band est devenu un objet de collection qui se négocie à un tarif exorbitant pour qui aurait la chance de tomber dessus. Pour The Redneck And The Red ManMatney offre ce qu’il sait faire de mieux avec un album Southern Rock bien crade avec des sons bluesy et un chant dont la tessiture a été ciselé par les litres de whisky et autres boissons houblonnées. Il s’est fait accompagner par Stevie Salas qui a produit, co-écrit les titres et tâté de la guitare sur l’album, rien que ça ! Ah oui pour expliquer un peu le CV de Stevie Salas, il a joué aux côtés de Mick Jagger, Rod Stewart ou encore Jeff Healey entre autre, ce qui classe déjà son homme. Les compères nous offrent huit titres courts qui dépassent à peine les trois minutes à chaque fois, balancent riffs bien gras qui nous transportent direct en plein désert avec en tête le single All Fired Up qui résume à lui seul ce que le groupe fait de mieux.
Ça groove par moment sur All She Wrote qui fait plus que tendre vers le blues rock comme sur Washed In The Blood, ça gratte sur d’autres, enfin non ça gratte partout entre rythmique et solos, les amateurs seront servis. Le Solo sur Big Daddy est superbe, mais comme tout le reste, trop court, huit secondes d’un solo qui laisse sur notre faim tant c’est excellent. En à peine plus de vingt minutes Matney concentre un album sans temps mort, puissant, crade et poussiéreux, taché d’huile de cambouis, sans fioritures et direct, d’une efficacité redoutable, mais surtout taillé pour faire parler la poudre sur scène.
Tracklisting de The Redneck And The Red Man :
01. Rebel Saint 02. All Fired Up 03. Big Daddy 04. All She Wrote 05. Tomcat 06. This Heart Has A Ghost 07. One Way Road 08. Washed In The Blood