JOE SATRIANI

Artiste/Groupe

Joe Satriani

Album

Professor Satchafunkilus and the musterion of rock

Date de sortie

1er Avril 2008

Style

Guitar Hero

Chroniqueurs

Ralph, Yann, Didier

Note Ralph

06/20

Note Yann

12/20

Note Yann

15/20

Site Officiel

www.satriani.com/

C H R O N I Q U E Ralph

Un nouveau SATRIANI est toujours un évènement. Alors à la sortie de ce nouvel opus, j'étais plutôt content. Mais ce fut le choc. SATRIANI n'est plus ! Cet album me confirme qu'il a définitivement cessé d'exister depuis un bon moment.

Les derniers albums était plutôt mous ("Super colossal", "Is there love in space" et "Strange beautiful music", qui ont suivi le pathétique "Engine of creation"). Alors je me suis dis, "tiens, il sort un album en 2008, pour fêter les 10 ans de "Crystal planet" (qui était un super album à mon sens), ça sera certainement un bon album". Que nenni.

Cet album est lamentable. Et qu'on ne me taxe pas de faire du snobisme envers SATRIANI. J'adore SATRIANI. C'est lui qui m'a fait découvrir et aimer la guitare instrumentale. C'est grâce à sa musique que je me suis mis à apprendre à jouer de la guitare. Je l'ai vu en concerts plusieurs fois, je possède tous ses albums. Mais à l'écoute de cet album, je me suis dit : "mais qu'est-ce que c'est que cette mer...".

C'est mou, c'est plat. Non seulement il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent, mais certains titres sont carrément bizarre et plutôt cacophoniques.

Alors certes, c'est SATRIANI, le niveau technique est là, c'est une démonstration bien sûr, mais ça ne fait pas tout, loin s'en faut. Pour moi, je le dis de façon très abrupte, cet album est vide, il n'y a pas d'âme, pas d'énergie, pas de pêche. Et il n'y a même pas de partie technique époustouflante, pas de solo, pas de riffs puissants. C'est mou, c'est tout.

Il n'y a que la piste n 5 "Revelation" qui est un très bon morceau, mais ça reste un morceau très calme.

Donc mis à part la piste 5, cet album est nul.

SATRIANI a fini d'être SATRIANI en 1998 avec "Crystal Planet". Depuis, il n'est plus qu'un super organisateur et musicien de live à travers toute la planète. Quant à sa capacité à créer de la musique, il a emprunté des chemins sur lequel je ne me retrouve plus, bien que je sois un fan de la première heure.

06/20, sans aucun état d'âme, et c'est certain que je n'écouterai plus jamais ce disque.

C H R O N I Q U E Yann G

Ce nouvel opus de Joe Satriani est-il aussi innovant et original que son titre "Professor Satchafunkilus And The Musterion Of Rock" ? Assurément non. En 2008, Satriani nous offre là un des albums les moins inspirés de sa carrière au contenu d'une banalité consternante n'amenant rien de nouveau. Le père Satch vieillit et tourne en rond. Il semble atteint de la Malmsteenite aige, une maladie qui consiste à sortir un album tous les 2 ans sans se soucier de la qualité.

Voilà une introduction de chronique qui semble très sévère. Pourtant, ce "Professor Satchafunkilus And The Musterion Of Rock" n'est pas foncièrement mauvais, c'est juste que c'est de l'ultra-réchauffé et que le génie a quitté le corps de Satch après "Crystal Planet". "Super Colossal" avait fait souffler un brin d'espoir parmi les fans mais la flamme s'est vite éteinte.

Analysons désormais le contenu de ce nouvel opus. "Musterion" et "Overdriver" ouvrent le bal sur un rock/hard-rock instrumental teinté bluesy aux thèmes accrocheurs. Superbe production, exécution parfaite, la même recette qu'utilisée précédemment sur "Strange Beautiful Music".

Puis c'est au tour du très commercial "I Just Wanna Rock", une tentative plutôt échouée pour Satch de passer sur les ondes radio. Un morceau basé sur un riff hard-rock à la croisée d'AC/DC et de Joan Jett sur lequel Joe utilise une talk-box pour dire "I Wanna Rock". Cette tentative de refaire le coup de l'excellent "Crowd Chant" de "Super Colossal" est un coup d'épée dans l'eau.

"Professor Satchafunkilus", "Come On Baby" enchainent sur des registres hard-rock/bluesy, les thèmes sont sympathiques, le feeling est bien là, les descentes de légatos du guitar-hero sont géniales mais au niveau des compos, on reste un peu sur notre faim. Et c'est sans compter le "Out Of The Sunrise" carrément ridicule qui fait plus penser à un backing track pour guitaristes joué au piano Bontempi qu'à une compo de Satch.

