Artiste/Groupe:

Mayan

CD:

Dhyana

Date de sortie:

Septembre 2018

Label:

Nuclear Blast

Style:

Death Metal Symphonique

Chroniqueur:

Florentc

Note:

17.5/20

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Mayan, le side project de Mark Jansen (Epica) revient avec un troisième album. Si les deux premiers albums ne m’avaient pas spécialement convaincu, trouvant le tout poussif et longuet (pourtant tout était là pour me plaire), j’aime être positif et je reste curieux quant à la qualité de ce petit dernier, sobrement intitulé Dhyana. Le groupe a vu les choses en grand et, grâce à une campagne de crowdfunding, a pu récolter suffisamment de fonds pour se payer un véritable orchestre. Et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit du philarmonique de Prague (qui a notamment collaboré avec Dimmu Borgir et a participé à des bandes originales de films tel que Star Wars). Concernant le line-up, on a droit à du lourd avec notamment Ariën van Weesenbeek à la batterie ou encore Jack Driessen aux claviers (et qui a composé la plupart des parties orchestrales). Mais le plus important est la présence de six chanteurs / chanteuses. Mark Jansen et George Oosthoek aux grunts et screams, Henning Basse et Adam Denlinger pour le chant clair, et Marcela Bovio et Laura Macri pour le chant féminin. Ajoutez à cela la présence de nombreux chœurs et le tour est joué. Musicalement on navigue dans un metal très symphonique, à base de death metal assez technique et progressif, tout en restant très mélodique et, forcément, épique ! Vu d’ici ça semble être du tout bon, mais je me méfie du trop beau, vu la petite douche froide procurée par les deux précédents opus de la formation…

Alors vu l’ampleur de l’œuvre, avec plus d’une heure d’un concept massif, il faudra vraiment de longues écoutes (au casque cela va de soi) pour appréhender pleinement l’album ! Dès l’introduction de The Rhythm Of Freedom, l’orchestre nous en met plein les oreilles. Puis arrivent de gros blasts et une guitare bien énervée ainsi que le chant hurlé. Puis le chant clair de Henning Basse. En sept minutes c’est une tempête de notes qui s’abat sur nous, difficile au début d’y voir clair, mais déjà le niveau est très élevé ! Le solo guitare / clavier sur fond d’orchestre est un régal, les chanteuses n’apparaissent que peu sur ce titre mais apportent le grain de légèreté nécessaire. Un très bon début, prometteur. Et la suite est encore meilleure !

 

Les mélodies orientales sur Tornado Of Thoughts et Rebirth From Dispair… sont clairement inspirées des travaux de Maurice Jarre sur Lawrence d’Arabie et celles de Satori de nombreux opéras. Jack Driessen a effectué un excellent travail sur les ambiances. Tout le long de l’album, on est plongé dans des ambiances cinématographiques du plus bel effet. Tornado Of Thoughts joue la parfaite osmose entre tous les protagonistes et l’orchestre. On notera également un solo de violoncelle sur The Illusory Self et un autre de basse, inattendu, sur Rebirth From Despair. Tous ces details confèrent à l’album une ambiance unique en proposant une richesse musicale exceptionnelle.

La soprano Laura Macri fait des merveilles tout le long de l’album (écoutez sa prestation sur Saints Don’t Die…). Après un début d’album ravageur, une pause nous est offerte avec Dhyana, magnifique ballade avec un duo Marcela / Laura simplement accompagnées d’une guitare acoustique et d’un violoncelle. Une compo sublime et touchante. Il s’agira de la seule pause avec Satori, autre beauté à écouter en boucle. Pour le reste, des titres comme The Power Process ou The Illusory Self vont vous coller des frissons une fois que tout sera bien digéré. Mayan a eu la bonne idée de garder le meilleur pour la fin, avec un Set Me Free épique en forme d’hymne, au refrain bien gaulé où tous les protagonistes se taillent la part du lion.

Quelle belle surprise que ce Dhyana ! Après plusieurs écoutes attentives, il est clair qu’on a affaire à un très très grand album de metal. On a du death metal bien présent, des orchestrations magnifiques oscillant entre bon nombre de bandes originales de films, Rhapsody Of Fire et Dimmu Borgir, les sections de guitares et le chant hurlé emprunté à Epica (forcément), certaines parties de chant de Henning Basse auraient eu leur place chez Adagio aussi… Bref, Mayan nous offre un melting pot musical mais avec sa propre personnalité. Evidemment, la production est absolument monstrueuse. Tous les instruments et les chants s’entendent et se distinguent sans difficulté. Une sacrée réussite, la classe tout simplement !

Tracklist de Dhyana :

01. The Rhythm Of Freedom
02. Tornado Of Thoughts - I Don't Think Therefore I Am
03. Saints Don't Die
04. Dhyana
05. Rebirth From Despair
06. The Power Process
07. The Illusory Self
08. Satori
09. Maya - The Veil Of Delusion
10. The Flaming Rage Of God
11. Set Me Free 

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