C H R O N I Q U E
Il y a des départs dont on ne se remet pas. Celui de Jacob Bredahl des féroces Hatesphere semble malheureusement en faire partie. Après un Serpent Smile & Killer Eyes et une discographie absolument remarquable, on attendait de voir comment les danois allaient se relever du départ de leur hurleur en chef. Ce n'est jamais une chose aisée mais on avait relativement confiance en eux. Sauf que. En soit, le remplaçant au poste de brailleur n'est pas foncièrement mauvais. Le groupe assène toujours son Smashcore métallisé qui ferait headbanguer une puce et un morpion mais qui pour le coup n'a plus grand chose à avoir avec un Trash saupoudré de Death que nous avions pu savourer précédemment. Mais quelque chose à changer. Le groupe aligne les titres sans conviction, on passe d'un morceau à l'autre sans réelle cohérence, on traverse ce To The Nines sans le moindre a coups. Pire on s'ennuie ferme dès la seconde piste. Mince alors, on sont passés la lourdeur éléphantesque d'un Only The Strongest ou la cohésion sans failles des The Sickness Within ou SS&KE ? Partis. Envolés. Ils ont suivit Bredahl. On notera tout juste un Even If It Kills Me qui se rapelle au bon souvenir d'un Ballet Of The Brute mais c'est tout. Exemple de mauvais goût inhabituel : The Writing's On The Wall, à la mélodie certes envoutante mais totalement déplacée et enchainant sur un break finalement quelconque et des harmonies...metalcore. Nous sommes donc face à une déception, une petite déception malgré tout parce que le groupe à le droit d'accuser le coups. Après tout le départ de son frontman n'est pas un évènement anodin dans la vie d'un groupe et cela peut conduire à une désolidarisation d'une bande que l'on pensait compacte et soudée. Indulgence donc, mais on ne recommandera tout de même pas ce disque, lui préférant de loin ses glorieux et rageurs ainés. Dommage, on attends mieux pour le prochain essai.
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