Artiste/Groupe:

LISATYD

CD:

Still

Date de sortie:

Mai 2025

Label:

NRV Promotions

Style:

Grunge, stoner, noise

Chroniqueur:

Didier

Note:

16/20

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Le groupe parisien LISATYD, acronyme de "Life Is Shit And Then You Die", voit le jour en 2022 dans la région parisienne. Portée par un savant mélange de grunge, de stoner et de noise, leur musique façonne un univers sonore à la fois puissant et mélodique. Le quatuor est composé de Simon Garrette (chant et guitare), John Babkine (guitare), Angela Dufin (batterie et chœurs) et Clément Verhaeghe (basse). 

Après un premier EP éponyme, Life Is Shit And Then You Die, sorti en 2023, LISATYD revient avec ce deuxième opus : STILL. Nous avions bien raté le premier, pourtant acclamé par d’autres, nous nous rattrapons sur celui-là. 

L’EP a été mixé et auto-produit par Simon, la magnifique pochette réalisé par Clément, par ailleurs artiste illustrateur. 

Difficile de coller un genre en particulier à la musique du combo. C’est sombre, mélancolique, désespéré même, oscillant entre grunge, stoner, noise avec de nombreuses variations qui rendent le tout assez progressif et très agréable à l’écoute. Peu de solos de guitare, toujours en mode distordu entre mélodique et torturé. La basse est bien grasse, elle semble plomber l’ambiance un peu plus, comme si le chant de Simon n’y suffisait pas. 

Le groupe a dans un premier temps dévoilé deux morceaux de l’EP, Loop et Faces, histoire de nous "teaser" un peu:

 

On découvre aujourd’hui le reste et on est gâtés car le groupe fait preuve d’une incroyable maturité doublée d’une grosse maitrise de la composition. Le son est brut de décoffrage, garage ou noise (des larsens sur Cockroach)

Le chant de Simon est assez bas, bien maitrisé, capable de pousser dans les aigus, l’anglais est parfait, Angela le complète avec de bons chœurs toujours bien placés. 

Si Faces (et sa curiosité finale) versait dans le punk/noise, le plus récent, Plastic Roses est imprégné d’une énergie punk brute et résonne comme un appel à la révolte. Son clip engagé dénonce l’absurdité d’un cycle répétitif imposé par la société, une routine oppressante qui finit par nous engloutir. C’est clairement un des points d’orgue de l’EP. 

Camouflage, qui cloture l’EP, prend un peut l’auditeur à contre-pied puisque c’est un morceau à la guitare acoustique (cordes nylon), la basse et la batterie se font plus discrètes. La ligne de chant est faite à plusieurs voix, c’est vraiment très beau, avec les contre-chants de la guitare acoustique. C’est un morceau qui m’a beaucoup touché et que j’ai découvert au moment de la disparition soudaine d’un ami cher.

Ce nouvel EP marque une affirmation sonore majeure, une maturité qui nous fait carrément regretter que ça ne soit pas un premier album avec encore plus de contenus de cette qualité. L’émotion brute et l’énergie que dégage cet EP sont remarquables, la qualité des compositions impressionnantes pour un groupe aussi “jeune”. Mais comme il est dit dans la fable, “Tout vient à point qui sait attendre” et le groupe semble maitriser totalement l’évolution de son projet musical, alors je serai patient.

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