Artiste/Groupe:

Linkin Park

CD:

Meteora

Date de sortie:

2003

Label:

Warner

Style:

Nu Metal

Chroniqueur:

ced12

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Que fait n’importe quel groupe après un premier album réalisant un carton commercial ? Sortir la copie conforme dudit disque en question ? Avec une maison de disques pragmatique en « renfort », la réponse est bien évidemment oui. Ce Meteora et son prédecesseur Hybrid Theory (vingt-quatre millions d’albums vendus, un des plus gros cartons de l’histoire de l’industrie du disque) se ressemblent donc comme deux gouttes d’eau. Même son, mêmes structures de morceaux avec couplet rappé, refrain chanté , deuxième couplet rappé, refrain chanté, pont chanté. Les Américains ont fait hyper simple (mais très bien) et ont encore décroché la timbale avec vingt-sept millions d’albums vendus. Pour les changements, il faudra attendre Minutes To Midnight qui proposera autre chose, moins attendu mais toujours avec cette patte Linkin Park (que j’aurais tendance à résumer à voix de Chester). Enfin, Linkin Park a repris les bonnes idées des croisements rap et metal et a proposé un duo avec Jay-Z alors immense star du Rap US ; l’occasion pour de nombreux fans de découvrir le rock alternatif. Ce duo a clairement aidé à l’immense succès de ce Meteora

Dénommé Meteora en référence aux fameux monastères grecs dans la région des Météores, composé dans le tour bus au milieu de concerts incessants (324 shows recensés sur une année, pas fainéants les types !), ce disque offre encore quelques singles éblouissants : Somewhere I Belong, Breaking The Habit, Numb et j’en passe. L’album est truffé de titres à très haute puissance commerciale. Et se paiera encore une bonne présence cinéma. Après le Miami Vice de Michael Mann, place au Matrix Reloaded. Minutes To Midnight verra le groupe finir chez Transformers. Cela m’inspire deux remarques : la présence de Linkin Park dans la pop-culture de son époque est indéniable, le groupe a profondément marqué, personne ne peut sérieusement dire le contraire. Seconde remarque moins sympathique : la qualité des films cités montre une trajectoire déclinante en terme de qualité. De là à y voir un signe sur le devenir artistique du groupe il n’y a qu’un pas...

Aucune prise de risque donc mais du lourd, très lourd. Alors qu’après le carton Hybrid Theory, Linkin Park avait – intelligemment – proposé une compilation de remixes, place ce coup-ci à un live malin permettant aussi un rebond commercial du disque. Business is business ! Là encore, et malgré quelques coups de mous passagers, Linkin Park proposera une tournée conséquente. Comme souvent dans ce genre de cas, on vit apparaître de nombreux projets parallèles chez les membres du groupe, preuve à mon sens d’un légitime épuisement. Portant le néo metal à un niveau de succès populaire délirant, Linkin Park en est l’aboutissement commercial. Meteora fut multirécompensé et le groupe au sommet de sa gloire. La suite sera plus difficile pour la formation qui essaiera de se renouveler. Il restera toujours cette ambivalence entre une musique légère et - en apparence - superficielle et des thématiques déjà bien sombres ; la guerre en Irak y sera dénoncée sans ambiguïté lors de Minutes To Midnight (sans oublier que Chester abordait dès le début des thématiques post grunge sur des problèmes de trouble interne, de relations compliquées, jusqu’à la géniale mais glaçante Given Up où il hurle un mal-être qui, avec le recul, glace l’auditeur). De là à voir en Chester le Kurt Cobain des années 2000… Très consistant malgré quelques moments faiblards, ce Minutes To Midnight marquera l’apogée artistique d’un groupe au destin incroyable qui aura sorti trois immenses disques populaires, dominé les charts pendant quelques années et marqué durablement une époque, porté par un chanteur à la voix exceptionnelle et intemporelle.

Tracklist de Meteora :

01. Foreword
02. Don’t Stay
03. Somewhere I Belong
04. Lying From You
05. Hit The Floor
06. Easier To Run
07. Faint
08. Figure.09
09. Breaking The Habit
10. From The Inside
11. Nobody’s Listening
12. Session
13. Numb

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !