Artiste/Groupe:

Greta Van Fleet

CD:

Anthem Of The Peaceful Army

Date de sortie:

Octobre 2018

Label:

Lava

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Didier

Note:

16/20

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Oui, ça va, je sais, l’album commence à dater. Mais je ne pouvais pas ne pas chroniquer cet album sur le site. Greta Van Fleet, donc. Mais oui, ce groupe au nom improbable qui a fait (et fait toujours) couler beaucoup d’encre. A ma droite les anti-Greta qui ne supportent pas qu’un groupe sonne trop comme leur sacro-saint Led Zeppelin fétiche et qui considèrent qu’il n’y a aucun talent dans ce jeune groupe (tous nés après la fin du mythe) à part celui de la contrefaçon. A ma gauche les pro-Van Fleet, qui, comme moi, considèrent qu’il vaut mieux une grosse influence d’un groupe mythique et adoré, qu’être un énième groupe qui pense révolutionner le monde du rock, tout en n’inventant absolument rien de marquant et que je préfère juger sur la qualité des compositions plutôt que sur son coefficient de pompage.

Alors pour être sympa avec mes adversaires du camp des anti, je vais me faire l’avocat du diable. Il est en effet, impossible de ne pas entendre du Led Zep à l’écoute de cet album, à moins de n’avoir jamais entendu de Led Zep. La raison de cette similitude commence par la voix incroyable de Josh Kiszka qui ressemble à la tout aussi incroyable voix de Robert Plant. Ce jeune possède une voix qui vous retourne et vous file les poils, à condition d’être amateur de voix aiguës bien sûr. Ecoutez juste l’intro de Age of Man, ça semble presque inhumain. A côté de lui, son frère Jake n’est pas Jimmy Page, loin de là, mais il est plutôt bon guitariste, surtout focalisé sur des bonnes rythmiques, dont certaines, surtout à la guitare acoustique, rappellent effectivement certains excellents morceaux de Led Zep à la grande époque. Son approche des contre-chants est aussi assez influencée par son aîné. Pour rester en famille c’est aussi un Kiszka qui assure basse/claviers, mais pas trop grand-chose à lui reprocher au jeune Sam, il assure à la basse, mais son jeu est assez classique des groupes vintages. Enfin Danny à la batterie, a aussi quelques petits plans empruntés à maitre Bonham, c’est indéniable. 

Ceci étant posé et reconnu, que fait-on maintenant ? On continue de pleurer la mort de John Bonham et la séparation du groupe ? On insulte Robert Plant car il ne veut pas reformer le groupe comme le lui demande la Terre entière ? On va tous au cinéma le 17 octobre 2012 voir le concert de la reformation inespérée de 2007 ? On achète tous le Blu-ray du concert sorti la même année ? On attend en se rongeant les ongles le documentaire sur les cinquante ans du groupe prévu pour cette année ? On trépigne, on crie, on essaye de prouver aux ignares que Led Zep est le plus grand groupe de rock de tous les temps. Oui pourquoi, pas. Je fais d’ailleurs, moi aussi, tout ça (sauf insulter Robert Plant dont j’adore le travail solo).

Et après ? Il faut se résigner les gars ! Led Zep est bel est bien un groupe du passé, qui ne se reformera pas. Même si cela arrive, Jimmy Page ne joue plus comme dans sa jeunesse, Robert Plant n’a plus la voix de sa jeunesse et tout ça ne fera pas ressusciter le malheureux John. Ils ne feront plus jamais de nouvelles compos.

Donc voilà ma proposition: On continue d’écouter les albums de Led Zep, mais de temps en temps au lieu d’écouter des merdes à la radio, ou pire à la télé, on prend le temps d’une vraie écoute de cet album. On est calme, sans a priori, on dépose les armes, les « c’était mieux avant ». On se prend un petit verre, confortablement assis. Allez reconnaissez-le : le son est moderne, la voix est superbe, les compositions sont toutes hyper sympas, bien arrangées, globalement très relaxant. 

Putain vous réalisez ? Si Led Zep avait sorti cet album vous auriez été à genoux devant à vous prosterner. 

Même si certains morceaux vont vous faire lever un sourcil suspicieux (The Cold Wind, When The Curtain Falls, Lover, Leaver, The New Day, You’re The One) certains autres laissent présager un avenir lumineux pour le groupe car bourrés de bonnes idées originales (Age of Man, Watching Over, Moutain of The Sun. Brave New World, Anthem). Il est urgent d’attendre un peu avant de tirer à vue et sans sommation.

C’est complètement absurde au final : Tu adores Led ZepGreta Van Fleet ressemble trop à Led Zep (c’est toi qui le dis) – Tu n’aimes pas Greta Van Fleet (c’est toi qui le dis aussi). Y a clairement un bug. Si tu trouves que c’est normal alors tu n’aimes qu’un seul groupe de Thrash, qu’un seul groupe de Heavy Metal, tu n’aimes aucun groupe de Stoner, tous des copieurs les autres aussi non ?

Bon, bref, j’arrête là. Comme mon vénéré confrère Bane qui m’a motivé pour prendre ma plume, j’aime le dernier Rival Sons (groupe avec déjà six albums et deux EP), mais contrairement à lui, je vois beaucoup de talent et de choses que j’aime dans ce premier album de Greta Van Fleet, je veux y croire et donner une chance au groupe. C’est trop con de se priver d’un petit plaisir comme ça pour des querelles stériles.

PS : Je ne mets pas de coup de cœur pour ne pas relancer de débat.

Tracklist de Anthem Of The Peaceful Army :

01. Age of Man
02. The Cold Wind
03. When the Curtain Falls
04. Watching Over
05. Lover, Leaver (Taker, Believer)
06. You're the One
07. The New Day
08. Mountain of the Sun
09. Brave New World
10. Anthem

 

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