Artiste/Groupe:

Lindemann

CD:

Skills In Pills

Date de sortie:

Juin 2015

Label:

Warner Music

Style:

Metal Industriel

Chroniqueur:

Lurk

Note:

10/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

En voilà un projet qui m'intéressait ! La réunion de deux figures à l'œuvre prolixe provoque forcément son petit lot d'attentes, d'autant plus qu'il y a maintenant six ans que l'on n'a pas entendu la voix du sieur Lindemann sur quelque chose de nouveau. Peter Tägtgren quant à lui, j'avoue ne pas suivre ce qu'il fait, étant moins fan de son boulot.

La sortie du single Praise Abort avait déjà commencé à semer le doute, car mis à part un clip extrêmement fun et un sens de la provoc' typique à mister Till Lindemann, ça commençait déjà à sentir le pétard mouillé. L'écoute de l'album dans son intégralité n'aura pas démenti ce sentiment…

Cela commence avec le morceau éponyme. Petite intro à la guitare, quelques glitchs puis le gros son se déchaîne. Aussitôt la formule est dévoilée : puissance de feu, rythmes simples et entraînants, orchestrations et bruitages électroniques, tout est là pour développer une énergie communicative. Seule la fin du morceau change la donne et conclut sur une note de désespoir. Avec Ladyboy, on retrouve le sens de la provocation et du grotesque propre à Till Lindemann. C'est encore plus frappant avec Fat, qui mêle des arpèges orchestraux parfaitement épiques (et basiques) à un texte grotesque à souhait pour un contraste assez hilarant. La vulgarité du texte est d'autant plus mise en avant par l'accent volontairement amplifié du chanteur. Sur ce point c'est réussi, le second degré est tellement évident que seuls les plus obtus risquent de passer à côté.

Voici donc les points forts de l'album : sa puissance de feu et son humour douteux. C'est tout ? Je vous avoue que côté compos, je me suis rapidement senti déçu ; et pour cause, c'est un peu vide tout ça ! Le schéma vu et revu du couplet/refrain est associé à un manque cruel de vrais riffs, compensé par des orchestrations épiques mais fainéantes. Même la production qui sonne énorme à première vue n'est pas si bonne que ça, avec un cruel manque de dynamique (la grosse caisse est vraiment en retrait sous les multiples couches d'instruments). Et chaque morceau (sauf Home Sweet Home) me donne le sentiment à un moment donné d'entendre une énorme bouillie. Le boulot de mixeur n'a pas dû être aisé, alors qu'il était confronté à plusieurs pistes instrumentales remplissant chacune le spectre sonore, mais bon sang, quand les mélodies sont imbriquées entre elles, c'est mieux de pouvoir bien les distinguer, non ? Bien sûr, ça sonne, mais ça n'en reste pas moins de la soupe.

Je râle, mais l'écoute de cet album n'est pas si désagréable, juste moyenne. Aucune surprise à l'horizon, Lindemann fait du Lindemann, ça plaît à ses fans qui y retrouvent leurs repères et qui comblent leur manque de Rammstein avec un produit moyen de gamme. L'emballage est suffisamment joli pour attirer le chaland mais quand on creuse un peu, je vois mal comment on peut réellement s'en satisfaire.

 

Tracklist de Lindemann :

01. Skills In Pills
02. Ladyboy
03. Fat
04. Fish On
05. Children Of The Sun
06. Home Sweet Home
07. Cowboy
08. Golden Shower
09. Yukon
10. Praise Abort