Il s’agit avant tout du projet de Peter Henrici alias Hauptmann Feuerschwanz au chant, guitare et bouzouki (vas-y c’est quoi racontes ! Donc pour ceux qui ne savent pas c’est une sorte de luth grec, mais je ne veux pas de lauriers, moi aussi j’ai été chercher ce que c’était). Avec lui, le groupe se compose également de Johanna Von Der Vögelweide au violon et vielle à roue, de Prinz R. Hodenherz III au chant, flute, guitare, cornemuse, bouzouki (encore lui !), d’Hans Der Aufrechte à la guitare, de Jarne Hodinsson à la basse et de Rollo H. Schönhaar à la batterie. A cela s’ajoute Mieze Musch-Musch ainsi que Mieze Myu pour la partie danse et animation, donc on ne les verra que sur scène et non sur l’album forcément. Le groupe a 20 ans déjà, mais n’a jamais été chroniqué sur notre webzine, passé sous les radars de beaucoup dont moi (mea culpa), le choix artistique de ne chanter qu’en allemand n’y est surement pas étranger. On aurait pu qualifier cette troupe de grand-guignolesque avec ses déguisements et son côté moyenâgeux, mais ç’aurait été tellement réducteur et à l’écoute de leur musique, même mesquin. Donc 20 ans qu’ils arpentent la scène metal outre Rhin avec leur style power-epic-metal moyenâgeux comme je viens de le dire, qui mêle les instruments traditionnels autour d’un gros son metal, et le moins que l’on puisse dire c’est que pu… ça fonctionne du feu de dieu leur truc. Les guitares répondent aux violons et autre bouzouki, et vielle à roue, le tout soutenu par une grosse batterie qui arrache tout, bref une superbe idée qui fait son chemin. D’ailleurs le groupe s’auréole d’une certaine notoriété en Allemagne, mais malheureusement bien moindre hors des frontières germanes. Il faut dire qu’en 20 ans ils n’ont pas fait qu’enfiler des perles puisqu’ils ont déjà onze albums à leur actif, mais chantés en allemand, et sauf à maitriser cette langue, elle est assez difficile à reprendre en tue-tête sur scène cette sans raconter n’importe quoi en yaourt, en tout c’est mission impossible pour certains dont je fais partie. Warriors est le premier album de Feuerschwanz chanté en anglais, mais c’est surtout LE virage qu’il fallait prendre, et on ne va pas reprocher au groupe de vouloir étendre sa fan base avec ce disque et s’ouvrir des portes plus internationales, surtout que ce dernier est un véritable joyau pour les amateurs du genre. Nouvel album ? Non puisqu’il reprend des titres du groupe et pourrait s’apparenter à une compilation, sauf que voilà, le chant modifié change toute la donne. Ça envoie d’entrée du gros pâté et Feuerschwanz pose déjà les bases de ce qui va suivre avec The Unholy Grail, chanson très puissante avec une superbe orchestration et la découverte du chant en anglais pour nous, auditeurs, qui cimente l’ensemble, whoua dès le premier titre on est collé au siège sans pouvoir en bouger. On retrouve un classique du groupe avec Memento Mori, et j’invite l’auditeur à faire l’expérience de comparer ce titre avec la version chantée en allemand c’est stupéfiant. La musique est presque identique, mais le chant anglais offre une dimension supplémentaire au morceau et le rend au final très différent avec en guest Lord Of The Lost et Chris Harms, du lourd pour Memento Mori dont voici les version originales et version Warriors :
Dire que tout cet album sera du même acabit n’est pas pour nous déplaire, loin de là ! Dans la foulée on enchaine sur Death On The Dragonship fait littéralement tout exploser et repousse toutes les limites de l’epic-metal car là, le groupe frôle le perfect entre une mélodie et un chant impeccable sans parler du refrain entrainant, et le tout marie à la perfection les instruments traditionnels et le bon gros son metal fait de superbes riffs de guitares et une batterie qui soutient tout l’ensemble. Je crois que tout est dit non ?
Le groupe parachève son œuvre avec une reprise de Miracle Of Sound, artiste irlandais à l’origine du titre Valhalla Calling que l’on retrouve sur Assassin’s Creed, une sorte d’hymne viking qui convient à merveille à Feuerschwanz pour un magnifique final de Warriors.
Et voilà c’est fait ! L’album en anglais de Feuerschwanz, et même s’il ne s’agit que de reprises de leurs propres titres, ce virage à 180° amorcé par le groupe risque fort de porter ses fruits non seulement auprès d’un public qui découvre le combo, mais également sur scène où ils prennent toute leur ampleur avec à chaque fois des shows à couper le souffle. En tout cas c’est le genre d’album qu’il est difficile de quitter une fois plongé dedans.
Tracklist de Warriors :
01. Highlander 02. The Unholy Grail 03. The Forgotten Commandment 04. Memento Mori 05. Death Of The Dragonship 06. Wardwarf 07. Circlepit Of Hell 08. Song Of Ice And Fire 09. Purgatory 10. Bastard Of Asgard 11. SGFRD Dragonslayer 12. Valhalla Calling