Que le lecteur veuille bien s’accrocher, l’histoire de Fifth Angel sur laquelle je suis tombé par hasard n’est pas des plus banale et justifie à elle seule cette chronique. Pur groupe de heavy metal constitué dans les 80’s, Fifth Angel fut crée par Ted Pilot au chant, Ed Archer à la guitare rythmique, James Byrd à la lead, Kenny Kay à la basse et Ken Mary à la batterie. Deux albums virent le jour non sans avoir au passage connu un premier changement de bassiste (au bénéfice de John Macko) puis de guitariste (exit James Byrd, welcome Kendall Bechtel. Accessoirement, c’est un certain Terry Date qui était à la production ce qui n’est pas rien vu le CV que ce garçon s’apprête à se constituer par la suite.
Venant de la périphérie de Seattle mais n’ayant a priori pas choisi le bon style musical, le groupe s’est fait lâcher par son label fin 1989 et les différents musiciens ont regagné leur pénates. L’histoire aurait pu (dû ?) en rester là mais c’est sans compter sur l’incomparable festival Keep It True qui aime à faire revivre cette décennie. Il est à noter que parmi l’audience de ce festival ouvertement régressif et assumant de « recréer l’atmosphère et la musique 80’s », du look jusqu’aux amplis utilisés, on trouve des puristes pour qui les années 1990 / 2000 / 2010 n’ont jamais existé. C’est en 2010 que Fifth Angel est donc revenu faire une pige mais avec Peter Orullian au chant et Jeffrey McCormack à la batterie. Réunion mais pas si "true" que ça avec de fait un effectif ajusté mais passons, gageons que l’initiative a dû plaire. Le groupe avait peut-être émis l’idée d’aller un peu plus loin à l’instar d’un Europe auteur d’un comeback retentissant (et qualitatif), mais nouveau rebondissement avec le départ du batteur et un nouveau hiatus pour le groupe. Cela aurait pu (dû ?) en rester là, comme un bon vieux kiff de fans nostalgiques, mais non, rebelote en 2017 avec encore un show au Keept It True mais ce coup-ci un nouvel album The Third Secret paru en 2018. Le groupe aurait pu (dû ?) continuer ainsi mais c’eut été trop simple. Changement de chanteur avec le recrutement de Steven Carlson, nouveau guitariste (exit Kendall Bechtel, welcome Jim Dofka). Nous en sommes là (missive écrite en Juillet 2023, cette dernière étant amenée à être très vite anachronique, j’en suis conscient) avec un effectif aussi instable qu’un gouvernement de la IVème République. Je me rends même compte que j’ai omis de préciser que le batteur originel Ken Mary était rentré au bercail.
Quatrième album donc (en quatre décennies d’existence, ratio magistral) et je n’ai toujours pas parlé de musique en fait. A dire vrai, dans le cas présent, cela ne m’a pas plus intéressé que ça, un power / heavy sympathique, pas original pour deux sous pour le non-fan de ces styles que je suis. Mais objectivement, un son plutôt moderne ce qui vu l’histoire du groupe n’était pas intuitif. De bons riffs solides, des guitares bien acérées, un chant plutôt sympa avec une bonne voix là encore classique du genre (avec quelques belles montées, j’ai pensé à Primal Fear par moments). Ça tricote bien côté solos, bref de fait de la bonne ouvrage. Avec son histoire improbable, Fifth Angel m’a intéressé. Par sa musique, un peu moins mais je ne suis pas fan du style. Néanmoins, Fifth Angel c’est plutôt sympathique, bien troussé. Et une mention spéciale pour la ténacité de ceux œuvrant depuis 1983 au sein de ce groupe. Sacré foi.