Artiste/Groupe:

Heavy Meta

CD:

Mana Regmata

Date de sortie:

Février 2022

Label:

Indépendant

Style:

Avec du/des style(s)

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

17/20

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Je vais vous raconter un petit bout de ma vie, vous pouvez passer à la partie musique qui débute au paragraphe suivant si vous n’en avez rien à foutre, et comme je vous comprends. En dehors de ma passion pour le Metaaalllll, je suis très sensible aux arts de la scène et au théâtre d’improvisation en particulier. La « méta » est le fait de commenter ce qui se passe sur scène ou ce que le jouteur fait. Par exemple, pour les cinéphiles, Deadpool fait très souvent ça, il fait des commentaires alors qu’il est en plein saut pour éviter des balles qui lui sifflent aux oreilles. Et donc voici Heavy Meta (qui est également une excellent troupe d’impro d’Angoulême, un peu de pub au passage...) qui a su accrocher ma curiosité par ce nom, et qui me laissait bon espoir de tomber sur un groupe a minima original.

Et il faut reconnaître que cela a été un très bon choix ! Musicalement le quatuor originaire de Lowell dans la Massachussetts possède son univers singulier. Et même si pour essayer de le comprendre, il faut mixer des éléments musicaux qui de prime abord n’étaient pas fait pour se rencontrer, on croise aussi bien du métal progressif, que des éléments rock, mathcore, hardcore voire même avant-gardiste. Oui, oui tout ça sur la même galette. Mais surtout, ne vous attendez pas à vous retrouver sur un long fleuve tranquille mais bien à être secouer dans tous les sens.

La musique de Heavy Meta s’affranchit d’un style particulier pour créer le sien. Certes il est possible de penser à moult influences diverses et variées, mais je trouve que le groupe prend ses origines aux confins du rock groovy barré à la Primus sur Caffeine Casket, intègre des éléments progressif sur l’excellentissime Worms qui ressemble à s’y méprendre à du Rush, mais sait également passer la surmultipliée et du coup le groupe nous propose un passage que n’aurait pas renié un Converge sur Blastocyst par exemple.

Leur univers est riche, coloré et ne souffre que peu de point faible. Je trouve que la voix en est tout de même un, qui pourrait être sorti d’un groupe de Black, ce qui ne colle pas tout à fait à certaines ambiances bien plus fouillées. Le titre Delusions est également un peu moins inventif que le reste de l’album, un titre qui tourne un peu en boucle, et c’est le seul moment de l’album où six minutes (durée moyenne des titres) de cet excellent Mana Regmata peuvent paraître longue. Mais bon au final ce ne sont que des bémols à comparer au reste de l’album.

Et oui car pour le reste c’est du grand art, Psalm IV est un équilibre parfait entre énergie, mélodie et groove. Les harmonies de Two Fly transportent vers un monde plus expérimental mais toujours rock’n roll. Boötes Void s’impose comme un monstre de caractère au service d’un rythme effréné mais malgré tout empli de mélodie, le clavier made in 70’s y est pour beaucoup. Vicious Wishes conclut avec une forme de douceur cet album, un solo heavy à souhait, un chant planant, et un riff limite arabisant ; non vraiment cet album est une excellente surprise de bout en bout.  

Bref, voilà un groupe qui ne se refuse rien, ne s’impose pas de frontière et quelque part rend un hommage à l’ensemble de la sphère Rock et Metal. S’amuser avec un ensemble de style, de code aussi large est tout bonnement hallucinant de virtuosité. Mana Regmata est une véritable œuvre d’art qui marie chaos et sens de la mélodie, et suscite aussi bien la surprise que l’admiration.
Messieurs chapeau bas !

Tracklist de Mana Regmata :

01. Blastocyst
02. Caffeine Casket
03. Worms
04. Psalm VI
05. Delusions
06. Two Fly
07. Boötes Void
08. Vicious Wishes

 

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