Je peux vous dire, amis lecteurs, que quand les petits gars de Lone Cairn m’ont contacté pour m’annoncer la sortie d’un nouvel EP de leur part, j’étais franchement content. Rappelez-vous, j’avais beaucoup apprécié leur premier, sorti il y a déjà plus de cinq ans. J’avais conclu en disant que j’attendais un album... Finalement, les petits gars reviennent avec deux EP, donc je ne vais pas me plaindre, ça me fait déjà plaisir de voir que le groupe est toujours là. Deux EP, donc. Le deuxième sortira dans quelques semaines, on en parlera sans doute à ce moment-là.
Pour l’instant, concentrons-nous sur Music of the Spheres, sorti courant août. Souvenez-vous, Obsolete, c’était cinq chouettes titres de hard rock à l’ancienne, avec du gros refrain itou. Music of the Spheres, c’est un EP constitué d’un seul morceau de vingt-cinq minutes !!! Oui, oui, je vous jure. Et il n’est plus ici question de tubes à fredonner gaiement mais bien d’un gros pavé presque prog. Certes, pas mal de groupes font ce genre de trucs mais avouez qu’on peut être surpris de voir ça après Obsolete. Une surprise, oui, mais pas une mauvaise. Un seul morceau, donc, mais divisé en six chapitres, d’où ce format de tracklist un peu inhabituel en fin de chronique. Tout s’écoute évidemment d’une traite, comme le 2112 de Rush, mais comme le groupe a titré chaque partie, autant respecter leur démarche. Tout ça est basé sur une saga de bouquins, Les Cantos d’Hypérion, de Dan Simmons, dont je n’avais pas connaissance avant que les gars ne m’en parlent. Cela dit, leur enthousiasme -au point de bosser pendant des heures sur un morceau basé sur les livres- m’intrigue : je risque de me pencher sur les livres prochainement. Ah oui, je précise également que le morceau est quasiment instrumental.
Honnêtement, sur le papier, ça ne me rassurait pas. Vous me connaissez : je ne suis pas franchement fana de prog, de trop longs morceaux ou d’instrumentaux. Et pourtant vu avez vu la note : j’ai aimé ce long voyage dans l’inconnu ! Parce que le morceau est vraiment intéressant, varié, bien fichu. Une fois de plus, je fais un lien avec le 2112 de Rush, d’autant plus que la voix du chanteur de Lone Cairn se rapproche parfois des intonations du bon Geedy Lee. Notez cela dit qu’il y a moins flatteur que d’être comparé à Rush, hein.
Il m’est difficile de vous en dire plus sans trop gâcher la surprise... Music of the Spheres se fait tantôt doux, tantôt contemplatif, tantôt éthéré, tantôt rentre-dedans, tantôt ceci, tantôt cela. Le morceau est loin d’être linéaire, chaque chapitre nous réserve des ambiances bien différentes. Mention spéciale au moment où quelques voix résonnent, après plusieurs minutes instrumentales : on ne les voit pas venir et pourtant, quand elles sont là, elles tuent. Je ne vous dirai évidemment pas dans quel chapitre elles interviennent, histoire que vous soyez bien étonnés quand ça vous tombera dessus.
En plus de l’enthousiasme de voir le groupe revenir aux affaires, je dois bien avouer que Music of the Spheres m’a agréablement surpris. Si j’avoue préférer Obsolete -puisque je préfère le hard rock au prog-, ça ne m’a pas empêché de beaucoup apprécier ce voyage barré. Je vous le recommande donc et je félicite le groupe d’avoir pris un tel risque, et de l’avoir autant réussi. J’ai, cela dit, assez hâte d’écouter l’EP qui sort prochainement, qui devrait être plus conforme à mes goûts.
Tracklist de Music of the Spheres :
Chapitre 01. Hyperion Chapitre 02. Sailing the Tethys Chapitre 03. Choose Again Chapitre 04. Communion Chapitre 05. The Aenean Shared Moment Chapitre 06. The Long Goodbye