Linkin Park

Artiste/Groupe

Linkin Park

CD

The Hunting Party

Date de sortie

Juin 2014

Label

Warner Bros

Style

Néo-Metal

Chroniqueur

Pelo-pelo

Note Pelo-pelo

10/20

Site Officiel Artiste

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C H R O N I Q U E

Linkin Park n'est pas très populaire dans la communauté metal. Ils ont commis le pire crime dans un univers underground : écrire du metal qui plaît à tout le monde. Du moins, c'était le cas pour les deux premiers albums, cocktails ingénieux de guitares énervées, hip hop agressif et touches mélancoliques. Dans les albums suivants, le groupe s'est sévèrement perdu entre des chansons calmes, commerciales, de l'électronique expérimental raté et leur style original qu'ils peinaient à conserver. Le niveau ne volait clairement pas haut mais j'y trouvais toujours au moins trois ou quatre chansons intéressantes. Leur dernière sortie en date s'appelait Recharged, une compilation de leur chansons remixées en version dubstep. Un nouveau seuil de médiocrité était ainsi atteint -et c'est un amateur de dubstep qui parle. Bref, les Linkin Park sont partis de tellement haut que je n'aurais jamais cru qu'ils puissent tomber si bas.

Mais l'espoir ne meurt jamais ! Du moins, le nouvel album détenait les bons ingrédients pour nous le redonner. Il était annoncé comme le prologue de leur excellent premier opus Hybrid Theory. Les invités avaient de quoi nous faire lécher nos babines : Daron Malakian, guitariste de System of A Down, Tom Morello de Rage Against The Machine (wow !) et Page Hamilton de Helmet... Quand même ! Ajoutez à cela une couverture qui a de la gueule et tout le monde se disait que le bon vieux Linkin Park était enfin de retour.

Mon Dieu, comme nous nous trompions. Cet album est un prologue à Hybrid Theory dans le seul sens que c'est la même chose en beaucoup moins bien. Le premier élément qui m'a frappé est le son. Mais c'est quoi, ce truc dégueulasse ? Ils ont enregistré dans le garage de leur grand-mère ou quoi ? Apparemment, le chanteur/rapper Mike Shinoda s'est pour la première fois chargé de la production. C'est juste pour faire vintage ou il est mauvais à ce point-là ?

Au niveau de la composition, c'est la sècheresse. Même quand Mike Shinoda rappe, on entend de la bouillie. Entre quelques titres, on a le droit à de courts interludes complètement inutiles. Les pistes passent et je suis toujours aussi consterné. Je n'y trouve aucun morceau vraiment pertinent. J'attends avec impatience celui avec Tom Morello. Lui, c'est un vrai qui a de l'inspiration et du talent. J'y crois, j'y crois jusqu'à ce que... Whaaaaaat ? Un petit morceau au piano tout pourri de moins de trois minutes tellement basique qu'il ne semble là que pour remplir la durée minimum de l'album ? Je me demande vraiment où se cache la patte du bon vieux Tom là-dedans.

Globalement, les paroles nous rappellent que nous sommes les chanceux qui sont nés dans une démocratie. Le groupe s'acharne verbalement sur les dictateurs et les corrompus.  Ce n'est pas mal mais ça ne sauve pas l'album.

The Hunting Party prouve donc que Linkin Park est bien meilleur en marketing qu'en musique. Moi qui les ai toujours défendus, cette fois, leur inspiration semble s'être définitivement envolée. Décidément, depuis Hybrid Theory, l'eau a coulé sous les ponts : j'ai de la moustache et Linkin Park fait des pubs pour des sacs à main...


Tracklist de The Hunting Party :

01. Keys to the Kingdom
02. All for Nothing (featuring Page Hamilton) 
03. Guilty All the Same (featuring Rakim)
04. The Summoning
05. War
06. Wastelands
07. Until It's Gone
08. Rebellion (featuring Daron Malakian) 
09. Mark the Graves
10. Drawbar (featuring Tom Morello) 
11. Final Masquerade
12. A Line in the Sand

 

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