Artiste/Groupe:

Existance

CD:

Wolf Attack

Date de sortie:

Octobre 2021

Label:

Indépendant

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15.5/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

J’ai découvert Existance (très tardivement mais mieux vaut tard que jamais) en concert. Ce groupe français s’était en effet chargé de chauffer la salle avant Riot V et Primal Fear au petit Bain en octobre 2018... et le moins que l’on puisse dire est que le quatuor s’était brillamment acquitté de sa tâche. Je m’étais alors dit qu’il faudrait que je me penche davantage sur son cas. Ce troisième album, Wolf Attack, arrive à point nommé pour me faire rattraper mon retard et parler un peu plus de ce groupe méritant sur notre site.

Aux commandes : Julian Izard (chant, guitare), Antoine Poiret (guitare), Julien Robilliard (basse) et, le membre le plus récent, Gery Carbonnelle (batterie). La galette a été produite et enregistrée par François Merle (Manigance).

Existance, c’est du solide, on s’en rend compte dès les premières pistes. Heavy en diable, Highgate Vampire pose d’emblée une ambiance travaillée, de superbes guitares (qui sonnent terriblement bien), une section rythmique hyper carrée au son bien percutant et un chant haut perché et puissant. Personnellement, je ne suis pas fan de la ligne de chant suraiguë du couplet mais le refrain me convainc davantage et Julian Izard ne reproduira pas ce type de lignes sur le reste du disque, officiant davantage dans les médiums ou dans des hauteurs coutumières d’un certain heavy mais tout de même plus raisonnables que sur ce premier titre. Après ce démarrage encourageant arrive Deathbringer, une compo costaud, d’allure très européenne (pensez NWOBHM ou metal germanique à la Primal Fear). Ca joue super bien (on appréciera la place laissée à chaque musicien... avec, notamment, un petit break batterie/basse bien sympa en milieu de parcours), la prod est aux petits oignons, le groupe est conquérant, son propos fait globalement mouche... même si, là encore, il manque un petit quelque chose pour que ça décolle totalement, un refrain plus fort peut-être. Oui, je sais, je suis chiant... mais je me soigne, du moins, j’essaie. Je ne suis pas un mauvais bougre non plus, la preuve, je n’ai que du bien à dire de Power Of The Gods qui introduit davantage de mélodie dans son propos ainsi qu’un super riff Osbournien à l’esprit très "barkatthemoonesque" ou Rock’n’Roll (plus hard que metal) dont les guitares et l’entrain (emprunt d’une certaine légèreté) m’enchantent.  

Wolf Attack n’a pas la prétention de vouloir réinventer la roue. Il transpire l’hommage au heavy (ou hard rock) des années 80 mais cette déclaration d’amour à la musique qui a bercé la jeunesse de ses créateurs est bien écrite et exécutée avec talent. Et si l’on reconnait des influences ici ou là, on appréciera qu’Existance ne fasse pas dans le copier/coller sans personnalité et qu’il écrive de vraies chansons qui tiennent debout. Les codes sont connus mais les groupe a su se les approprier et les retranscrire dans sa musique sans piller de façon outrancière le répertoire classique des ainés. Pas de "revival" abusé au point de singer tout ce qui faisait le metal des 80s production comprise : le son de Wolf Attack est costaud, moderne... il en impose et ne saurait être confondu avec celui d’un album de trente-cinq d’âge.

Petit retour sur le style et les compos d’Existance avant de conclure : le propos est très largement heavy metal mais n’exclue pas une certaine diversité. On y trouve des éléments power metal (notamment au niveau de la section rythmique), quelques hymnes fédérateurs à l’esprit plus hard rock (Rock’n’Roll, You Gotta Rock It), du bon mid-tempo épique aux riffs Maideniens (Sniper Alley), un peu de speed metal (Preacher Of Insanity, aux guitares volubiles - le riff me rappelle du bon vieux Riot - sur tapis de double grosse caisse), une power ballade avec piano (Tears Of Fire) et une reprise du Gwendoline de H-Bomb (groupe de heavy français des 80s dont le chanteur n’était autre que Didier Izard, le père de Julian). On pense parfois à Judas Priest ou Saxon, d’autres fois à Accept ou Riot... On a connu références moins prestigieuses. Les compos sont de qualité et l’interprétation est d’un niveau plus qu’honorable (le chant de Julian, dont le style me rappelle un peu celui de Dan Cleary des Canadiens de Striker, est agréable et maîtrisé - avec un assez bon accent anglais en plus, même s’il se trahit légèrement à quelques occasions, comme sur la ballade par exemple - et les guitares nous régalent d’un bout à l’autre de l’écoute). Tout cela est bien fait, sérieux et les mélodies nous entraînent sans jamais sombrer dans certains excès grandiloquents (point de refrain concon à déplorer ici). 

Voilà, c’est confirmé : tout le bien que j’avais perçu lors de la courte demi-heure de concert il y a trois ans se retrouve dans ce Wolf Attack. Aucune déception à l’arrivée : l’attente fut longue mais elle valait le coup. La France a un "défenseur de la foi" talentueux (de plus) prêt à entretenir la flamme du Heavy Metal. Maintenant que les retrouvailles sont faites, je ne vais plus les lâcher et ça tombe bien, si les conditions le permettent, on devrait retrouver Existance en première partie de Rhapsody Of Fire (et en compagnie de Nightmare, double cocorico) sur quelques dates françaises prévues fin janvier / début février 2022. Et au pire, ils seront au Hellfest quelques mois plus tard. Vivement !


Tracklist de Wolf Attack :
 

01. Highgate Vampire
02. Deathbringer
03. Power Of The Gods
04. Rock’n’ Roll
05. Jennie’s Dreams
06. Sniper Alley
07. Preacher Of Insanity
08. You Gotta Rock It
09. Wolf Attack
10. Tears Of Fire
11. Gwendoline

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !