Le Death Metal c’est un peu comme l’amour lorsque c’est intense, chaleureux et bien monté, il faut reconnaître que ça fait du bien par où ça passe ! Et oui c’est en ce moment post-Valentin que j’avais envie de débuter cette chronique par cette introduction foutrement bien léchée... Mais trêve de grivoiserie (ça jamais !) que je puisse vous introduire Exocrine, enfin sauf pour ceux qui ont déjà eu l’immense plaisir de jouir de leur musique, car là Mesdames, Messieurs, furies de tout poil, cet album est ce que le groupe nous a proposé de mieux jusqu’à aujourd’hui ! Oui, oui, malgré la grande qualité de leur carrière, cet album est le must-have des Bordelais ! Et comme j’imagine qu’il vous en faut un peu plus que de me croire sur parole, je vais faire comme tous les 15 février, commencer par quelques explications...
Tout d’abord au niveau de l’équipe, on reprend les mêmes et on recommence, le duo de guitaristes Sylvain et Nicolas, Théo derrière les fûts et enfin Jordy derrière la basse et le micro. Troisième album de cette équipe et mine de rien cette information peut paraître anodine, mais là aussi l’expérience a son importance. Je vois ce Legend comme une étape de plus dans leur évolution musicale commune.
Si vous avez déjà croisé Exocrine, la recette est sensiblement la même que sur les précédents albums mais TOUT est un cran au-dessus. Bien entendu on retrouve la vitesse d’exécution incroyable, qui combine aussi bien mélodie que grande tartine Death à tendance hyper technique, le titre de l’album qui ouvre la galette va toujours en ce sens. Si je devais trouver une métaphore pour définir cette fusion de lourdeur et cette folie, et bien essayez de mettre un vinyle de Meshuggah sur 45T (maintenant que les vinyles sont à nouveau à la mode ça doit parler à tout le monde...) et vous aurez un aperçu de l’univers d’Exocrine. Comment est-il possible de jouer aussi vite et de donner tout de même cette sensation de passer sous un rouleau compresseur ? Le titre Warlock en est un parfait exemple, et en plus le groupe se permet de le conclure à la Indians de Gojira présent sur l’album The Link.
Alors qu’est ce qui fait que je trouve cet album meilleur que les deux précédents ?
Tout d’abord les variables, j’ai la sensation que le groupe n’a plus forcément besoin de dire à tout le monde oui, nous pouvons jouer à 300 BPM. Ils équilibrent plus les débats, la place de la mélodie est omniprésente, soit par les riffs ou par les solis, prenez le titre Eidolon ou encore Dragon qui frise le jazz sur le pont, possède cette harmonie que trop peu d’artistes arrivent à mettre en musique. Je trouve que le titre qui illustre le mieux cette volonté affichée tout au long du disque de chercher le point de rupture tout en gardant l’obsession de la mélodie, c’est l’excellent The Oath. Ce titre nous malmène entre Death (base), Heavy, ou ses riffs Meshuggesque à souhait, c’est un véritable plaisir de passage à tabac !
Et ensuite, Jordy qui, derrière son micro, propose également une évolution dans sa manière d’interpréter ses paroles. L’animal ne s’est pas encore mis au chant à proprement parler, mais ses lyrics dépassent le growl bien gras du Death, et passent par la case écorchée du Black, sans oublier de saupoudrer de chant clair ou d’harmonique, le tout est particulièrement bien senti. Sa prestation est manifestement une des plus abouties que j’ai entendu jusqu’ici.
En conclusion, Exocrine vient de nous sortir une véritable masterpiece, qui possède un nombre de qualité incroyable, je ne pense pas avoir entendu autant de qualité pour un groupe de Death depuis longtemps, même leur voisin de Gorod peuvent trembler pour leur trône hexagonal. L’évolution musicale de cet album est vraiment significative et touche du doigt la perfection, et si vous n’êtes pas convaincu de cette affirmation, je vous laisse découvrir le titre bonus Cryogenisation qui était présent sur l’album Ascension (2017) pour mesurer par vous même comment l’on passe de l’outsider à la Legend.
Tracklist de Legend :
01. Presage 02. Legend 03. Life 04. Eidolon 05. The Altar Of War 06. Dust In The Naught 07. Warlock 08. Dragon 09. The Oath 10. By The Light Of The Pyre 11. Cryogenisation (Bonus Track)