Maggot Heart c’est le projet solo de Linnea Olsson qui s’occupe de martyriser sa six cordes et sa voix. Elle est accompagnée d’Olivia Airey à la basse et Uno Bruniusson aux futs. Donc oui c’est revendiqué comme le projet solo de dame Linnea, arrivé tout droit de Germanie mais dont l’origine est suédoise. Je vais être honnête jusqu’au bout, c’est surtout la pochette de cet album qui m’a tout de suite tapé dans l’œil car nous sommes assez loin des classiques d’artwork de groupe de punk rock et de metal. J’avoue que je ne connaissais pas du tout le groupe (on va l’appeler groupe c’est plus simple) et je m’attendais à tomber sur un truc bluesy façon front woman, bref tous les clichés et poncifs qui viennent à l’esprit en regardant la pochette. J’aurais dû me méfier car la police d’écriture du titre « Hunger » aurait du me mettre la puce à l’oreille. Et là ça a été le doigt dans l’œil jusqu’à l’orbite car une fois la galette dans la platine, tout est parti plein gaz. En écoutant cet album de Maggot Heart j’ai tout de suite pensé à une phrase de Didier Wampas « tout à fond ! le rock c’est tout à fond ! ». Et bien ça colle tout à fait à ce Hunger, un disque de punk noise bien foutraque à souhait ou se mêle gros riffs de grattes et un son énorme de basse avec un fou furieux qui cogne comme un sourd sur ses futs. Et une fois n’est pas coutume ce sont les cages à miel de votre serviteur qui vont encore trinquer menu, c’est à croire que j’aime ça, et ça se confirme.
D’entrée ça envoie du lourd avec Scandinavian Hunger. Un titre dans la plus pure tradition punk, sans fioritures, basé sur le classique guitare/ basse / batterie pour moins de trois minutes. Ça commence à fond et ça finit à fond, rien de plus mais bougrement efficace. C’est après que les choses évoluent, le groupe tout en restant très punk et bien vénère, fait évoluer ses chansons (une chanson punk qui dépasse les six minutes c’est assez rare pour le souligner) pour nous proposer des titres pour le moins vachement bien fignolés sur LBD ou This shadow, cette dernière proposant même un refrain entrainant. Seule la chanson Archer offre quelques minutes de répits au milieu de toute cette intensité, et quel répit ! Un titre plus lent avec la voix de Linnea Olsson assez éraillée (forcément à crier si fort !) qui lorgne par moment vers la Courtney Love des meilleures années, ponctuée par un final de cuivre au saxo et trompette. Non seulement sur le papier ce n’était pas gagné de rajouter ce type d’instrument, mais là ça fait mouche pour un titre dantesque sorti d’on sait pas trop où. Une réussite à tous les niveaux. Après cet interlude Maggot Heart repart bille en tête avec Concrete soup tout en nervosité comme le reste de l’album peut l’être avec le meilleur de cette recette qui ravira tous les fans du style noise punk. En un mot c’est efficace ! On termine cet album avec Parasite, un titre quelque peu différent des autres. S’il démarre sur les chapeaux de roues (je ne vais pas revenir sur ce que je dis depuis le début), la deuxième partie de ce titre part dans un côté planant jusqu’à la fin et son « para, para…sssssssite » entêtant qui clôture de la plus belle des manières cet opus.
Après Dusk to Dusk et Mercy Machine, Hunger est le troisième album de Maggot Heart. Le groupe de Linnea Olsson propose un très bon disque punk noise certes assez court (huit titres pour un petit 38 minutes) mais sacré bien foutu, sans fioritures, chaotique par moment et presque sans temps morts. En résumé ce serait une hérésie de passer à côté tellement ça fait du bien à écouter.
Tracklisting de Hunger:
01: Scandinavian Hunger 02. Nil By Mouth 03. LBD 04. Archer 05. This Shadow 06. Looking back At you 07. Concrete Soup 08. Parasite