League Of Distortion avait sorti un premier album en 2022, passé sous silence ici-même, mais faute avouée, faute à moitié pardonnée non ? D’autant que leur premier single Wolf Or Lamb aura dépassé le million de stream, le groupe enchainant également les concerts mémorables (dont un au Summer Breeze 2023), il était évident que le groupe poursuive sa route encourageante et nous propose leur nouvel opus Galvanize.
A l’écoute de l’album je me fais une première réflexion sur la chanteuse dont le timbre de voix ne m’est pas inconnue, et pour cause puisque celle dernière n’est autre qu’Anna Brunner qui officie dans l’excellent groupe Exit Eden, dont la dernière galette fut chroniquée, et par mes soins qui plus est. Pour l’accompagner, la demoiselle s’est entourée de Felix Rehmann à la basse, Jim Muller à la guitare et Tino Calmbach à la batterie. C’est ensemble de l’autre côté du Rhin qu’ils ont créé ce projet de modern metal pour le moins réussi, ce qui m’amène à ma seconde réflexion : comment passer à côté d’un tel album.

On ne va pas se raconter la messe, et eux non plus puisqu’ils balancent d’entrée un gros hit avec le titre éponyme d’une rare puissance, très moderne dans leur son avec ce chant hurlé, whoua, c’est accrocheur et une superbe entrée en matière. Ce qui est rassurant c’est que le groupe ne s’endort pas sur ses lauriers, et enchaine les bons morceaux. Sur My Hate Will Go On, dont le titre n’a absolument rien à voir avec un rafiot incapable de rester à flot après avoir percuté un glaçon au lieu de le mettre dans un verre de bourbon, on ressent l’influence Within Temptation des grandes années avec un refrain bien trouvé et une mélodie au top, le chant d’Anna flirte du côté de celui de Sharon ici, et nous promène tranquillement jusqu’à Chainsaw, nouveau single qui parle de la brutalité de la vie et du karma, le tout agrémenté d’une frappe puissante et de gros riffs de guitares.

Le chant d’Anna est ici hurlé, voire presque rappé par moments pour montrer toute la colère qui est en elle pour illustrer ce titre. Un must de cet album où le groupe nous fait mordre la poussière. A ce stade, je préviens nos lecteurs qu’il ne faut pas s’attendre à voir le combo souffler puisqu’avec Suck My Blood ils nous montrent encore une palette différente de leur talent, où le contraste entre un couplet plus apaisé et un refrain saccadé et très rentre dedans sur le « blood ». Ça fonctionne toujours et on voit même apparaitre un excellent solo de guitare qui vient montrer le bout de son pif. C’est aussi à partie de ce moment de l’album qu’on commence à trouver des sonorités electro, distillés avec parcimonie sur My Enemy qui n’enlève en rien la puissance de feu des guitares et batterie, et plus présente sur Crucify Me et Anti-Hero. Si ça fonctionne, ce ne sont pas les titres les plus marquants, en tout cas selon le retour de mes oreilles.

C’est même poussé à l’extrême sur What’s Wong With Her, c’est même assez étrange à l’écoute puisque le refrain est toujours aussi rentre dedans, mais ces incorporations électroniques ne sont pas l’idée du siècle non plus. Je ne vais pas m’arrêter là-dessus mais passer rapidement à la suite puisqu’avec In Our DNA League Of Distortion nous offre un duo avec le groupe de death metal mélodique Cypecore, et quel duo ! Un son énorme d’inspiration presque Linkin Park avec ce duo vocal masculin / féminin agrémenté de growls bien trouvés. C’est toujours aussi puissant avec une mention spéciale à cette frappe de malade en seconde partie. Le groupe aurait presque pu conclure sur ce morceau tant il assure du tonnerre.
League Of Distortion réussit haut la main l’examen du second album avec beaucoup plus de maturité. Tout ce qu’ils entreprennent est quasi réussi pour au final nous offrir dix titres allant du très bon à l’excellent.

Tracklist de Galvanize :

01. Galvanize
02. My Hate Will Go On
03. Chainsaw
04. Suck My Blood
05. My Enemy
06. What’s Wrong With Her
07. In Our DNA (feat. Cypecore)
08. Crucify Me
09. Anti-Hero
10. The Crown