Homecoming en dépit d’un patronyme dans la langue de Shakespeare nous vient de Paris. C’est dans cette ville qu’une très bonne amie a découvert ce groupe alors qu’elle était partie voir Slomosa. Positivement surprise par ce qu’elle voyait, elle m’a écrit pour me recommander cette formation. Son descriptif était plutôt alléchant avec de longs morceaux alternant les ambiances et variant les styles avec talent. Un bon post-metal non dénué de passages plus agressifs. Ne cessant de me répéter qu’elle n’était pas assez connaisseuse en Metal, elle m’encourageait à me faire mon avis ne souhaitant pas mal m’informer. A toutes fins inutiles, elle écoute surtout du rock et adore Saez, le lecteur comprendra ses réserves à donner un avis sur nos musiques même si elle m’a dit leur voir un avenir tant elle a plutôt apprécié ce qu’elle a vu et entendu. Je me suis donc intéressé à mon tour à Homecoming. 

Basile Chevalier (basse) et Theo « Atc de Giotto » Giotti (batterie) étaient au lycée ensemble et déjà œuvraient dans un groupe ensemble. Basile a ensuite connu un autre Théo (Alves Guiter) guitariste et chanteur dans le cadre d’un projet stoner. Hop l’idée de se réunir pour monter un nouveau projet fut émise. Nous sommes en 2017, chacun a déjà une petite expérience, forgé son style, digéré ses influences et ainsi, Homecoming était né. Un premier LP dénommé LP01 vit le jour en 2019. Afin d’assurer en concert, Théo Alves Guiter fit appel à Renaud Fumey-Seguy (guitariste comme lui avec qui il avait déjà joué) qui commença donc par donner un coup de main en live avant de finalement s’incruster pour le plaisir de tous. Mais c’est surtout avec Those We Knew paru en Avril 2024 que le groupe s’est jeté dans le grand bain (dans la Seine ? depuis que l’"Elite" s’y baigne, allez savoir). Tenter d’étiqueter leur musique n’est pas chose aisée tant ça navigue entre diverses eaux. Le terme post à d’ailleurs sans doute été retenu pour se faciliter la vie quand on ne sait pas trop dire mais tentons une synthèse avec des éléments rock, d’autres bien metal, des compos aventureuses qui s’étirent. Mastodon revient parfois pour bien montrer le côté très personnel de la recette proposée. A l’écoute, on songera aussi à des Tool, des The Ocean, de belles références. Le lecteur en sait déjà un peu plus et si on y ajoute qu’en live, c’est solide, on sent qu’on tient un groupe intéressant.

Ça part un peu dans tous les sens, c’est hyper créatif mais c’est super fluide à écouter. Parfois très calme avec des ambiances posées, presque détendues, le groupe particulièrement versatile lâche les chevaux avec des passages bien nerveux, techniquement solides (il faut le dire, ça joue bien, ça chante nickel) et les vocaux, très variés, sont parfois surprenants d’agressivité. La dimension progressive prend ici tout son sens, bon avec six titres pour une heure de musique, on pressent beaucoup d’énergie et de riffs à placer. Les morceaux représentent de minis voyages et il faut un peu de temps pour appréhender la bête mais on y trouve pleins de belles choses, de bons plans malins et le seul reproche qu’on serait tenté d’émettre serait presque un excès d’idées (écueil toujours difficile à exprimer, c’est bien les idées !). Très sympathique découverte d’un groupe très créatif, très solide et qui propose ici un disque très cohérent, très bien produit et d’une excellente mise en son. Un jeune talent bien de chez nous, c’est cool, valorisons-les et surtout espérons les sur les routes pour défendre ce très bon Homecoming. Allez, moi je m’en vais envoyer un petit message à la pote pour la remercier pour la découverte.