Il y a deux ans de cela, Maelstrom me ramonait les cages à miel pour mon plus grand plaisir. Le groupe avait fait évoluer sa manière de composer en accélérant sévèrement le rythme sous l’impulsion d’un nouveau batteur Théo. Le groupe avait pu, avec lui, lâcher les chevaux et faire un album mêlant un aspect dans ta face à des nouvelles expérimentations musicales.
Et bien pour The Hybrid Suns, on reprend les mêmes et on recommence, le duo de guitaristes Sylvain et Nicolas, enfin Jordy derrière la basse et le micro. Enfin, c’est un peu raccourci mais il existe pas mal de similarités avec son prédécesseur. Tout d’abord les accélérations à décorner Satan qui atteignent des sommets dans le BPM. Le groupe oscille toujours entre gros riffs à tendance pachydermique et des arpèges, qui sonnent comme si le diable lui-même grinçait des dents… Le titre Watchtower, qui est un de mes préférés de l’album, donne une belle leçon de changements de rythmes soudains et ses riffs frénétiques, qui me font penser à du Dying Fœtus dans le texte.
Mais globalement les contrastes sont moins nombreux. J’ai connu le groupe via Molten Giant et je me suis également penché sur Ascension ensuite, et je trouvais intéressant d’oser intégrer à leur Death hyper technique des éléments plus progressifs sur l’un ou bien jazzy sur l’autre. Sur Maelstrom, ces éléments s’étaient estompés et The Hybrid Suns suit cette même logique. Il existe bien quelques chœurs et / ou clavier qui apportent leur lot de changement, mais globalement nous avons ici un album fait pour que rien ne repousse derrière. Autre signe des temps, les titres ne dépassent plus les quatre minutes et tournent globalement entre trois et quatre, pour au final neuf titres en trente-cinq minutes. La volonté est manifestement d’aller droit à l’essentiel sans détour. Ce qui fait que cet album est certainement le plus violent de leur discographie, mais à titre personnel il me manque un peu de surprise. Et même si Burning Sand peut se rapprocher d’une aspiration un peu plus thrash, cela reste une première pour le groupe de faire deux albums aussi similaires de suite.
Mais attention, le groupe reste tout de même dans le haut du panier du Death technique à la française. The Hybrid Suns est rempli de riffs qui tâchent le caleçon, et il y a quelques titres comme Dying Light, End Of Time ou Shrine qui sont tout simplement incroyables de technicité et de virtuosité. Et cette performance, car à ce niveau là il n’y a pas d’autres mots, je ne vois pas beaucoup d’autres groupes dans l’hexagone, simplement capable de s’en approcher.
En conclusion, Exocrine propose encore une fois un album d’une dimension stupéfiante. Certes, j’ai quelques bémols, comme la production qui est également bien trop propre à mon goût, mais ce sont des bémols qui au final ne regardent que moi, mais nous avons à faire ici à un défouloir absolu qui mérite largement a minima son écoute. Ceux qui étaient là à 10h30 un dimanche matin du côté de Clisson, savent de quoi je parle...
Tracklist de The Hybrid Suns : 01. The Hybrid Suns 02. Dying Light 03. Horns 04. Watchtower 05. Vortex of Shadow 06. End of Time 07. Burning Sand 08. Blast 09. Shrine