Pilier du Black Metal suédois, Funeral Mist foule officiellement la scène depuis 1993, et 1995 pour ses premières démos. Il faudra néanmoins attendre 1998 et la sortie de l’EP Devilry pour voir Funeral Mist s’affirmer dans son style, du BM direct, sans concession et profondément malsain, un bijou dans le genre. En 2003, le groupe n’hésite pas à introduire un sample du Septième Sceau de l’inestimable compatriote et cinématographe Ingmar Bergman (dont d’autres groupes comme Délétère, Démonos et bien d’autres s’inspireront ensuite) dans son album Salvation. Bref, la saveur de Funeral Mist c’est du BM satanique expérimenté, déroutant, corrosif et néanmoins subtil. 2009 voit pourtant venir le dernier album du groupe, Maranatha, pour une pause qui durera neuf ans ! Autant dire qu’un nouvel opus sonne comme une délivrance pour les fans du style suédois. Mais qu’attendre d’un nouveau Funeral Mist ?

La logique voudrait qu’on assiste à la suite des efforts stylistiques produits par le groupe depuis Devilry, mais ce n’est pas tout à fait le cas. Hekatomb hérite des dernières influences ayant nourri le Black Metal depuis ces dix dernières années. On le comprend dès In Nomine Domini, avec son style à la croisée de la dissonance, du chant fuyant vers le Death et des breaks scindant les mélodies. Naught But Death en rajoute une couche avec son entrée en matière plus qu’originale pour Funeral Mist : un chant rituel qui amène progressivement vers une composition assez simple (en deux temps), mais franchement accrocheuse.

Rassurez-vous cependant, Funeral Mist poursuit – le diable au corps – son approche corrosive et sans concession du Black Metal avec Shedding Skin et surtout Cockatrice, la pépite narcotique et complètement barrée de l’album. Un joyau à ne pas manquer.

Tout l’album est à l’image de ces quatre premières pistes, la puissance destructrice des premiers Funeral Mist renouvelée par de nouvelles – mais toujours bien trouvées – influences, qui lui confèrent un aspect proprement hypnotique, et toujours satanique. Hosanna accomplit pleinement cette jonction salutaire. Petit bémol cependant, cette jonction est parfois faite au détriment de la durée de vie de l’album. Car ce que Funeral Mist gagne en efficacité il le perd en complexité, l’effet « accrocheur » peut avoir pour conséquence une durée de vie plus limitée d’Hekatomb par rapport à un Salvation par exemple. Mais cela, nous ne le saurons que dans quelques années.

Mais neuf ans, c’est long… Alors profitons pour l’instant d’Hekatomb tel qu’il est, à la fois novateur, efficace, puissant et surtout hypnotique. Le balancement continu des guitares saura bercer vos envies destructrices pendant quelque temps encore… Bien plus que le dernier Marduk dans le même style…


Tracklist de Hekatomb :

01. In Nomine Domini
02. Naught But Death
03. Shedding Skin
04. Cockatrice
05. Metamorphosis
06. Within The Without
07. Hosanna
08. Pallor Mortis