Bon, je le concède d'emblée, j'ai abordé cette chronique avec un a priori défavorable...

Pourtant, j'ai été fan d'In Flames, groupe co-fondateur du Death Metal Mélodique, avec leurs camarades Dark Tranquillity et At The Gates.
Mais voilà, après une époque qui m'a fait vibrer, qui va de Lunar Strain (1994) à Clayman (2000), j'ai commencé à décrocher avec Reroute To Remain (2002), qui a été le début de la fin pour moi.
Le groupe avait décidé de faire évoluer son style, pour aboutir à quelque chose de plus moderne, de plus "commercial", et je n'ai pas suivi. Je n'accrochais plus. Je n'ai d'ailleurs plus jamais accroché à la musique des Suédois, à l'exception de quelques titres, ci et là...

Finalement je suis resté un inconditionnel de Dark Tranquillity, qui fait partie de mes groupes favoris depuis ses débuts, et j'ai abandonné In Flames.
Ceci dit, je connais leurs albums, j'ai toujours espéré un retour aux sources, mais au fil des sorties le groupe a plutôt eu tendance à s'assagir, à rendre sa musique de plus en plus abordable.

Entendons nous bien : je ne suis pas réfractaire aux évolutions, loin de là, mais pour certains groupes (dont fait partie In Flames donc), lorsque c'est à ce point, là je ne peux pas...
A titre indicatif, j'ai eu exactement le même sentiment lorque Metallica a sorti Load (1996), Reload (1997) voire (à un degré moindre) Saint Anger (2003, bon sang ce son de batterie !).

Imaginez donc mon état d'esprit au moment d'aborder l'écoute puis la chronique du nouvel opus d'In Flames, j'ai nommé Battles.
Vais-je découvrir un cru dans la lignée des précédents ou vais-je être agréablement surpris ?

Sur Battles, le chant clair se taille la part du lion (on ne pourra pas dire qu'Anders Fridén n'assure pas dans ce registre), on a quelques montées vocales très Néo Metal (pas du tout fan de ces moments...), des refrains catchy, de belles mélodies, quelques riffs typés Gothenburg Death Metal demeurent, des incursions électro s'invitent... assurément, objectivement, je ne peux nier que ce Metal s'avère sympathique, il est très mélodique tout en pouvant, ci et là, devenir un peu plus agressif lorsque le chant se fait plus vindicatif et que le tempo s'accélère (The End, Through My Eyes).
Notons que la production, signée Howard Benson (Motörhead, Body Count, Sepultura), est de qualité.

Alors vous pourriez me dire que, d'après ce que je viens d'écrire, c'est pas si mal finalement !
Effectivement... sauf que ces constatations s'appliquent à l'écoute initiale, le soufflé retombant dès la seconde écoute (j'avoue cependant avoir bien accroché sur un titre, peut-être durablement, il s'agit de Before I Fall).
In Flames oeuvre dans une musique de plus en plus accessible (Like Sand, The Truth ou Here Until Forever me font dire : "Encore un petit effort et In Flames sera susceptible de passer en prime time à la télé française !").

Pas de retour aux sources ou d'évolution dans une optique plus "rentre-dedans" donc, In Flames a fait le choix de s'adoucir encore plus, de privilégier les titres accessibles et même si parfois, pour utiliser un vocabulaire automobile, il passe la seconde vitesse, c'est pour mieux rétrograder ensuite...

Une écoute inaugurale très acceptable, une autre sans saveur et enfin l'ennui lors de la troisième, telle fut mon expérience pour Battles.
Dire que Battles est un mauvais album ne serait pas juste, il aura son public, les fans actuels du groupe l'apprécieront sans doute mais ce cru 2016 n'est clairement pas pour le fan d'In Flames première époque que je suis. Le style pratiqué n'est plus, depuis longtemps, ma tasse de thé.
"Mon" In Flames n'est plus depuis longtemps...

Tracklist de Battles :

01. Drained
02. The End
03. Like Sand
04. The Truth
05. In My Room
06. Before I Fall
07. Through My Eyes
08. Battles
09. Here Until Forever
10. Underneath My Skin
11. Wallflower
12. Save Me