J’avoue ne pas connaître la scène de l’Île de de la Réunion mais à l’écoute de Metatron, morceau sorti en avant première dans l’été, et qui ouvre l’album, j’ai eu envie d’en savoir plus sur Kaldeira.
L’aventure commence en 2015, sous le nom de The Hill is Burning. Le groupe enregistrera deux albums en 2020 et 2023. Après plusieurs changements de line-up, il évolue aujourd’hui sous le nom de Kaldeira, dans la sphère Death Metal. Composé de FX à la batterie, Dave à la basse et Cédric à la guitare et au chant, le trio dit être influencé par Sepultura, Cannibal Corpse ou Immolation et revendique aussi un attachement à leur île natale en incluant à sa musique des éléments traditionnels.

Intitulé Fournaise, sans doute un clin d’œil à la nature volcanique de leur terre d’origine, ce troisième album, mais premier de Kaldeira, propose un Death Metal référencé et efficace, old school dans l’approche mais avec un son résolument moderne qui n’a rien à envier aux meilleures productions du genre (produit par Sébastien Camhi, qui a travaillé avec Acod, Akiavel…).
10 morceaux pour une quarantaine de minutes, l’album s’écoute d’une traite avec plaisir.

Un petit track by track pour vous donner envie d’y jeter une oreille :

Metatron est une parfaire entrée en matière. Riffs accrocheurs, chant Death mais audible. J’ai particulièrement apprécié le break et sa (petite) touche orientale.

Betrayer n’est pas le titre le plus original et ce n’est pas une reprise de Kreator. C’est un morceau rapide, avec des parties blastées. La fin est excellente, mélodique et sinistre à souhait.

Burn in hell déboule aussi à 100 à l’heure avant un ralentissement bien heavy qui donne une autre dimension au morceau.

Compte tenu du titre et de l’intro « chaînes et fouets » Martyr Island doit aborder le thème de l’esclavage, sans doute en résonance avec l’histoire de l’île de la Réunion. Mais ne disposant pas des textes, ce n’est qu’une supposition. Plus lourd, il permet de mettre le chant de Cédric à l’honneur. Le morceau bénéficie d’un chant clair en créole et de percussions. C’est le morceau qui, de mon point de vue, relie le plus le groupe à son île.
 
Time est le morceau qui, pour ma part, colle le moins au reste de l’album. Il est plus dans une veine Metalcore, alternant chant extrême et chant clair (de Madie du groupe Faith of Agony). N’étant pas un grand fan de Metalcore, c’est le morceau que j’apprécie le moins, mais cela ne sera sans doute pas le cas des fans du style.

Après une intro à l’ambiance sombre, Night of pain se poursuit avec un gros riff de la mort puis par un tapis de double. Alternant entre tempi élevés et passages plus lourds, le morceau bénéficie lui aussi d’un break plutôt sympa qui s’enchaîne avec un passage Black Metal. Bref, tout y passe dans ce morceau pour notre plus grand plaisir.

Slow death est un morceau bien old school qui me fait penser à du early Sepultura, c’est rapide mais ça groove aussi.

Dawn of hypocrisy est un mid tempo. Pour ma part, c’est un des morceaux les moins marquants de l’album. A noter le solo un peu rock’n roll qui donne une petite touche Death’n Roll.

Human fake est un de mes préférés. Une ambiance un peu à la Orgasmatron de Motörhead. Les passages à deux voix apportent un plus. L’ambiance est "Evil" bien comme il faut.

Instrumental puissant et mélodique, le morceau Last dance est une très bonne façon de terminer cet album.

Au final, l’album s’écoute avec plaisir, sans temps morts, ni morceaux faibles. Forcément, chacun.e aura ses préférences. Pour ma part, je retiens Metatron et Human Fake. La mélodie est privilégiée dans tous les morceaux. C’est carré, ça joue, la technique des musiciens est au service des morceaux, tous accrocheurs.


Tracklist de Fournaise :
01. Metatron
02. Betrayer
03. Burn in hell
04. Martyr Island
05. Time
06. Night of pain
07. Slow death
08. Dawn of hypocrisy
09. Human fake
10. Last dance