C H R O N I Q U E

GPS ? Guthrie Govan (guitares), John Payne (chant, basse) et Jay Schellen (batterie), les trois compères d'Asia ;Ryo Okumoto, Spock's Beard (clavier) vient s'ajouter à ce trio. Du coup on est beaucoup moins tenté de penser que l'on a affaire à un nouveau combo. On part même avec un certain a priori dans l'idée que forcément ça va sonner comme du Asia...Et effectivement les fans des anglais ne seront pas dépaysés !

L'album nous propose 10 titres, passons les en revue.

Et on commence par le title track de l'album "Window to the soul" démarre doucement puis un riff accrocheur vient appuyer la rythmique lourde. Juste le temps pour Payne de placer ses premières mélodies vocales qui sont fabuleuses de puissance et de justesse. On dirait Dio ma parole ! Je suis conquis d'emblée. D'ailleurs ce titre pourrait très bien figurer sur un album du sieur Dio en personne. Et que dire de la dernière partie du morceau, intrumentale qui laisse libre cours au clavier endiablé d'Okumoto.

"New Jerusalem" est une autre perle, dans un autre registre. La voix est écorchée cette fois-ci. La mélodie toujours au rendez vous, mais le son est limpide, plus vif, plus clair aussi. Les claviers déversent des nappes en fond tandis que la guitare est plus véloce. Le refrain est super acrocheur. Un très bon morceau, qui finit comme le précédent en faisant la part belle aux délires d'Okumoto.

"Heaven can wait", le titre suivant n'est pas prêt de faire retomber l'attention ni la qualité de l'ensemble. Un morceau pur rock, hyper mélodique, plus rock que prog c'est certain mais terriblement efficace. Le chant est encore une fois fabuleux. D'ailleurs en écoutant cet album je me suis fait la réflexion plusieurs fois, sans ce chant si génial je pense que l'album serait bien moins bon. Le refrain est super entrainant et vous résonera dans votre tête encore et encore... La guitare finale est fabuleuse, bien accompagnée par un clavier toujours juste.

Le titre suivant "Written on the wind" est une ballade magnifique où encore une fois la voix de Payne fait des merveilles. Ce type a un sens inné de la mélodie, un timbre chaud et un vibrato exceptionnel. La guitare acoustique laisse petit à petit la place au son du piano et le titre prend encore une autre dimension avec un passage plus intimiste. Encore un chef d'oeuvre !

Et on enchaine avec une autre perle mélodique : "I believe in yesterday". Payne nous livre une autre facette de sa voix, plus écorchée, plus subtile aussi... Ce titre est assez proche de "Heaven can wait" dans son genre et dans sa construction, autour d'un refrain super acrocheur.

"The objector" change momentanément le ton. Un titre plus sombre, plus fort, rythmiquement parlant. Judicieusement placé, ce titre réveille l'oreille de l'auditeur qui charmé par les morceaux précédents aurait pu s'assoupir. A noter un génial duel claviers / guitare et des breaks bien sympas.

"All my life" m'a fait un drôle d'effet... Ce titre on le dirait sorti tout droit d'un album de Toto, notament le refrain, c'est flagrant. Et je pense que la comparaison est honnête. Pas le meilleur mais un bon titre tout de même.

Mais pas le temps de s'éterniser sur des questions d'influence car déjà arrive "Gold", plus rock old school. Toujours cette guitare claire et juste, un petit solo qui va bien, mais point trop n'en faut. Ici la mélodie et la chanson priment sur les exploits techniques des musiciens qui sont la pour servir le titre et non l'inverse.

"Since you've been gone" nous propose une ambiance plus mélancolique. A noter encore une fois l'excellence du jeu d'Okumoto (je me répète...). Une petite ballade taillée pour la FM...

"Taken dreams" débarque et avec, c'est la fin de l'album (déjà !). Un titre très rock, péchu qui conclut magnifiquement cet album. Pour le coup le chant de Payne est plus clair, moins écorché, la guitare de Govan plus incisive, toujours aussi parfaite dans les solos où pas une note ne déborde...

Ce que je peux reprocher à cet album serait un manque de folie mais au final tous les titres sont tellement bien interprétés qu'il n'y a finalement rien à redire. Certes certains pourront dire que le côté progressif n'est pas très présent au profit d'une recherche de l'efficacité et de la mélodie avant tout mais cela respire la maitrise à tous les niveaux (composition, interprétation) et en écoutant de plus près on découvre des duels, des solos très subtils qui ne sont pas forcément mis en avant bien que pourtant bien présents. L'enchainement des morceaux est fluide, la production est parfaite, on a droit à un son pur, clair et puissant à la fois où tous les instruments et la voix sont parfaitement balancés.

Une bonne surprise et un très bon album pour tous les fans de rock mélodique plus que technique. Une fois le dernier son joué, on se surprend à se demander : "c'est déjà fini ?", ce qui est un sérieux gage de qualité, non ? Alors on peut appuyer de nouveau sur la touche "play"...