Artiste/Groupe:

Jimmy Page & The Black Crowes

CD:

Live At The Greek

Date de sortie:

2000

Label:

Steamhammer

Style:

Autre

Chroniqueur:

botem

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Curieuse association que cette légende de la guitare, avec les corbeaux noirs.

C’est tout du moins la première réflexion que j’ai eue, lorsque j’appris, que les deux entités avaient entrepris une tournée de dix-huit dates, commencée en octobre 1999 et finissant durant l’été 2000, tournée nommée Excess All Areas.
Curieuse association ? Pas tant que cela finalement, car après réflexion, que ce soit Jimmy ou les The Black Crowes, tous deux sont largement influencés par le rock blues.
Autre point commun, tout du moins me concernant, est leurs parcours respectifs faits de haut et de bas. En effet, au risque de m’attirer les foudres de certains, le jeu de Jimmy ne m’inspire pas toujours, tout comme les The Black Crowes, certains albums ou prestations live, peuvent me transcender, tandis que d’autres me procurer un ennui profond.

J’ai souvent comparé Jimmy Page à Ritchie Blackmore, les deux groupes respectifs officiants à la même époque, et dont les fans se faisaient allègrement la guerre.
Affirmant que les seigneurs du genre étaient soit l’un ou l’autre…bon j’avoue avoir allègrement participé à ce combat fratricide, qui n’avait-il faut bien le dire, ni queue ni tête, les deux groupes en question, n’officiant pas vraiment dans le même genre musical, ceux qui ont connu cette époque bénie, savent de quoi je parle.

Bref, j’ai toujours trouvé que Ritchie avait un jeu gorgé de feeling et plus inspiré que Jimmy, que je trouvais trop souvent brouillon, mais cela ne reste que mon avis bien évidemment, que beaucoup ne partagent pas. Concernant les The Black Crowes, là aussi, certains de leurs albums et/ou concerts me transportent, là où d’autres me laissent dubitatif.
Tout cela pour souligner que cette association a attisé ma curiosité, qu’allaient-ils nous faire les lascars ? Et puis surtout qu’elle a été la motivation de départ ? En effet, le chanteur des corbeaux n’est pas un fan du dirigeable, et Robert Plant ne fait pas partie de ses mentors, du reste, il n’a jamais caché que cette aventure ne l’avait pas emballée outre mesure, pire même…n’hésitant pas a déclaré qu’il avait participé à l’aventure sans entrain. Bon, cela commence mal je trouve, du coup la légitimité et motivation de cette réunion, ne serait-elle pas à rechercher du côté des maisons de disques, afin de remplir le tiroir-caisse ?

La set list, très copieuse (contenant vingt pistes), concerne des œuvres du dirigeable pour l’essentiel agrémenté de titres issus de B.B. King, des Yarbirds, Willie Dixon, FleetWood Mac entre autres, et a de quoi interpeller quand même.
Et puis, entendre Page en live, interprétant des titres du dirigeable vingt ans après son crash, avec une autre formation que la légende, a de quoi attirer et réveiller de vieux souvenirs…non ?
Surtout quand on sait, il faut hélas bien le reconnaître, que contrairement à Plant, qui lui a plutôt bien réussi à gérer l’après Led Zep, Jimmy lui n’a jamais réussi à rebondir, et proposer quelque chose de bien solide et à la hauteur de son talent.
Comme évoqué plus haut, la réelle raison de ce projet, faute de précision, pousse à penser à une réunion purement mercantile…alors qu’en est-il du résultat ?

Je ne ferais pas durer le suspense plus longtemps, en un mot JOUISSIF.
Car oui, mes craintes de départ n’ont pas mis longtemps à s’envoler dès le début du concert.

Ça joue bien et fort, quel pied les amis, il y a longtemps que je n’avais pas entendu Page jouer comme ça.
Clairement le gars s’éclate et prend son pied, à rejouer ces titres de légende, un peu comme un gamin qui aurait été privé de ses jouets longtemps, et qui les retrouve.

L’excellente surprise, et qui par la même occasion me rassure, et que le reste du groupe ne cherche pas à imiter le groupe original, ils jouent avec leurs personnalités et talent.
Vu leur potentiel et niveau, il aurait été dommage, pour ne pas dire ridicule de vouloir copier leurs glorieux aînés.
Non, ici ils s’approprient les titres, et les exécutent à leur façon, tout en respectant l’œuvre originale, chapeaux bas messieurs.

Et que dire de Chris Robinson...royal, majestueux sont les mots qui me viennent.
Il chante sans chercher à singer Plant, avec sa voix, son timbre, et comme il le ressent.
Le résultat est magique, car sa performance est absolument magistrale, il donne une interprétation toute personnelle, sans dénaturer le titre, s’il y en a un qui a su imposer son style, tout en respectant l’œuvre originale, c’est bien lui…un vrai tour de force.
Et le gars qui affirmait que ce projet l’ennuyait…heu dis donc Chris, tu ne te foutrais pas de nous par hasard ?

Ajoutez à cela un enregistrement d’excellente qualité, et vous avez là une galette qu’il vous faut absolument avoir, ou au moins écouter au moins une fois.
Pour ma part, je n’ai qu’un seul regret, et de taille, c’est qu’il semble ne pas exister de vidéo officielle de cette tournée…quel gâchis si c’est vraiment le cas…incompréhensible.

Tracklist de Live At The Greek :

CD 1

01. Celebration Day
02. Custard Pie
03. Sick Again
04. What Is And What Should Never Be
05. Woke Up This Morning
06. Shape Of Things To Come
07. Sloppy Drunk
08. Ten Years Gone
09. In My Time Of Dying
10. Your Time Is Gonna Come
 

CD 2

01. The Lemon Song
02. Nobody’s Fault But Mine
03. Heartbreaker
04. Hey Hey What Can I Do
05. Mellow Down Easy
06. Oh Well
07. Shake Your Money Maker
08. You Shook Me
09. Out On The Tiles
10. Whole Lotta Love

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