C H R O N I Q U E

Il y a bientôt deux ans, la reformation d'Extreme concrétisée par la sortie de l'excellent Saudades De Rock était inespérée. Le groupe légendaire mené par le chanteur au timbre bluesy Gary Cherone et par le groovy guitar-hero Nuno Bettencourt revenait sur la scène pour une tournée mondiale de folie.
C'est la ville de Boston, la ville originaire d'Extreme, qui a été retenue par le groupe pour enregistrer en 2009 ce double live témoignage de trois principaux albums que sont Pornograffiti, III Sides To Every Story et Saudades De Rock.

Dès les premières minutes, c'est flagrant : la production est très moyenne, le public est très en retrait (quasi absent), le son est même un brin étouffé... Mais voilà, malgré cette production qui irait foutre en l'air pas mal d'albums live, la qualité du show et l'énergie délivrées par les Bostoniens nous font oublier ce petit défaut. Et c'est parti pour dix-sept morceaux de folie.

C'est bien évidemment le très énergique Decadence Dance tiré de Pornograffiti qui ouvre le bal. Enorme ! Vive les années 90 ! Le son de gratte de Nuno est énorme et groovy à souhait, la voix de Gary excellente.
Sur cet enregistrement live, on retrouvera, issus de Pornograffiti, le classique Get The Funk Out, le speedé et accrocheur It's A Monster et bien évidemment, le tube planétaire More Than Words. Un More Than Words chanté quasi intégralement par le public, Nuno joue juste les quelques arpèges et le public bostonien fait le reste. Force est de constater que ce soir, le public doit être majoritairement féminin car ce More Than Words sonne comme s'il était chanté par une chorale. Et enfin Hole Hearted qui vient cloturer le double live.

Le dernier album Saudades De Rock dépote vraiment sur scène. Tout d'abord avec Comfortably Dumb drivé par son gros riff heavy et ses côtés bluesy allant de temps à autres lorgner du côté de Led Zep, le Queen-esque Star dont le riff d'intro écrase tout sur son passage. Au milieu de Star, Gary va d'ailleurs même jusqu'à blueser vocalement sur les riffs de Bettencourt. Et c'est sans compter sur l'énergique rock/country Take Us Alive sur lequel Gary prouve qu'il est un grand chanteur de rock à connotation bluesy et sur lequel Nuno est impressionnant de virtuosité.

Ce double live, malgré son défaut de production et certainement de choix de ville (ce n'est pas chez les ricains qu'il y a les plus folles ambiances... un public en Europe du Sud ou en Amérique du Sud aurait été bien plus actif), est excellent. On retrouve le grand Extreme des années 90 avec un nouvel album racé et écrit pour la scène et le duo gagnant Gary/Nuno qui fonctionne comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Félicitations pour la set-list et pour le groove dégagé. Alors, à quand un prochain album ?