Heureusement, les 2 derniers morceaux viennent un peu sauver l'album. Tout d'abord sur le très bon "Asik Vaysel" sur lequel Satch part expérimenter sur des ambiances orientales et enfin sur l'excellent "Andalusia" démarrant sur de la guitare acoustique hispanisante et enchainant sur un vrai hard-rock instrumental tel que Joe savait l'exécuter dans les bonnes vieilles années.

Vous l'aurez compris en lisant cette chronique : sans être mauvais, ce nouvel album de Joe Satriani démontre que le bonhomme tourne en rond et que les années Surfing sont belles et bien derrière lui.

C H R O N I Q U E Didier

Bon, je sais, tout le monde n'a pas l'air d'apprécier le dernier Satché. Et ben justement moi si! Alors je prends ma plus belle plume et m'en va défendre le pauvre Joe. D'abord à ceux qui ressassent sans arrêt que c'est moins bon que "Surfing with the Alien", je dirais soit,"Surfing" était une bombe et à l'époque on a tous adoré, mais merde, le gugusse nous fait vibrer depuis 20 ans, il va quand même pas nous resservir le même truc à chaque album, si? Alors on reste zen, et on écoute.

Surtout que ca part super fort avec un "Musterion", comme on les adore (cool le scratch du début à la guitare). C'est rythmé, y a un refrain, c'est sensible. Moi je monte le son dans ma kangoo-mobile! Le morceau suivant me plait bien aussi, c'est "Overdriver". Très rock, avec le gros son travaillé-electro sur l'intro et une monstrueuse distorsion-année-70 pendant le solo. Mais je le reconnais, pas super original.

A noter que c'est Jeff Campitelli qui tape sur les futs, et Matt Bissonette à la basse, qui accompagnent Joe sur cetralbum. Le morceau suivant, est plutôt basique (comme pourrait l'être un "I love rock and roll" de Joan Jett), je le reconnais encore mais, finalement je l'aime bien aussi. Y'a un refrain un peu ringard, avec une voix passée à travers une sorte d'effet style Peter Frampton ou pour les plus jeune d'entre nous, Daft Punk. Bref. A part ça on à droit à un solo toujours aussi somptueux. La suite c'est le morceau éponyme de l'album. C'est plus funky, rythme lent, groovy. Pas mon morceau préféré. Par contre j'aime beaucoup la suite, avec "Revelation". Un excellent morceau plein d'émotion, rythmé par un piano sympa. "Come on Baby", est un morceau calme, coolos, bien sympa, un peu mélancolique. Le suivant, "Out of the Sunrise" c'est probablement mon préféré. Super coolos, au rythme plus enlevé, Joe, nous sort des sons magiques. Et je monte encore le son... mes voisins d'embouteillage me regarde d'un drôle d'air. Au milieu du morceau il y a un break, on passe dans une sorte de reggae, avec un gros solo magique à la satch! J'adore.

Le morceau suivant à un titre délirant, "Diddle-Y-A-Doo-Dat" (?!), et le son fait penser à un bon gros ZZ Top. Pas mon préféré, un peu trop orchestré. Titre toujours zarbi, avec un "Asik Vaysel" aux percus un peu orientales sur l'intro. Le reste c'est assez classique et pas super original. On termine avec un "Andalusia", claquements de mains et guitare acoustique à la Gypsy King. Démonstration de l'utilisation d'harmoniques au passage, et joli morceau, tout en finesse. On termine dans le cool, tout comme le reste de l'album, même si le morceau s'excite après le passage à la guitare Andalouse.

Au final, sur ce 13ième album de Maitre Satriani, je note au moins 5 morceaux que j'adorerais entendre en live dans un festival de gratte (comme il y a 2 ans à Beaulieu - le top), sous les oliviers, en regardant les étoiles. Certes, Joe Satriani, n'a pas réinventé le rock avec cet album mais pour moi il invente quand même le style "Lounge Guitar-Hero": de la bonne guitare qui s'écoute sans se prendre le choux, dans la voiture, les vitres baissées et les cheveux (ou ce qu'il en reste) au vent. D'ailleurs je ne suis pas le seul à apprécier, puisque j'ai trouvé ça, sur le blog de Francis Zégut (si tu ne connais pas, ne pose même pas la question :-): ""Professor Satchfunkilus and the Musterion of Rock", vous ne l'entendrez jamais en radio, il incarne trop la liberté, l'évasion, la diversité. Il chasse le formatage pour laisser place à l'envie de rester un grand gamin qui croit toujours en ses rêves". Donc il n'y pas que moi qui le dit...