Hypnagone, en voilà un étrange nom, dont j’ai cherché une définition, sans succès, mais si je me base sur l’étymologie du mot, Hypna est un genre d’insectes lépidoptères de la famille des Nymphalidae, et Gone signifie le jeune enfant… Le groupe serait donc les enfants d’une sorte de papillon… Ok, ça peut paraître une information inutile mais lorsque l’on met en perspective la musique du quatuor, avec les étapes de la vie d’un papillon, il peut y avoir des parallèles.
Tout d’abord l’œuf, les groupe est donc un quatuor de l’Est de la France qui se compose d’Adrien Duffour au chant, de Yann Roy à la guitare,d’Antoine Duffour à la basse et de Jérôme « Jackou » Binder à la batterie. C’est Antoine qui a impulsé ce projet en 2017, et c’est donc après cinq années de gestation que vient au monde ce premier album Qu’il Passe.
Vient ensuite la chenille, l’ADN du groupe c’est avant tout la technique. On peut attendre d’un groupe de Metal progressif (étiquette par défaut…) d’être en effet de bons techniciens mais là le groupe est tout de même bien au-dessus du lot de tout ce qu’il se fait à l’heure actuelle. Je pense à Tool dans un premier temps surtout à l’écoute de Shibboleth ou bien encore les premières minutes de l’Arbre, j’avais peur d’avoir à faire exclusivement à de la musique de musiciens faite pour les musiciens. Vous savez, ma démonstration pour faire claquer le savoir faire au détriment de l’émotion.
Vient alors la chrysalide, et c’est là que ce quatuor est fort. Ils savent envelopper les choses, et mettre cette technique au service de la mélodie et des ambiances avant tout. Les titres instrumentaux en sont déjà de bons exemples, Light Bulb est juste parfait pour conclure un album. Le titre White Fields, même s’il peut souffrir de quelques longueurs, fait étalage de tout le talent du groupe qui sait osciller entre mélodie envoutante et une intense fougue.
Et pour finir le papillon, majestueux, rempli de classe, car oui le groupe a la grande classe. Il n’y a pas un titre qui se ressemble et au final il est facile de trouver un bout de bonheur et d’être ébloui par la virtuosité d’Hypnagone. A titre très personnel, j’ai une petite préférence pour Spannungsbogen (quel premier riff !), Dross ou bien encore The Mind Derailed, qui sont des titres plus directs mais conservent tout de même son ADN initial. Qu’est ce que vous voulez quand on a été biberonné à grand coup de Dillinger…
En conclusion cet album est tout de même une sacrée réussite, Hypnagone est l’impensable enfant d’Hypno5e et de Gorod.Qu’il passe est un album rare, comme peu de groupes ont la capacité d’en produire. Et même si ce premier effort peut paraître difficilement fédérateur, c’est une véritable pépite qui mérite de prendre le temps d’être digérée car il contient une délicieuse substance.
Tracklist de Qu’il Passe :
01. Arrival 02. Shibboleth 03. Spannungsbogen 04. The Step Inward 05. Moss 06. L’Arbre 07. White Fields 08. Elegy 09. Dross 10. The Mind Derailed 11. Light Bulb