Artiste/Groupe:

Hypnodrome Ensemble

CD:

Plays Orchestral Favourite

Date de sortie:

Octobre 2018

Label:

Wolves and Vibrancy Record

Style:

Post Rock Expérimental

Chroniqueur:

dominique

Note:

14/20

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Si vous ne trouvez plus rien, cherchez autre chose… une maxime de Brigitte Fontaine que doit probablement se poser le combo berlinois de Hypnodrone Ensemble avant de créer sa musique. Ce Plays Orchestral Favourite est pour le moins expérimental, mais reste finalement assez facile à écouter. Il faut dire que contrairement aux quatre productions précédentes du groupe, Plays Orchestral Favourite comporte pas mal de morceaux, cinq pour être précis, relativement courts et assez différents les uns des autres. En plus de cette structure inhabituelle, le quintette de base, Aidan Baker et Erich Quach aux guitares et synthés plus Felipe Salazar, Dave Dunnett et Jérémie Mortier aux différentes percussions, s’est associé à quatre autres musiciens : Felix-Florian Tödtloff (basse), Simon Goff (violon), DuChamp (guitare basse) et Diego Ferri (synthés et séquenceurs) pour étoffer sa palette de sons. Pas inintéressant pour développer l’axe aérien et psychédélique, moins si l’on considère l’apport « inventivité » de la batterie et autres percussions pour certains morceaux.

Les titres sont musicalement hypnotiques, du genre à être classés dans le type post-rock expérimental. Ils sont en fait une suite assez logique de Hunting Season Is Open!, le dernier EP du groupe sorti en 2017. Plus travaillés, avec des atmosphères moins lourdes, ils sont digestes et méritent d’être écoutés avec un casque sur les oreilles. Pour Serial Staging, le titre d’ouverture, ce type d’écoute permet de mieux cerner les finesses, les incrustations sonores proposées et le travail mélodique des guitares et synthés. De manière intéressante, le titre est guidé, tiré par le travail des batteurs. Loin de se retrancher dans un seul rôle rythmique, dans Serial Staging les percussions sont ultra présentes. Tout le contraire de leur travail sur Orbital Perturbation. Ici, batteries et percussions se retranchent principalement dans un rôle de garde-fou, de métronome. Pendant plus des dix premières minutes de ce titre ethno-planant, la batterie martèle un rythme lent, sans rupture et sans modulation. Celles-ci n’interviennent qu’après la onzième des treize minutes, par l’intermédiaire d’un jeu de cymbales. Le reste, ce sont des variations de synthé des loops plus ou moins marquées. Même si les deux titres n’ont finalement presque rien en commun, l’enchaînement avec Restabilization est limpide. Titre bien plus rock, guitare et batterie en tête, Restabilization est, avec Serial Staging, le titre le plus abordable. En support de la batterie, une guitare baryton souligne et renforce le fond sonore. Les traits de violon, eux, rendent le titre sensiblement plus fou, plus expérimental. C’est intéressant comme de si faibles (en quantité) apports peuvent modifier la perception de l’auditeur. Monotransitive ouvre sur les batteries et les percussions qui donnent un côté intransigeant à l’ambiance. Les incrustations sonores vont rompre cet état et permettre au titre de s’ouvrir. Le rythme reste ultra lent, doomesque et, comme pour Orbital Perturbation, les variations d’ambiances et de volume phonique proviennent des instruments mélodiques. Le tout reste très industriel et expérimental. Tout comme Pulsations In The Hypnosphere, un titre entêtant qui porte parfaitement son nom.

Amateurs de riffs ravageurs et de hurlements gutturaux, passez votre chemin, ce disque n’est pas pour vous. Pour les autres, surtout si vous aimez les trucs différents, essayez l’écoute de ce Plays Orchestral Favourite. A défault d’être extraordinaire, il a l’avantage d’être différent.

Tracklist de Plays Orchestral Favourite :

01. Serial Staging
02. Orbital Pertubation
03. Restabilization
04. Monotransitive
05. Pulsations In The Hypnosphere
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