Artiste/Groupe:

King Diamond

CD:

Abigail

Date de sortie:

1987

Label:

Style:

Heavy Metal horrifique

Chroniqueur:

Orion

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Abigail est le second album solo du père King Diamond mais également son premier concept album. Premier d'une longue série et aussi un de mes préférés, si ce n'est mon préféré au niveau de l'histoire. Si un réalisateur (un bon !) s'était un peu intéressé à cet album, il aurait largement pu en tirer un sacré film !
Cet album étant dans l’actualité en ce moment puisque King Diamond a décidé de le reprendre intégralement sur scène sur sa nouvelle tournée (qui passe par le Hellfest en juin 2016), il nous a semblé pertinent de nous repencher sur son cas.

Commençons par l’histoire tout d’abord, l’élément crucial de ce disque.
Sur l'intro de l'album, on découvre une étrange cérémonie d'enterrement (Funeral). On apprend qu'un enfant mort-né (Abigail La Fey) est enterré dans un cercueil fermé avec des pointes en argent pour qu'elle ne cause plus jamais le mal. Le maître de cérémonie est un certain O'Brian, chevalier noir.
L'histoire commence en 1845, quand Jonathan La Fey et Miriam Natias arrivent au manoir dont ils viennent d'hériter (Arrival). Sur le chemin, ils croisent des chevaliers noirs qui les mettent en garde du danger et leur demandent de faire demi-tour. Avertissement dont ils ne tiennent pas compte évidemment (vous avez remarqué, c'est un grand classique des histoires d'horreur, ça, les avertissements dont personne ne tient compte !).
Pourtant, dès la première nuit sur place, ça sent pas bon (A Mansion In Darkness). Les bougies s'éteignent, le feu dans la cheminée aussi, les ombres sur les murs semblent vivantes. Alors que le couple dort, Jonathan est réveillé par le fantôme du comte La Fey, son aïeul (The Family Ghost). Celui-ci lui demande de le suivre à la crypte, où est enterrée Abigail. "Il est temps de connaître cette histoire".
Le comte lui narre donc comment est née Abigail (The 7th Day Of July 1777). Sa femme était enceinte mais pas de lui (et pour cause...). De dépit, il la pousse du haut des escaliers et elle se brise la nuque. L'embryon est éjecté, mort évidemment. Il enterre sa femme et (pourquoi ? on ne sait pas), il lui prend l'idée saugrenue de momifier l'embryon auquel il donne un nom : Abigail.
A partir de là, tout se détraque. Des mauvais présages arrivent de partout (Omens) : les fleurs fanent, les cloches se mettent à sonner toutes seules, l'air devient irrespirable dans la maison, la table est mise pour trois... Moi, je me serais déjà barré depuis longtemps mais Jonathan décide de rester (autre grand classique des films d'horreur !). Dommage, car sa femme tombe subitement enceinte de neuf mois (The Possession). Cela lui rappelle évidemment l'histoire que lui a raconté son aïeul. Il sait qu'elle est possédée par l'esprit d'Abigail, l'enfant mort-né a pris le contrôle de Miriam, et il commence à causer à Jonathan (Abigail). Miriam, dans un dernier sursaut de lucidité, rappelle à Jonathan que la seule façon de mettre fin à tout cela, ce sont les escaliers.
Seulement, une fois arrivé en haut des escaliers, Jonathan a une seconde d'inattention (mince, pas de bol !) et c'est Miriam/Abigail qui le balance en bas. Il meurt sur le coup (The Black Horsemen). Maintenant qu'Abigail est seule avec Miriam, c'est le clou du spectacle. Abigail renaît. Les sept cavaliers noirs du début arrivent alors et découvrent Abigail en train de bouffer Miriam. Glups... Ils la chopent et la recollent dans son cercueil. La boucle est bouclée.
Ce n'est pas sans un certain humour que King annonce alors la fin de sa berceuse et nous dit qu'il est temps de se dire au revoir... Bonne nuit, faites de beaux rêves cauchemars !

King Diamond, comme son nom l’indique, est le projet solo de l’ex-chanteur de Mercyful Fate et il est bien décidé à montrer qu’il est le maître à bord. Il s’est chargé d’écrire l’histoire, la musique mais il n’aurait peut-être pas dû se charger de la production lui-même. Celle-ci n’est pas géniale, le son est trop aigu. La voix est très en avant, OK, il s’est bien servi… mais un peu au détriment des instruments de musique. Ce sera là le défaut majeur de cet album. Car musicalement, ça tient parfaitement la route.
Tout comme l’histoire qu’ils portent, les titres s’imbriquent parfaitement les uns à la suite des autres. Morceaux speed (Arrival, A Mansion In Darkness), titres à l’ambiance oppressante (Omens, Abigail), parties acoustiques (The 7th Day Of July 1777, The Black Horsemen), on ne s’ennuie pas, on est happé dès l’intro et on est promené à travers huit tableaux retraçant cette fresque horrifique qui se savoure comme un bon film. A chacun de se créer ses propres images.
Le King a également toujours su s’entourer de très bons musiciens. L’énorme boulot du jeune guitariste Andy La Rocque saute aux oreilles. Avec Michael Denner (ex-Mercyful Fate), il forme le duo parfait qui rappelle celui des deux guitaristes du Fate. Andy a également pris part à la composition de quelques titres (A Mansion In Darkness, The 7th Day Of July 1777), son rôle dans le groupe va prendre de l’importance à partir de cet album.
Côté rythmique, on trouve un tout jeune Mikkey Dee (futur Motörhead) à la batterie et un autre ex-Mercyful Fate, Timi Hansen à la basse. Là aussi, ça fonctionne à la perfection.

Si King Diamond a choisi de rendre hommage à cet album en le reprenant intégralement sur scène depuis l’année dernière aux USA (et ce devrait être le cas également au Hellfest cette année), ce n’est évidemment pas un hasard : Abigail est un must dans la discographie du King.

Tracklist de Abigail :

01. Funeral
02. Arrival
03. A Mansion In Darkness
04. The Family Ghost
05. The 7th Day Of July 1777
06. Omens
07. The Possession   
08. Abigail   
09. Black Horsemen