Nuclear Blast est aujourd'hui un des labels les plus puissants (le nummer eins ?)
dans la sphère Metal. Le label allemand est aujourd'hui une référence avec les
atouts et limites associés à ce nouveau statut. Devenu très bien placé sur
les grosses pointures (trop nombreuses pour tenter un début d'énumération), les
voilà qui nous proposent le premier album d'une toute jeune formation américaine. Et
bien sur, le groupe est déjà présenté comme the "next big thing". C'est de
bonne guerre. Je me suis donc penché sur ces nouveaux venus Irist tout en étant un peu
sur la retenue. C'est que j'ai retenu (du moins essayer) ma leçon lorsque lycéen
à la fin des années 90, Roadrunner tout puissant et dominant
s'était mis à signer du néo metal à foison pour un résultat
mitigé.
Les américains ont donc tapé dans l'œil de Nuclear Blast et fait
remarquable avant de recruter le chanteur Rodrigo Carvalho brésilien. C'est
que Irist a beau être basé à Atlanta, les deux membres fondateurs
sont originaires d'Argentine (Pablo Davila guitariste) et du Chili (Bruno
Segovia bassiste) et sont venus s'installer en terre US. Rejoint ensuite par deux locaux de
la scène d'Atlanta Adam Mitchell (guitare) et Jason Belisha
à la batterie. Evidemment, vu les origines sud-américaines des deux fondateurs,
difficile de ne pas penser au succès fulgurant d'un Sepultura à l'orée des années 90.
Voilà, les présentations sont faites, le groupe semble motivé à
conquérir la planète Metal et s'en est donné les moyens. Avec un producteur de
renom Matt Bayles (Mastodon
entre autre), Irist diispose d'un son de qualité. C'est déjà
un premier bon point. Je n'adhère pas franchement à l'artwork mais ce n'est là
qu'un avis personnel. Le style du groupe est assez personnel. Qualifié de Metal Moderne, il y a
pas mal d'éléments différents dans la musique du groupe avec une réelle
dimension "post" et cela sur des morceaux de format plutôt court (seul Creation
dépasse les cinq minutes) ce qui est plutôt fort en terme de composition. Quelques belles
ruptures de rythme avec des passages plus heavy plus lourd bien amené et variant bien le
propos. Délicat donc de catégoriser le groupe car il y a une belle dimension heavy avec
des guitares qui sonnent bien. La rythmique tabasse bien avec quelques passages de double
placés judicieusement. Aucun riff ne vient réellement se faire remarquer mais
plutôt des ambiances lourdes le tout avec une démarche assez "progressive". Je pense
parfois à du Amenra (en moins dark) ou Alice In Chains sur la ballade bien heavy Harvester.
Le chant manque sans doute de variations et certains morceaux fonctionnent sur des schémas asse
similaires mais pour un premier disque et un groupe qui affiche moins de cinq années
d'existence ainsi que la jeunesse de ses membres, c'est plutôt du bon boulot. Ca manque
malgré tout de morceaux immédiatement mémorisables (quoique Dead Prayers
se retient bien) et il faut quelques écoutes pour rentrer dans l’univers
d’Irist.
De là à dire qu'Irist va conquérir le monde, il est bien
sûr trop tôt pour le dire. La musique du groupe ne reste pas évidente
d'accès. Néanmoins, pour un premier album, c'est de qualité et le groupe a
clairement un son propre bien à lui, cohérent. Un groupe à surveiller donc. Le
potentiel est là c'est indéniable.
Tracklist de The Order Of The Mind
:
01. Eons 02. Burning
Stage 03. Severed 04. Creation 05. Dead
Prayers 06. Insurrection 07. Order Of The
Mind 08. Harvester 09. The
Well 10. Nerve
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