Dix heures de train, c'est long, très long. Alors j'ai pris de quoi m'occuper, c'est à dire mon MP3, mon casque, et l'album de Ghostbound All Is Phantom, pour faire passer le temps. Ce fut sans aucun doute les soixante-cinq minutes les plus rapides du voyage (plutôt cent-trente, je n'ai pas pu m'empêcher de le réécouter.)

Ghostbound, c'est l'histoire d'un groupe de pote au lycée, qui se sont dit "Eh, venez, on joue de la musique ensemble". Quelques années plus tard (en 2013), les voilà qui se forment officiellement, avec Alec A. Head au chant et à la guitare, Noah Shaul à la basse et nous pouvons également assister à l'arrivé de Jimmy Duke à la batterie six mois après l'enregistrement. Mais ce n'est qu'en 2018, soit cinq ans plus tard, qu'ils sortent leur premier album de metal atmosphérique, All Is Phantom. Album qui, d'après Alec A. Head, représente la fin d'un projet de dix longues années, et ça c'est beau. Nous pouvons également. Notons la participation Valeriya Sholokhova au violoncelle, Natalia Barnaby Steinbach au violon et de David Richman à la batterie en guest. Beaucoup de monde donc pour ce premier album, enregistré qu'avec le duo Noah Shaul et Alec A. Head, on peut dire qu'ils ont vu les choses en grand.

Je ne vais pas vous faire une chronique "titre par titre", je vais simplement vous expliquer pourquoi il faut que vous écoutiez All Is Phantom, d'après mon ressenti.
Petit mot rapide sur la pochette : très très jolie, à l'exception du "Ghostbound" en doré, ça c'est pas bien les gars !

Ghostbound, avant d'être de la musique, c'est une ambiance. Une ambiance différente dans chaque foutu morceau. De la douceur (The Galliventer, ma favorite) à l'agressivité (The Wildest of Rivers, excellent titre) en passant par la colère (Earthen Ground qui est tout aussi bon), All Is Phantom emplit chaque titre d'émotion, ça s'entend, on le vit, on le ressent.
Les musiciens sont incroyables (le violon de Natalia Barnaby Steinbach et le violoncelle de Valeriya Sholokhova sont grandioses), ce sont eux qui donnent toute la matière, la substance des morceaux. Le trio nous transporte et le voyage n'est pas de tout repos. Suivant la volonté du groupe, nous allons nous envoler sur un petit nuage, avant d'être secoués dans tous les sens, puis tomber en chute libre... 

Si les instruments représentent un bloc de pierre, le chant d'Alec A. Head en est le sculpteur, il le polit, lui donne la forme nécessaire pour devenir quelque chose de mieux : une oeuvre.
Au début j'ai eu du mal avec sa voix, je la trouvais... agaçante mais tout en lui trouvant quelque chose de grandiose... Puis j'ai compris ce qui clochait. J'avais tendance à me focaliser sur ce dernier en oubliant le reste, alors que seul, il n'est rien, comme un sculpteur sans outil, Ghostbound forme un tout. Alec A. Head  guide la musique, il ajoute le plus d'émotion afin de magnifier ce que nous ressentons, incroyable !

Il vous faudra peut être plusieurs écoute pour accrocher à Ghostbound, mais une fois que vous y serez arrivés, vous ne pourrez plus lâcher le talent du trio. Pour un premier essai, le niveau est très haut, j'ai vraiment hâte de voir ce qu'ils nous réservent encore.

Tracklist de All Is Phantom :

01. The Gallivanter
02. The Wildest of Rivers
03. Earthen Ground
04. (I Will) Keep My Dreams Inside
05. Intermezzo
06. Tidings
07. Night Time Drowning
08. It Goes Away
09. Roof and Wall 
10. Goodbye