Quand j’écoute de la musique, j’aime voyager. Parfois, c’est la musique qui nous fait voyager et d’autres fois, c’est le pays d’origine du groupe. Et pour Jars c’est direction la Russie et Moscou qu’il faut prendre pour les trouver.

Déjà, l’incendiaire Sick (pour plus de clarté je vais utiliser la traduction anglaise des titres de Jars mais sachez que c’est en Russe que le groupe nomme ses chansons), qui ouvre l’album, nous rassure direct, le delay utilisé sur le cri que lâche le chanteur et dure encore et encore en écho est une bonne idée, le riff de guitare envoyé dessus est redoutable. Une entrée en matière très bonne.

Mr Visionary est lui beaucoup plus agressif, flirtant avec le screamo et le hardcore, ça sera aussi le cas sur Utramarathon et Speedcop. Tous ces styles mentionnés, et en rajoutant le punk, s’accouplent, ou s’entrechoquent avec réussite tout au long de cet album. Jars se permet même une escapade post rock sur Mechanism avant de terminer le morceau dans un tourbillon de puissance collective et le featuring de Anton Ponomarev au saxophone sur la fin de ce morceau renforce le côté noise hardcore lugubre. Le russe pour le chant contribue aussi à la garage punk attitude du groupe, DIY et sans concession quand tu nous tiens. Le troisième album est souvent présenté comme celui de la maturité, mais quelque chose me dit que Jars n’en a rien à foutre. Quoiqu’il en soit ce troisième album est de qualité, efficace et brut. On n’en demandait pas moins, et Jars en fait toujours plus. Et en faire plus encore et toujours, ce n’est pas que être prolifique, si le résultat est là c’est aussi être talentueux. 

Tracklist ДЖРС III :