Retour aux affaires pour Frozen Crown, combo de power metal qui nous offre son cinquième album en direct d’Italie d’où sont originaires les membres. Si le groupe s’est stabilisé depuis 2021 autour de sa charismatique chanteuse Giada « Jade » Etro, de Federico Mondelli à la guitare et aux claviers, de Fabiola « Sheena » Bellomo à la guitare, de Francesco Zof à la basse et Niso Tomasini à la batterie, j’ai envie de me pencher un instant sur la toute nouvelle arrivante dans ce groupe : Alessia Lanzone, recrutée comme troisième guitare depuis très peu de temps, mais qui a déjà pu mordre la poussière puisqu’elle est présente sur cet album. Pourquoi elle, est pas les autres me direz-vous ? Justement, j’ai été très surpris de son niveau de jeu époustouflant comparé à son âge, puisque la demoiselle vient de souffler ses 18 printemps. Et donc, comme elle a été recrutée avant elle et sa guitare, c’est à l’âge de 17 ans qu’elle a rejoint Frozen Crown, et rien que ça mérite d’être souligné, le groupe n’a pas tenu compte de la maturité et donné la chance à la jeunesse et au talent, bravo à eux. Bon ok, ils n’en sont pas à leur coup d’essai sur le sujet, le batteur actuel Niso Tomasini a été recruté quasiment au même âge en son temps, et à entendre sa puissance de frappe, on ressent déjà la maturité. Parenthèse fermée, mais nécessaire à mes yeux, bienvenue a Alessia dans ce groupe, ce qui porte les effectifs de Frozen Crown à six, trois hommes et trois femmes, bravo pour la parité également. Maintenant que les présentations sont faites, penchons-nous sur ce War Hearts puisque nos oreilles le réclament.

Le groupe ne s’emmerde pas avec des intros à n’en plus finir, non ils balancent la sauce d’entrée avec War Hearts qui ne va pas provoquer la surprise, nous sommes bien en plein cœur du power metal, avec tout ce que le cahier des charges demande : une grosse batterie avec limite de l’abus de la grosse caisse, des riffs de guitare acérés qui accompagnent le chant, de l’orchestration en veux tu en voilà et un solo limite shred pour une puissante et une rapidité qui laisse l’auditeur non averti sur le derrière (oui je reste correct cette fois-ci). Voici l’extrait War Hearts qui permet de comprendre le pourquoi j’ai fait ce petit laïus sur Alessia Lanzone :

Le problème avec Frozen Crown c’est que la suite se ressemble, de Steel And Gold à To Live To Die, en passant par Edge Of Reality. Dommage car je trouve par moment que ça manque un poil de relief. Je retiens malgré tout Night Of The Wolf, chanson typique power metal, mais ici le refrain et la mélodie l’emportent presque sur le reste pour nous remettre sur les rails d’un style musical qui rassure. Il n’empêche que là aussi la frappe est puissante, et les riffs accompagnent le chant sur la mélodie, et même si on peut sentir des ficelles de très loin, le groupe balance un truc qui marche, donc pas de critique possible ici, sauf peut-être le léger manque de prise de risque.
Tout n’est pas noir non plus, et ma critique peut paraitre acerbe, mais le groupe propose aussi des titres plus travaillés, moins bourrin, encore que, sur On Silver Wings la recherche de mélodie est plus marquée, le chant prend enfin toute sa place, et une fois accordé avec l’orchestration en ajoutant là-aussi un bon refrain, et on se retrouve avec quelque chose de plus que sympa. Sur I Am The Wind, Frozen Crown ralentit le rythme et, reconnaissons-le, ça assure presque plus car chaque partie trouve sa place et ici on n’a pas le sentiment que le groupe court après le temps. La clé de voute est probablement ici pour eux. En tout cas, il serait fort dommage de passer à côté, et j’incite nos lecteurs à prendre les quelques minutes nécessaires pour apprécier ce titre.

Le groupe conclut son album sur Ice Dragon, sorte d’épopée Nightwishienne qui s’étend sur plus de sept minutes avec les changements de rythme qui vont bien, les solos placés où il faut et exécuté avec brio, le titre diffère un peu du reste mais clôture de manière magistral cet album, et parait même comme une sorte d’ouverture pour la suite.
Bon an, mal an c’est un album plutôt intéressant je dirais, plus dans les compos où le groupe s’éloigne un peu d’un power metal trop scolaire, bien qu’efficace. La production est soignée et c’est agréable de bout en bout. Et si ça ne sera pas mon coup de cœur de l’année, ce fut une belle découverte qui mérite son papier et sa place ici.

Tracklist de War Hearts :

01. War Hearts
02. Steel And Gold
03. To Live To Die
04. Night Of The Wolf
05. On Silver Wings
06. Edge Of Reality
07. Bloodlines
08. I Am The Wind
09. King Of The Sky
10. Ice Dragon