Artiste/Groupe:

Kamelot

CD:

Karma

Date de sortie:

2001

Label:

Style:

Power Metal Symphonique

Chroniqueur:

Orion

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Kamelot a vu le jour en 1991 aux Etats-Unis. Le groupe est alors formé de Thomas Youngblood (guitare), Richard Warner (batterie), Mark Vanderbilt (chant) et Glenn Barry (basse). Le premier album, Eternity, sort en 1995 mais ne marque pas vraiment les esprits, suivi d'un Dominion l'année suivante pas vraiment plus remarqué. Puis le batteur et le chanteur quittent le groupe en 1997 et sont remplacés respectivement par Casey Grillo et Roy Khan, un chanteur d'origine norvégienne, ex-Conception. En 1998 sort Siege Perilous, un album nettement plus intéressant que les deux précédents et où l’on remarque déjà le travail de Roy Khan, qui fait passer le groupe à un niveau supérieur.
L'année suivante sort The Fourth Legacy et là, Kamelot franchit encore un palier en proposant un album inspiré de bout en bout et avec une excellente production, signée Sascha Paeth.

Restait à savoir si The Fourth Legacy était un coup de génie sans lendemain. Ce sont des choses qui arrivent parfois. Quand Karma sort, un peu plus d’un an après, (on remarque le rythme assez soutenu des sorties du groupe), les fans qui ont découvert Kamelot avec l'album précédent vont être immédiatement rassurés quant aux capacités du combo américano-norvégien. Ce disque est aussi inspiré que son grand frère. Il faut dire que l’album s’ouvre, après l’intro orchestrale de rigueur pour ce genre de sortie, écrite par Miro, acolyte de Sascha Paeth, sur Forever, l’un des titres les plus marquants de Kamelot. Rythme rapide entraîné par la double pédale de Casey Grillo, mélodie prenante (de celles qui ne nous lâchent plus une fois entendues) et refrain haut en couleur, chant impeccable. La mélodie de ce titre est d’ailleurs inspirée d’une œuvre classique, La Chanson de Solveig de Edvard Grieg, tirée de l’histoire de Peer Gynt.
Et des morceaux aussi jouissifs que ce Forever, il y en a d’autres sur cet album. A commencer par l’excellent Wings Of Despair qui suit. Le rythme reste soutenu, tout comme sur le tout aussi excellent Across The Highlands un peu plus loin. La dernière partie de la trilogie Elizabeth n’amuse pas le terrain non plus, c’est même le point d’orgue de l’album niveau vitesse. A ce sujet, il est à noter que Karma est l'un des derniers albums de Kamelot à contenir autant de titres aussi rapides (le dernier sera Epica). A mon grand regret d’ailleurs.
Si le reste du disque est moins rapide, il n’en est pas moins intéressant. The Spell, sur un rythme nettement plus lourd, est un bon titre. Avec Karma, on retrouve les sonorités orientales chères au groupe (utilisées sur les albums précédents) et c’est un superbe titre, encore une fois, qui nous invite au voyage. Les arrangements orchestraux, présents sur tous les morceaux, ne sont pas envahissants mais enrichissent de manière pertinente les compositions du groupe.
Le mid-tempo qui suit, The Light I Shine On You, est finalement le morceau que je trouve le moins percutant de cet album. Il n’est pourtant pas mauvais du tout mais un peu moins prenant que les morceaux qui précèdent, d'où cette sensation je pense.
On a aussi deux ballades sur cet album. La première, Don’t You Cry, est une belle ballade acoustique avec violons en renfort, dédiée par Thomas Youngblood à son père, décédé alors qu’il n’était encore qu’en enfant. Là encore, la voix de Khan amène ce qu’il faut d’émotion. On aura même droit à une version française de ce morceau, mais en bonus sur l’édition US de l’album bizarrement, et pas chez nous ! La seconde, Temples Of Gold, est un peu plus électrique et s’agite un peu plus sur sa partie centrale où l’on retrouve des sonorités orientales. Beau titre encore une fois.
Le disque se termine sur la trilogie Elizabeth qui nous narre les exploits de la célèbre Elizabeth Bathory qui inspira tant de groupes de metal. Curieusement, on remarque que la pochette de l’album illustre plutôt ce titre (une femme dans un bain de sang) plutôt que le titre Karma.
Les trois volets sont distincts et portent chacun un titre différent. On commence par une ballade (Mirror Mirror), on monte en intensité sur Requiem For The Innocent pour finir sur la partie la plus rapide déjà évoquée (et la meilleure à mon goût), Fall From Grace.
Suit après ce dernier morceau un silence de plus de six minutes avant la fin du CD. L’explication ? Le groupe, pour son cinquième album, voulait que la durée du CD soit de cinquante-cinq minutes et cinquante-cinq secondes. Amusant… Mais un morceau de plus sur ce laps de temps (par exemple, la version française de Don’t You Cry pour tout le monde) aurait été encore plus amusant… ou en tout cas, plus intéressant.

Kamelot était donc un groupe en train de grossir à ce moment-là. Avec ce second excellent album de suite, il se plaçait dans le peloton de tête des groupes du genre.
Kamelot va continuer sur sa bonne lancée avec les deux disques suivants, Epica (l'album qui inspira un certain Mark Jansen quand il fallut donner un nom à son nouveau groupe) et The Black Halo, grâce à des sorties toujours inspirées (même si, de mon point de vue, les deux meilleurs albums du groupe sont déjà, à ce stade, derrière eux.)


Tracklist de Karma :

01. Regalis Apertura (intro)
02. Forever
03. Wings Of Despair
04. The Spell
05. Don't You Cry
06. Karma
07. The Light I Shine On You
08. Temples Of Gold
09. Across The Highlands
Elizabeth :
10. Mirror Mirror
11. Requiem For The Innocent
12. Fall From Grace