Ami du fuzz, j’ai du nouveau pour vous ! Le groupe Fuzzy Grass sort son second album au titre étonnant de The Revenge Of The Blue Nut. Le groupe nous vient de Toulouse, formé en 2015, il a déjà sorti un premier album intitulé 1971 sorti en 2018. Alors c’est quoi ce titre vous allez me dire ? Vous connaissiez la revanche du concombre masqué, mais là il s’agit de la revanche de la cacahouète bleue, plus exactement la revanche de l’homme cacahuète bleu. Le groupe manie visiblement l’humour et l’autodérision (et peut-être quelques cigarettes qui font rigoler aussi), je trouve ça génial, surtout dans l’ambiance actuelle. Ce qui est encore plus plaisant c’est ce que propose les quatre musiciens du groupe: du bon rock psychédélique vintage typé années 70. Le son est impeccable, enregistré et mixé au studio de la Trappe  à Toulouse par Triboulet. Le groupe est constitué de Laura Luiz à la guitare, de Thomas Hobeck à la basse, Clément Gaudry-Santiago à la batterie et de Audric Faucheux au chant et à l’orgue (l’album est ponctué de petites touches de sons électroniques psychédéliques que je suppose joués à l’orgue ou au synthé, peut-être même au Thérémine)

Je ne connaissais pas le premier album, je vais d’ailleurs m’y pencher car ce que je découvre-là me comble. La basse (Rickenbacker of course) parfois claquante, parfois plus ronde, est superbe, le jeu de guitare de Laura est époustouflant, plein de folie Hendrix-ienne, la batterie de Clément assure dans un style Bonzo-esque et j’adore le chant incroyable d’Audric. 

Le press-kit nous explique que cet album raconte l’aventure psychédélique de l’homme cacahouète (bleu en plus !) qui, de rupture amoureuse en voyage spatial, se transforme en tueur bestial. Le tout en six morceaux et 40mn. Sacré programme !

Living in Time sonne la charge avec un morceau fleuve qui change plusieurs fois de tempo, et explose dans des délires de guitare hystérique. La section rythmique est monstrueuse (Clément y case même un petit solo de batterie), la voix d’Audric, assez incroyable. Je suis resté sur le cul à la première écoute. I’m Alright calme un peu le jeu, avec un morceau plus bluesy, au refrain hyper accrocheur. Audric s’y balade vocalement. J’ai dit plus calme mais une fois de plus le truc s’emballe complètement, j’adore. 

Dans The Dreamer, la voix d’Audric est toujours au top, la guitare de Laura balance un super solo appuyée par la section rythmique de dingo de Thomas et Clément. Insight vous rappellera forcément un peu Led Zep, à part la voix qui n’a rien à voir. Le riff est excellent, doublé par la basse et appuyé par la batterie. Laura manie la wah-wah aussi bien que les riffs ravageurs et les cocotes typiques des années 70 (genre Papa was a Rolling Stone), son solo dans ce morceau est super inspiré, bravo, quel talent !

Le tueur apparait dans Why You Stop Me, un morceau plus énervé, illuminé une fois de plus par le talent de Laura à la guitare. L’album se termine par Moonlight Shades, une sorte de Since I’ve Been Loving You version toulousaine, dans laquelle Audric excelle et Laura brille de tous feux alliant à la fois un jeu à la Page et à la Hendrix, c’est énorme ! La basse et la batterie assurent tranquillement pendant les 12 minutes du morceau. 

Ne ratez pas le revanche de la cacahouète bleue ! Vous passeriez à coté d’une expérience vraiment gratifiante. Pour peu que vous soyez fan de rock vintage des années 70, interprété par des musiciens super talentueux et un chanteur assez exceptionnel, cet album ne peut que vous ravir les esgourdes. 

Tracklist de The Revenge Of The Blue Nut :