Je déteste Nirvana. Vraiment. Je ne supporte pas leur musique. Désolé hein, mais c'est comme ça... Et je vous parle même pas de ces adolescents bêtes comme leurs pieds qui portent des t-shirts du groupe sans même savoir qu'il existe (les Ramones sont victimes du même sort).

Cependant, contre toute attente, j'aime beaucoup les Foo Fighters ! Dave Grohl (ex-batteur de Nirvana donc, j'espère que tu as suivi) est un excellent compositeur et, avouons-le, un super chanteur. Mais, malgré mon affection pour le groupe, rares sont leurs albums que j'aime du début à la fin. Seuls deux d'entre eux jouissent de cet honneur : The Colour And The Shape (leur albums de 1998, avec la parfaite Everlong) et ce Concrete And Gold. Je pense même pouvoir dire haut et fort sans prendre de risques que c'est mon album préféré du groupe (et un de mes albums préférés de l'an passé).

"Blablabla, les Foo Fighters c'est nul, c'est pas du metal, c'est pas trve"... Homme (femme ?) de peu de foi. Je t'expliquerais bien à quel point ta remarque est inutile (d'excellents groupes que tu écoutes sûrement, comme AC/DC, n'étant pas des groupes de metal) mais je vais plutôt m'amuser à te surprendre. En effet, dès la seconde piste de l'album (la première étant une petite intro), Dave te balance une mandale en pleine poire avec l'excellent titre Run. Il dégaine sa guitare et nous sort un sacré riff qui décolle le papier peint et tout le reste. Y a même des passages de chant hurlé ! Bon, c'est pas non plus Slayer hein, je te l'accorde, mais ça fait du bien par où ça passe comme on dit. D'ailleurs, je te recommande de ne pas quitter cette chronique sans avoir regardé le clip de la chanson en question (tu fais ce que tu veux hein, mais ce serait dommage de rater ça...).

Le gros point fort de ce disque, en dehors de son son aux petits oignons (suffit de se prendre l'intro T-Shirt dans la gueule pour comprendre de quoi je parle), c'est sa grande diversité. Dave et sa bande nous régalent avec un pure album de rock. Mais du rock sous toutes ses formes ! J'ai déjà évoqué Run, qui montre le versant "metal" de la montagne. Pourtant, dès le deuxième single, Dave nous offre Sky Is A Neighborhood, avec de forts relents pop ! On pense notamment au groupe Imagine Dragons (que je ne peux pas blairer, au cas où tu en aies quelque chose à faire). Cela dit, Dave relève le niveau avec son break en milieu de chanson qui nous transporte tout droit en territoires astraux. "Ça plane pour moi" comme dirait l'autre (pardon pour cette citation douteuse).

Je tiens cela dit à te présenter trois autres morceaux en particulier. Non pas que le reste de l'album soit à jeter (sinon je n'en parlerais pas un an après sa sortie, j'aurai juste jeté mon exemplaire du CD à la poubelle et on n'en parle plus). Tout d'abord, je tiens absolument à ce que tu écoutes les premières secondes de Make It Right. Si le riff de cette chanson ne te fait aucun effet, nous n'avons rien à nous dire. Tu peux quitter cette chronique et aller écouter d'obscurs EP de black, avec leur son cradingue là (je suis un chroniqueur engagé moi). En revanche si, comme moi, tu deviens fou en entendant ce genre de super riff, alors nous resterons en bons termes. Sache, pour la petite anecdote, que les choeurs que tu entends sur le refrain ont été chantés par... Justin Timberlake ! Si, si ! Grand fan du groupe, il enregistrait juste à côté d'eux quand Dave l'a croisé. Après avoir discuté, ils ont décidé de faire cette petite collaboration.

Deuxième titre marquant : Dirty Water. Ce titre commence tout gentiment, y a des étoiles, des poneys, des arcs-en-ciel... Mais on sent qu'à un moment, il va se passer un truc. Le groupe a l'excellente idée de nous faire languir. On sait très bien que quelque chose va arriver, comme dans les films d'horreur quand la musique s'arrête et qu'on n'entend plus que la respiration de la blondasse à gros seins qui n'est là que pour se faire buter. On sait qu'elle va se prendre un sale coup de massue, batte cloutée ou tout autre objet capable de tuer une blondasse à gros seins, mais on ne sait pas quand. C'est imminent, la tension monte et redescend avant le climax final. Superbe titre, prenant et surprenant (note l'effet de style, je m'améliore, hein ?).

Dernier titre marquant : Happy Ever After. Là, on quitte totalement le metal ! Les Foo nous offre une petite ballade folk tout gentille. Pas de surprise, juste une jolie chanson. Bon, évidemment, d'autres morceaux méritent d'être cités : la speed La-Dee-Da, Sunday Rain (qui accueille d'ailleurs Sir Paul McCartney à la ba... tterie ! Si, si) ou Concrete And Gold qui voit Dave sortir ses lourds riffs ("à la Black Sabbath" d'après lui) et des effets vocaux un poil rétro.

On a donc un album varié et bien foutu, bourré de bonnes idées et de suprises en tout genre. A conseiller à ceux qui aiment le Rock avec un grand R, le grand tronc de l'arbre dont le metal n'est finalement qu'une branche (mais quelle branche !). En plus, tu peux même l'écouter en bagnole avec n'importe quel hérétique qui ne supporte pas "ta musique qui gueule" (s'ils savaient ce qu'ils ratent, ceux-là...) ! Un petit album de rentrée bien sympathique, pour reprendre le boulot/lycée/fac/ce-que-tu-veux. De rien.

Chanson qui tue tout : Run

Petites pépites : Make it Right, Dirty Water, Happy Ever After

C'est moins bon : The Line

Nota Bene : le groupe te propose d'écouter tout l'album gratuitement sur YouTube. Ça fait plaisir nan ? La liste de lecture est ici !

Tracklist de Concrete And Gold :

01. T-Shirt
02. Run
03. Make It Right
04. Sky Is A Neighborhood
05. La Dee Da
06. Dirty Water
07. Arrow
08. Happy Ever After
09. Sunday Rain
10. The Line
11. Concrete and Gold