KYPCK

Artiste/Groupe

Kypck

Album

Cherno

Date de sortie

21 Juillet 2008

Style

Doom Finlandais en Russe

Chroniqueur

Damien

Note

19/20

Site Officiel

http://www.kypck-doom.com/

C H R O N I Q U E

Vous aurez du mal a vous en remettre. Qui à déjà entendu du Doom russe fait par des finlandais ? Je l'aurais parié. Proposé sous le nom de Cherno cet album du groupe nommé Kypck ne peut que vous intriguer. Et une fois que vous aurez lu les titres (tous en Russe traduit en Anglais), vous vous demanderez vraiment si un tel disque existe. Vous achetez le cd, revenez chez vous. Dans la chaîne et Play.

Une petite intro et le premier titre s'empare de vous. Imaginez vous un soir a Tchernobyl, les alarmes résonnants, les lumières de celles ci tournoyant dans la froideur de l'hiver. L'explosion a eu lieu il y a bien longtemps mais une atmosphère étrange règne ici. Un riff lointain arrive, Predatel se pause. Oui se pause. Riff déglingué, ambiance froide et marine, la grandeur de ce titre fait pleurer. Le chant est plaintif, avec un groove absolument terriblement énormement gigantesque pour un morceau DOOOOOOOM ! Le riff d'intro revient, devient de plus en plus distordu, et s'en va, sous des bruits plutôt étranges.

Et là bim, 1917, moreau contemplatif, fait pour admirer un lever de soleil sur la Sibérie gelée, tombant à genou devant la beauté des reflets multicolores sur la glace, en réalisant que tout ça, a cause du pétrole, est en train de disparaître. Un nouveau riff massif. Et hop. Un morceau où l'on voit très clairement des indiens se livrant a un étrange rituel dans un sous marin militaire Russe, avec en fond les ordres de la base militaire située à 2000 kilomètres de là. Groove encore terrifiant, et accélération subite et glacée (toujours).

On part à Stalingrad, a dos de mammouths, pleurant la beauté de cette immensité rouge, puis on s'enfile une ballade à travers les déserts blancs de la Russie centrale. Après un tel voyage initiatique, on entrevoit clairement ce qui nous hante, ce Demon qui nous fait perdre tout ce que nous avons. Des riffs perdus, désolés, Des pleurs, L'hiver. Tout à été expié. Mais on ne se sent pas mieux après l'écoute de Cherno. On se recroqueville sur soi même, la tête entre les genoux, et on réfléchi. A ce qui nous est arrivé. On s'est fait larguer, on a perdu son boulot, la fin du monde va bientôt se produire.

Voici un disque peu banal, nous faisant tout oublier le temps d'un disque à la manière d'un Mastodon, attachant, entêtant, vicieux, maladif, échoué, désolé, quasiemnt désincarné. Et pourtant, on ne peut s'empecher d'y retourner. Encore et encore. Priant pour que jamais le voyage ne s'arrête. La Russie est immense et éternelle. Ce disque aussi.