C H R O N I Q U E

Cinquième chapitre dans l'histoire de L'Esprit du Clan, Drama fait suite à L'Enfer C'est Le Notre. Ce dernier avait laissé un léger goût de déjà vu, rien de bien méchant mais c'était assez pour s'interroger sur la capacité du groupe à se renouveller.

Pochette sombre et symbolique morbide accueillent l'auditeur. Et le thème principal de l'album est présenté, la religion. Thème ambitieux, déjà abordé par un paquet de groupes avec plus ou moins de réussite. Le premier morceau, Atheist Metal, met en évidence les deux principaux atouts de l'album : une rage qui perdure encore sur ce cinquième volet et un renouveau musical des plus efficaces. L'EDC s'éloigne encore un peu plus de son hardcore originel pour se diriger vers un death polyforme. Le premier riff de l'album sonne très Meshuggah, des sonorités à la Gojira apparaissent ça et là (Belzebuth & Jesus, Des Astres). Côté production le son est excellent, batterie puissante, les grattes peuvent sans problème alterner des plan très lourds rythmiquement avec des passages plus mélodiques, le tout avec une aisance naturelle. La paire vocale a toujours une colère communicative, le genre de chant qui entraine n'importe quelle foule, le tout sur des paroles vindicatives et finement travaillées. La religion est présente dans plusieurs titres (Atheist Metal, Belzebuth & Jesus) et d'autres thèmes complètent le tableau (problèmes de société avec Fils de personne, climat sécuritaire sur Royaume de la Peur). S'il fallait retenir quelques titres marquant, figurent en tête Royaume de la Peur et Imperialisme. Le premier est un bijou de feeling dans la composition, première partie gojirienne, pont tout en finesse à base d'arpèges avant un redémarrage sur une rythmique carrée, imparable. Pour Imperialisme c'est la technique, notament au niveau de la batterie, qui place ce titre dans les grand moment de l'album. Le père Bastos tient sur la longueur une double pédale furieusement rapide qui donne une intensité violente au morceau. A propos de la batterie toujours, en plus d'avoir un son impeccable, celle-ci donne tout son sens à la nouvelle direction musicale de l'EDC. Blast et double en matraquage continu font leur entrée en scène de plus en plus régulièrement. Une seule chose peut faire tiquer, le dernier morceau Catharsis. Presque dix minutes, entièrement instrumentales. Rien de choquant jusque là. Mais la chose bizarre est que le morceau semble composé de différentes parties qui n'ont rien avoir entre elles, comme si le groupe avait collé plusieurs morceaux. Un peu incohérent, ce dernier titre termine l'album de façon étrange.

Drama se devait d'être différent, et l'EDC l'a bien compris. Terriblement efficaces en studio, les morceaux de Drama devraient sans problèmes résister à l'épreuve de la scène. Ce cinquième chapitre impose définitivement l'EDC comme un groupe majeur en France. Tout simplement.

Tracklist de Chapitre V : Drama

1. Atheist Metal
2. Déclarations
3. Fils de Personne
4. Belzebuth & Jesus
5. Royaume de la Peur
6. Des Astres
7. Impérialisme
8. Le Jour des Saigneurs
9. Guerre Mentale
10. Noir Sidéral
11. Catharsis

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