Artiste/Groupe:

Jinjer

CD:

Wallflowers

Date de sortie:

Aout 2021

Label:

Napalm Records

Style:

Djent Groove Metal

Chroniqueur:

ced12

Note:

15/20

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Lors de l’arrivée de ce satané virus, Jinjer était clairement le groupe à l’ascension la plus fulgurante. Buzz énorme autour du combo, prestations live remarquées (et remarquables), chanteuse archi-charismatique aux vocaux juste dingues entre chant clair réussi et growls dévastateurs et une technicité musicale brillante entre metal progressif, djent, groove metal pour une synthèse élégante et assez originale. Le groupe a aussi été bien aidé par les vidéos sur Youtube présentant les réactions hallucinées de certains coachs vocaux. Il faut dire que pour qui ne s’y attend pas, les vocaux growlés impressionnants de la chanteuse peuvent surprendre (j’ai fait le test avec des collègues au bureau, ça marche à tous les coups !!!). Freinés net comme tant d’autres par la crise sanitaire (alors que le groupe tournait au Mexique, preuve supplémentaire de son incroyable dynamique), les Ukrainiens sont rentrés en catastrophe se confiner chez eux, avec au passage un détour par la case US pour certains puis l’arrêt complet, la solitude à la maison dont Tatiana Shmailyuk dit avoir souffert. Si Jinjer est passé par la case live avec un Alive In Melbourne sympathique quoique sans grande valeur ajoutée artistique, mais aussi une autre prestation live plus captivante dans le cadre du Hellfest From Home, symbole du nouveau statut des Ukrainiens, les membres en ont profité pour composer et, deux ans après, une doublette Micro - Macro déjà réussie nous revient avec un nouveau disque.

Marquée par sa période de gestation, on ne s’étonnera donc pas d’y retrouver une atmosphère bien lourde, sombre et des vocaux assez tourmentés. Jamais, aux dires des musiciens, autant de temps n’a été consacré à la composition d’un disque. Le résultat est absolument passionnant et très réussi et devrait permettre à Jinjer de valider son nouveau statut. Toujours aussi classieuse et élégante, la musique de Jinjer reste torturée avec aussi parfois ce côté froid, presque oppressant qui peut rebuter. Evidemment, les vocaux continuent de se démarquer avec souvent des débuts de morceau avec chant clair puis un autre qui se déchaîne pour un résultat toujours aussi impressionnant. On a beau savoir que ce chant growlé résulte d’une technique parfaitement maîtrisée, cela fait toujours un sacré effet. Compositions abouties, créativité toujours aussi présente, titres réellement intéressants et pas toujours évidents à appréhender ce qui donne l’envie (et le besoin) d’y revenir. On rappellera aussi l’incroyable niveau technique des musiciens avec une section rythmique aussi efficace que groovy et capable de se déchaîner (Mediator). Alternant les ambiances, variant habilement le propos, Jinjer démontre un sacré savoir-faire même si le rendu est dense, épais, ne laisse que peu de répit à l’auditeur qui sort de là secoué, éreinté, presque à bout de souffle.

En deux années, certes contraint par la situation, Jinjer vient de pondre deux disques (+ un EP) d’une incroyable solidité et a désormais dans sa besace de sacrés bons titres qui permettront au groupe de ravager les scènes pendant un bon moment. Le groupe se permet d’ailleurs de se passer de son morceau phare Pisces (plus de cinquante millions de vues au passage, ça en impose) qui ne fut déjà pas proposé lors du Hellfest From Home en juin dernier et qui ne sera a priori pas plus joué à court terme, ce qui démontre la confiance (à mon sens justifiée) du groupe dans ses derniers titres. Jinjer est une formation majeure de la période, propose des disques de très grande qualité, denses et a un boulevard devant eux. Sauf contre-coup sanitaire, les membres de Jinjer ont quelques très belles années à venir et devraient intégrer le rang des très grands. Bluffant. 

Tracklist de Wallflowers :

01. Call Me A Symbol
02. Colossus
03. Vortex
04. Disclosure!
05. Copycat
06. Pearls And Swine
07. Sleep Of The Righteous
08. Wallflower
09. Dead Hands Feel No Pain
10. As I Boil Ice
11. Mediator

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