Artiste/Groupe:

Harun Demiraslan

CD:

In Motion

Date de sortie:

Septembre 2022

Label:

Klonosphere

Style:

Metal Instrumental

Chroniqueur:

Didier

Note:

17.5/20

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Vous connaissez probablement Harun pour son travail avec Trepalium, vous le connaissez peut-être aussi pour son autre projet instrumental, Step in Fluid, voilà une occasion de découvrir Harun en solo, puisque le talentueux compositeur et guitariste sort son premier album In Motion. J’avais participé au financement participatif, ce qui m’a permis d’écouter ça, bien avant sa sortie officielle afin de vous en parler du mieux possible.

En effet, il a de quoi dire, car ici, on est sur un projet solo qui frôle le super groupe, au vue du panel de musiciens incroyables qui ont rejoint Harun dans son projet solo. D’abord à la batterie et on reconnaît son style dès les premières mesures de Brothers, c’est l’infatigable Morgan Berthet qui s’y colle, pour le bonheur de nos oreilles (attention, adeptes du 4/4, vous allez attraper le tournis). A la basse, bonne pioche aussi, puisque on retrouve Shob (alias Geoffrey Neau), pas un manchot, c’est clair, je le connaissais suite à l’achat de son album Karma Obscur, que je trouve exceptionnel. Enfin ce trio de tueurs accueille un certain nombre d’invités prestigieux sur certains morceaux, comme par exemple Richard Daudé sur Her, Gérald Villain (aux claviers dans Step in Fluid) sur Under The Sun, Matthieu Metzger (au sax dans Klone) sur Under The Sun et Nomad et enfin Christophe Godin pour un solo sur Surtension. Bref, du beau monde pour ce premier album entièrement instrumental du guitariste. Alors, vous allez me dire, ça va être un grand déballage de guitare et bien figurez-vous que pas tant que ça. Il y a bien sûr de la guitare, pas mal même, mais résumer cet album à un album de guitar hero comme on en connaît un paquet, serait une grossière erreur, puisque ici, le trio de cadors fait que il n’y pas d’instruments mis en avant plus qu’un autre, à la limite, la batterie de Morgan serait presque plus en avant que le reste, mais surtout c’est un superbe travail de composition, assez intimiste, dans lequel Harun se met à nu et nous propose quelque chose de très original, avec beaucoup de classe et un petit côté poétique.

Pour situer les amateurs de Trepalium, qui doivent commencer à s’affoler, je dirais que cet album solo est plus proche du Harun de Step in Fluid que du Harun de Trepalium, déjà du fait que c’est un album instrumental, et qu’ils vont devoir être fort, et faire preuve de beaucoup d’éclectisme. Pour situer les fans de Step in Fluid , j’ajouterais que c’est quand même très différent, moins funk, plus metal, mais que oui c’est un album instrumental. Le son de l’album est excellent, les ambiances entre les morceaux assez différentes, avec toujours un jeu de batterie hors normes de Morgan. J’aurais juste aimé un peu plus de basse dans le mix sur certains morceaux, avis personnel (d’un bassiste amateur en plus), mais quand on connaît la classe de Shob, on a toujours envie d’en entendre plus. J’adore cette section rythmique groovy à mort sur Born Again, cette ambiance World sur I Bisimilah Lily ou cette guitare subtile qui me fait penser au jeu d’Alex Lifeson (Rush) sur Vertigo. Le sax de Matthieu vous prend aux tripes sur le jazzy Under The Sun (ha ben là on l’entend bien la basse !), le piano jazz de Gérald en surprendra plus d’un. Même remarque pour l’arabisant Nomad qui clôture cet album de la plus belle des manières en combinant joli sax, pas mal de synthé et un riff entêtant. Autant vous prévenir de suite de mettre l’album en mode répétition automatique, car les trente-deux minutes de l’album vont vous sembler un peu courtes.

Pour les plus intéressés par l’artiste, je recommande cet interview vidéo d’un confrère, qui explique la démarche artistique d’Harun. On y apprend beaucoup de choses, comme par exemple, qu’il envisage de tourner en 2023 avec cet album et qu’il compte bien s’entourer de ses deux compères Shob et Morgan et même de rajouter quelques autres pointures comme le guitariste Aldrick Guadagnino de Klone.

Au final Harun nous démontre, une fois de plus, que quel que soit le style, son truc, à lui, c’est la composition. Cet album est un album solo instrumental de guitariste, dans lequel, contrairement à ce à quoi on aurait pu s’attendre, on n’est pas uniquement en extase devant des plans de guitare atomiques pour main-à-huit-doigts, mais plutôt, devant une certaines musicalités, une ambiance particulière et même une certaine poésie musicale. Le tout interprété par des cadors. J’adore !

Tracklist de In Motion :

01. Brothers
02. Born Again
03. Her
04. I Bisimilah Lily
05. Vertigo
06. Under The Sun
07. Surtention
08. Nomad

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