Rien que d’entendre le nom de Gong je savais que je n’aurais pas dû m’aventurer dans ce chemin parsemé d’embûches à vouloir décrire ce groupe en quelques mots, une thèse serait plus appropriée tant l’histoire et longue et mouvementée pour ce serpent de mer qui a connu toutes les époques du rock n’roll. Pour repartir aux origines Gong s’est formé en 1967 par l’interaction de Daevid Allen à la guitare, Didier Malherbe à la flute et au saxo et Gilly Smyth au chant, pour nous proposer du rock progressif bien hippie sur les bords et aux entournures. On est reparti 56 ans en arrière avec un groupe qui a connu pour le coup une carrière aussi longue que la liste des membres l’ayant composé l’est (plus de 40 musiciens se sont succédés chez Gong pour un nombre incalculable de versions différentes). Ils sont surtout connus pour leur album Camembert Electrique en 1971 ainsi que la BO du film Continental Circus cette même année. Allez un grand bond en avant pour arriver à la formation d’aujourd’hui qui n’a plus rien à voir avec les débuts et s’articule autour de Kavus Korabi au chant, Fabio Golfetti à la guitare, Cheb Nettles à la batterie, Ian East à la flute et saxo et Dave Sturt à la basse. Il est à noter que les trois derniers cités ont joué avec Daevid Allen jusqu’au décès de ce dernier en 2015 et avec Gilly Smyth décédée également en 2016. Ils ont donc repris ce flambeau rock prog psyché de Gong avec une certaine légitimité en proposant Unending Ascending dont il est temps de parler un petit peu.
Dès les premières notes de Tiny Galaxies on ressent une musique assez punchy, pop rock dont les relents psychédéliques ne sont que parsemés et c’est plutôt bien foutu. Le groupe continue dans la même lignée avec My guitar is a spaceship dans le même tempo, et j’ai la faiblesse d’esprit de croire qu’on aura un bon album bien sympa, et c’est là que tout fout le camp ma pauvre Lucette. Dès Ship of Ishtar on part dans presque neuf minutes de pur délire psychédélique. C’est planant, un brin bordélique et surtout très étrange car on est plongé 50 ans en arrière sans vraiment vouloir y aller. Il faut être bien adepte ou habitué à se style pour ne pas zapper la chanson. Dans le genre bien planant et décalé Lunar invocation et Asleep do we Lay sont pas mal aussi. Là aussi on s’accroche car l’écoute n’est pas de la plus simple approche. Clairement on retrouve l’âme de Gong que beaucoup de générations ont connu dans une période très hippie qui ne fait plus beaucoup recette de nos jours. Je préfère me pencher sur des titres comme O Arcturus ou All Clocks Reset résolument plus rock avec des riffs de guitares plus appuyés, le saxo utilisé à bon escient et une construction moins déconcertantes des chansons. Choose your Goddess est pour le coup assez réussie car elle appuie là où ça fonctionne : riffs de guitares entremêlés de saxo, changements de rythmes, ambiance psyché et funk. Par moment c’est un peu foutoir mais c’est ce qui fait le charme de cette chanson qui pourrait résumer cette nouvelle version de Gong en mélangeant le psychédélique d’antan et le rock moderne. Gong, 20e version environ en cette année 2023, 56 ans après les débuts et sans aucun membre d’origine propose Unending Ascending qui reprend les codes du groupe mais cherche à s’en détacher avec un son plus rock qui donne une teinte assez sympa à l’ensemble. Ils sont malheureusement vite rattrapés par leur passé et leur patronyme et s’adonne parfois à des titres assez dispensables pour un album qui au final parait assez inégal.
Tracklisting de Unending Ascending
01. Tiny Galaxies 02. My Guitar Is A Spaceship 03. Ship Of Ishtar 04. O Arcturus 05. All Clocks Reset 06. Choose Your Goddess 07. Lunar Invocation 08. Asleep Do We Lay