Si vous n’avez pas regardé sur la gauche la note que j’ai mis à cet album on va garder le suspens. Cet album démarre par un The Impossibility Of Progress remarquable d’intensité, de tension et de riffs de guitare et autre frappes superbes à la batterie. La dernière minute trente seconde étant magnifique avec la si jolie guitare, claire, lente et rehaussée par la deuxième guitare tout en subtilité. Je vous ai annoncé un groupe excellent en live, et bien nul doute que ça sera la claque totale avec The Walking Clay, morceau taillé pour le live, comme un uppercut en pleine face. Excellent de lourdeur, de puissance, une démonstration de force musicale et vocale avec ce bon vieux Yonni Chapatte qui s’époumone à corps et à cri. Excellent. Kehlvin sait aussi jouer avec nos émotions, Electric Monks avec son riff entêtant, son rythme oppressant, sur la corde raide du début à la fin. Un peu comme si on avait la tête parfaitement enfermée dans un sac plastique solidement noué autour de notre cou. Et il ne faut pas compter sur Gently Thinking pour souffler un peu, la même tension, la même hargne sont déployées avec délectation. On aperçoit un peu la lumière à une minute de la fin avec un passage plus mélodique, plus chanté, et toujours un super riff de guitare répété sans relâche jusqu’à la fin du morceau. Ce côté plus mélodique est exploré plus en profondeur sur Dirk, My Boy et dans cet exercice Yonni Chapatte est aussi excellent avec un vrai talent vocal, d’excellents musiciens et un chanteur de talent c’est quand même une bonne base pour accoucher d’un disque de haute volée. 

On aurait aimé plus que sept titres et trente minutes mais ne boudons pas notre plaisir, surtout quand le plaisir est immense, Kehlvin signe un retour aux affaires des plus convaincant, un album maîtrisé dans ses moindres détails. Plus qu’à parfaire le travail en live, là où le groupe excelle tout autant que ce Holistic Dreams nous aura ravis.