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Jinjer![]()
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C H R O N I Q U EMon attrait presque maladif pour toute promotion reçue sous le suffixe "core" m'amène à écouter un gros paquet de groupes dispensables (particulièrement lorsqu'il s'agit de metalcore), qui endurent rarement l'écoute d'un morceau complet. Mais de temps en temps, un petit quelque chose en plus retient mon attention. Là encore, il reste du tri à faire, et pourtant il existe une probabilité non négligeable de tomber sur un groupe qui déboîte. Vous le voyez venir gros comme le nez au milieu de la figure, c'est le cas du groupe dont il est aujourd'hui question. Jinjer est un groupe ukrainien de metalcore à chanteuse. Pas folichon sur le papier, il y a pourtant de quoi ravaler ses préjugés quand on écoute le premier album de ce groupe, dont la première expérience studio est un EP sorti en 2012. Toujours sur le papier, on a affaire à un groupe de metalcore qui alterne chant clair et hurlements, avec quelques chœurs, une base mélodique et des tempi rapides. Mais ne partez pas tout de suite, car Jinjer se démarque par une qualité d'écriture et d'interprétation largement supérieure à la norme ! Pas de temps morts, une énergie écrasante, un chant clair parfaitement maîtrisé sans la moindre trace de mièvrerie écœurante. Enfin de la personnalité placée dans un chant clair ! Ecoutez donc ce passage vers 2:20 de A Plus Or A Minus, et ce n'est qu'un moment parmi d'autres. Ce n'est pas fini, les hurlements de la chanteuse (qui n'est pas une bombe à gros seins, oui ça existe) sont plus que convaincants et portent en eux une hargne salvatrice. On sent que le passé ex-URSS a eu son influence sur le groupe.
Côté album, on retrouve donc huit morceaux pour un total avoisinant les quarante minutes. Outlander ouvre de manière très classique, sur un tempo enlevé mettant en marche la machine à headbang. On découvre la personnalité du groupe, abrasive, rentre-dedans, mais qui s'applique à l'exécution. Pour les amateurs de morceaux dans un esprit plus hardcore, vous serez servis avec A Plus Or A Minus, mais encore Желаю - Значит Получу, titre chanté en ukrainien (ou russe, je ne suis pas linguiste). Ces deux morceaux proposent des chœurs virils comme on les aime. Avec Two Empires Collide, le groupe exploite une mélodie transpirant la folie, presque malsaine, alors que Who Is Gonna Be The One se finissait juste avant sur un break reggae parfaitement amené ! Bad Water conclut l'album sur une touche plus mélancolique, mais aussi un peu plus technique. Ce premier méfait des Ukrainiens montre une grande maîtrise et une parfaite assimilation des influences qui laissent présager du meilleur pour l'avenir, et j'espère que ce groupe saura trouver son public car il le mérite largement ! Удачи!
Tracklist de Cloud Factory : 01. Outlander Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! | |||||||||||||||||